Les citoyens apprécient diversement, la levée de certaines mesures de restriction contre le coronavirus (quarantaine des villes, fermetures des maquis et suspension du transport en commun), par un décret du premier ministre en date du 30 avril 2020. Minute.bf vous propose les impressions de certains citoyens burkinabè recueillis le 5 mai 2020 sur la question.
Adama Compaoré, habitant de Tanghin dassouri : « Pour moi la levée des mesures voulue par les autorités est inopportune. Quand on imposait la quarantaine des villes touchées, la suspension des transports en commun, la fermeture des lieux de cultes, il n’y avait pas autant de malades du covid-19. C’est vraiment paradoxale que maintenant qu’il y a plus de malade on ouvre les villes, les lieux de cultes et les transports en commun. Je pense que la levée des mesures de restriction va augmenter le nombre de malades du Covid-19. Pour moi les mesures d’ouverture n’étaient pas opportunes. Il fallait attendre jusqu’en fin Mai pour voir si la tendance à la baisse de la maladie continue. J’accuse les autorités de laxisme. Elles ne devaient pas écouter la rue, ceux qui disent que ça ne va pas là, il ne faut pas les écouter, on peut toujours se débrouiller pour trouver un remède à la faim mais avec la maladie, il n’y a pas de remède ».

Nikièma Lassané est commerçant à Tanguin Dassouri, une Commune située à une vingtaine de kilomètres de la ville de Ouagadougou: « je suis satisfait des directives d’allégements des mesures que les autorités avaient prises pour empêcher notamment la propagation du Covid-19 au Burkina. Je suis particulièrement satisfait de la levée de la quarantaine parce que moi je suis commerçant et je faisais la navette entre Tanghin Dassouri et Ouaga pour vendre mes produits. Pendant ces quelques temps de la mise en quarantaine de Ouagadougou, j’ai vraiment souffert le martyr car je n’arrivais plus à joindre les deux bouts. Maintenant par la grâce de Dieu, tout est revenu dans l’ordre. C’est vrai que le mal est encore présent, donc on fait tout pour respecter les mesures barrières à savoir le lavage des mains et la distanciation d’un mètre. On espère qu’avec le respect de ces mesures, la maladie ne gagnera pas du terrain et nous aussi, on pourra vaquer à nos occupations ».

Arnaud Compaoré est manageur dans un maquis à Ouagadougou : « Je salue la décision de réouverture des maquis, il le fallait si non les employés des maquis allaient finir par en mourir. Savez-vous que pour le mois de Mars, période, d’apparition de la maladie et de mise en œuvre de la fermeture des maquis, des employés de beaucoup de maquis n’ont pas été payés sous prétexte qu’il n’ont pas travaillé 30 jours? Et ces gens qui se sont retrouvés à la maison et sans un sou doivent payer le loyer, et se nourrir sans salaire. C’était véritablement dur et difficile à surmonter. Au moins, avec l’ouverture, les patrons pourront gagner un peu d’argent et recommencer à payer les employers. Je reconnais que la mesure de distanciation dans les maquis, sera difficile à mettre en œuvre mais franchement je préfère mourir de la maladie que de mourir de faim ».
Propos recueillis par Hamadou Ouédraogo/ Franck Koala
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