Dans le cadre de la 28e édition du Festival panafricain du Cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), il a été initié le mercredi 1 mars 2023, une table ronde sur le thème « Co-production sud – sud et avec le reste du monde ». Une thématique pour permettre aux acteurs du cinéma d’échanger sur les enjeux de la co-production dans le cadre de la production des films africains.
Par co-production, il faut entendre le fait pour un ensemble de producteurs de se rassembler en vue de financer la production d’un film. La co-production réunit plusieurs producteurs d’un même pays où de pays différents dans le cadre du financement et de la réalisation d’un film. C’est une pratique qui présente plusieurs avantages dans le contexte cinématographique africain, selon Souleymane Kébé, Producteur sénégalais invité à cette table ronde.
« On parle de co-production lorsqu’un ensemble de pays se regroupe pour faire un film. Je donne l’exemple de Sira de Apolline Traoré qui est à la base une Co-production. Elle a eu besoin du Sénégal, de la France, pour permettre au film d’avoir plus de financement, plus d’appui logistique et de personnel. C’est une mutualisation des forces qui fait que le film est plus fort, plus puissant. C’est un film burkinabè mais avec une équipe africaine », a-t-il expliqué.
De ses explications, la co-production permet au acteurs du cinéma africain de produire par eux-mêmes, leurs films sans nécessairement avoir recours à une aide extérieure. Ce qui confère une certaine autonomie et une liberté au cinéma africain. En co-produisant leur film entre eux, les producteurs africains ont la latitude de diffuser l’image qu’ils veulent de leur continent au yeux du monde. « Il est important que les Africains se mettent ensemble pour inverser le modèle narratif de l’Afrique dans le cinéma (…) On a la possibilité de changer l’image que les gens montrent de nos pays, dans le cinéma», a indiqué Souleymane Kébé qui encourage les acteurs du cinéma à véritablement se tourner vers la co-production.
C’est aussi ce que pense Fara Clementine Dramani-Issifou, membre du comité de sélection du FESPACO et modératrice de cette table ronde. De son point de vue, l’importance de la co-production réside dans la conjugaison même des intelligences en vue de la production du film.
« La co-production va permettre de s’allier. Ensemble on est plus fort, dit-on. Ce qui est interressant c’est que la co-production va permettre de réaliser des films qui, au départ, n’étaient du ressort que du réalisateur ou de la réalisatrice. Aussi, il y a des histoires qui sont purement africaines, qui ont une résonnance assez forte pour le continent et qui nécessitent d’être financées et racontées par nous d’abord avant de trouver d’autres types de financements ailleurs », a-t-elle soutenu tout en saluant le fait que ces dernières années, nombre de cinéastes ont compris la nécessité d’aller à la co-production.
Oumarou KONATE
Minute.bf