La 32ee édition du Championnat national de lutte traditionnelle, tenue le dimanche 18 mai 2025 à Ouagadougou, a écrit une nouvelle page de son histoire en couronnant deux champions aux parcours inspirants : Kévin Mossé, surnommé « l’Étalon déchaîné », et Rihannata Diallo du Nayala. Sous le thème « Lutte traditionnelle : identité culturelle et symbole d’unité nationale », cet événement a une fois de plus rassemblé des milliers de spectateurs autour d’un sport ancré dans l’âme burkinabè. L’édition 2025 était placée sous le patronage de Roland Somda, ministre des Sports, de la jeunesse et de l’emploi.
Organisé à l’espace de l’hippodrome de Ouagadougou, le tournoi a vu s’affronter des lutteurs venus des quatre coins du Burkina Faso.
Pour le président de la Fédération burkinabè de luttes, le Lieutenant de police, Ousseni Kabré, cette édition a dépassé toutes les attentes. « La lutte traditionnelle est bien plus qu’un sport : c’est le miroir de notre patrimoine et le ciment de notre cohésion sociale. Ces combats, où s’expriment la force, la stratégie et le respect, rappellent que nos différences se dissolvent dans l’arène », a-t-il déclaré.
Kévin Mossé et Rihannata Diallo, les Étalons vainqueurs
Étudiant en sciences économiques, Kévin Mossé, lutteur de la Zone B, a enfin soulevé le trophée après deux tentatives infructueuses. « Je suis très content de cette victoire. C’est ma 3e participation et je suis couronné. Un sentiment de fierté ! Le travail acharné a payé », a-t-il déclaré, le visage encore marqué par l’effort. Son combat contre un ancien champion national, décrit comme « épique » par le public, s’est conclu par une prise décisive. « Mes respects au vaincu, Drissa Zon. Il a bataillé, mais j’ai été plus fort. La suite ? Continuer sur cette lancée et représenter le Burkina Faso aux championnats continentaux et internationaux », a-t-il ajouté, déterminé.
Du côté féminin, Rihannata Diallo, de la Zone A, a livré un combat aussi technique qu’émouvant. Victorieuse après une revanche attendue contre une adversaire, Emilie Tassembedo, qui l’avait blessée au genou lors de leur précédente rencontre, elle a montré une résilience et un courage louable. « J’ai ressenti de la joie, l’aboutissement de tant de sacrifices. Dieu m’a aidée à tenir, malgré la blessure au front cette fois. J’ai dit non à la défaite », a-t-elle confié, émue. Cette lutteuse du Nayala incarne la nouvelle génération de femmes qui bousculent les traditions, sans en renier l’essence.
Les deux champions ont reçu chacun un million de francs CFA et une motocyclette, des prix qui, selon M. Kabré, « honorent leur mérite et encouragent les jeunes à perpétuer cette discipline ». Ousseni Kabré a profité féliciter Kévin et Rihannata, qui portent désormais le drapeau national.
Dans une ambiance unie, où drapeaux nationaux et écharpes aux couleurs locales se mêlaient, cette 29e édition a confirmé que l’arène reste un lieu où se construisent, année après année, l’identité et la fierté du Burkina Faso.
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Mathias Kam
Minute.bf
