Dans cette affaire judiciaire qui a déjà condamné plusieurs de ses membres, dont le maître Armel Bakyono, père fondateur du cecrabisme au Burkina Faso, les « cecrabiens » disent vouloir attirer l’attention de l’opinion publique nationale et internationale sur des actes d’importance qui témoignent à leur sens « d’un acharnement et d’une instrumentalisation de la machine judiciaire pour nuire soit intentionnellement soit par goût de la méchanceté à des citoyens burkinabè ». En conférence de presse ce samedi 12 juin 2021 à Ouagadougou, ils ont dénoncé un acharnement de la justice sur leur mouvement.
Les cecrabiens Roch Armel Bakyono et Marius Kaboré étaient poursuivis pour injures publiques, incitation à injures publiques et entrave au bon fonctionnement de la justice pour le premier et pour injures publiques, diffamation aggravée et atteinte à l’intimité de la vie privée pour le second. Ils ont été jugés le 02 février 2021. Le 02 mars dernier, les prévenus ont été condamnés à 6 mois d’emprisonnement ferme pour Roch Armel Bakyono et 24 mois ferme pour Marius Kabore.
Face à cette situation, les cecrabiens, disciples de Roch Armel Bakyono ont dénoncé, au cours de cette conférence de presse, un acharnement de la justice sur ce mouvement spirituel. Les conférenciers du jour ont confié que Marius Kaboré, un des Cecrabiens, détenu depuis le 26 novembre 2020 à la Maison d’Arrêt et de Correction de Ouagadougou (MACO), « a vu sa plainte pour agression physique classée sans suite par le juge d’instruction sans plus de précisions sur le motif de ce classement sans suite ». « Est-ce pour un dépérissement de preuves ? Est-ce pour une absence de témoins ? Ou bien il s’agit d’une appréciation de l’agression comme une légitime défense contre Marius Kaboré pour avoir publié des images qui tendaient à expliquer une attitude aux antipodes des principes cecrabiens et même de la morale sociétale ? ». Autant de questions que se posent les conférenciers.

Le deuxième fait dénoncé par Diassebedi Yonli, disciple du maître Bakyono, et ses camarades, c’est « le non aboutissement de beaucoup sinon de la plupart des plaintes déposées contre [leurs] détracteurs », qui, pourtant, déplorent-ils, ont été les premiers à les « vilipender sur Facebook photo à l’appui ». Au regard de cette situation, les conférenciers ont déduit que « l’indépendance de la justice, voulue par le peuple, se révèle être un couteau à double tranchant entre les mains d’un clan dans la machine judiciaire pour brimer certains citoyens dans leur droit à la croyance et autres ». Pour M. Yonli, « la machine judiciaire doit être utilisée à bon escient, sans passion ni partialité ».
Le dernier point sur lequel les conférenciers se sont prononcés, c’est la question de l’appel de la décision qui a vu la condamnation de Roch Armel Bakyono et Marius Kaboré à des peines privatives de liberté et des amendes. Sur ce point, le principal conférencier a confié que jusqu’à ce jour, la copie de la décision sur laquelle le juge de la cour d’appel devrait se fonder pour apprécier la qualification des faits et la motivation de la décision rendue, n’est pas rédigée par le juge dont la formation collégiale avait statué sur l’affaire. Ce qui fait que, à l’en croire, le parquet de la Cour d’appel ne peut pas fixer une date pour la tenue de l’audience d’appel. « De là, il suit que la décision pénale est en train d’être exécutée par les détenus sans voir leur droit à faire appel aboutir. N’est-ce pas là une autre forme d’instrumentalisation de la machine judiciaire ou d’abus du pouvoir judiciaire pour nuire ? », s’interroge M. Yonli, qui précise que Roch Armel Bakyono n’a pas été jugé pour escroquerie mais pour diffamation et entrave à la procédure judicaire, car, dit-il, « tout le monde sait qu’il y a eu service rendu ».
Le cecrabisme, selon les explications de Diassebedi Yonli, est un mouvement spirituel né de la volonté de « maître Armel Bakyono qui a reçu de Dieu le pouvoir de transmettre des informations sécrètes ou des secrets cachés longtemps à l’humanité ». Ce mouvement, a-t-il poursuivi, a pour objectif principal de rendre la liberté mentale aux peuples africains, laquelle liberté, dit-il, sera gage de leur développement matériel, professionnel et économique. L’objectif principal est de libérer d’abord mentalement le peuple africain afin qu’il puisse viser son développement dans la sérénité.
Minute.bf