La Coalition burkinabè contre le cancer (COBUCAN) réunie dans la matinée de ce jeudi 17 novembre 2022 à Ouagadougou, a procédé au lancement d’une campagne d’information et de sensibilisation, de lutte contre les cancers du col de l’utérus au Burkina. Cette campagne intervient à l’occasion de l’An 2 de la célébration de la stratégie mondiale pour l’élimination du cancer du col de l’utérus. Le COBUCAN note une faible adhésion des femmes dans la consultation contre le cancer du col de l’utérus.
Au Burkina Faso, le cancer du col de l’utérus est l’un des cancers les plus fréquents. C’est même, selon le Pr Nayi Zongo, enseignant chercheur à l’Université Joseph Ki-Zerbo et président de la Coalition burkinabè contre le cancer (COBUCAN), le cancer le plus létal de la femme. Pis au monde, c’est un décès toutes les 2 minutes, fait noter le Pr Zongo. « C’est un cancer provoqué principalement par un virus appelé HPV comme Human Papilloma Virus. Ce virus est transmis lors des rapports sexuels. Il engendre des modifications dans le col de l’utérus. Ces modifications rentrent dans le cadre d’un processus qui dure 10 à 15 ans avant que le cancer invasif n’apparaisse », explique le président de la COBUCAN.
C’est donc dire qu’il est possible d’éradiquer ce phénomène s’il est détecté à temps. Mais, déplore l’enseignant-chercheur : « seulement 10 % des femmes viennent se faire consulter ». Un nombre jugé très peu, qui est sans doute lié à un défaut de communication, de sensibilisation sur le danger de cette maladie, estime le COBUCAN, qui interpelle les femmes à venir « se faire vacciner contre le cancer du col de l’utérus dans les structures sanitaires du Burkina Faso ».

Au président Nayi Zongo d’ajouter que cette maladie non transmissible peut être contrer à travers trois actions barrières. Il s’agit, « de la vaccination contre Human Papilloma Virus ou vaccin anti HPV, qui s’adresse aux jeunes filles n’ayant pas eu de contact sexuel. Elle est préventive, elle n’est pas curative ; le dépistage des lésions précancéreuses et leur traitement, qui s’adresse aux femmes ayant déjà eu un contact sexuel, potentiellement porteuses du virus.
Leur détection et leur traitement permettent de bloquer le processus qui mène au cancer du col de l’utérus et un accès équitable des soins à toutes les femmes porteuses de cancer du col de l’utérus », a détaillé Pr Nayi Zongo.

De façon synthétique, et selon l’OMS, 90% des jeunes filles doivent être vaccinées contre le virus responsable du cancer du col de l’utérus avant leur quinzième anniversaire, 70% des femmes doivent bénéficier d’un dépistage correct entre 35 et 45 ans, 90% des cancers diagnostiqués doivent bénéficier d’un traitement adéquat.
Ces différentes actions « permettront d’ici 2030 de réduire l’incidence du cancer du col de l’utérus à moins de 4 pour 100 000 femmes. C’est cela l’élimination du cancer du col de l’utérus », conclu Nayi Zongo.
Mathias Kam
Minute.bf