Près d’une vingtaine de personnes ont parcouru Bamako-Ouagadougou à pied, au nom de l’unité africaine. Les marcheurs arrivés à Ouagadougou, le mardi 21 mars 2023, disent vouloir apporter leur soutien aux autorités des Transitions burkinabè et malienne et les encourager à aller à la fédération.
Composer de Maliens, Sénégalais et Congolais, les 19 marcheurs qui ont quitté Bamako pour rallier Ouagadougou à pied disent l’avoir fait au nom de l’unité africaine. Par leur action, ces voyageurs disent vouloir exprimer leur soutien aux autorités des deux pays en Transition dans leur projet de fédération des deux États. Cela, disent-ils, parce que « rien ne doit empêcher les deux pays de se fédérer ». Pour Youssouf Boiré, Coordonnateur des Marcheurs du Mali, ce projet pensé par les autorités des deux pays sonne comme le début d’une unité véritable des pays africains.
« Nous avons toujours eu l’audace de nous battre contre la CEDEAO des chefs d’États. Nous avons réclamé la CEDEAO du peuple. Et voilà, c’est cette fédération qui va nous donner la CEDEAO du peuple. Parce que s’il n’y pas de frontières, c’est l’économie qui sera boostée, c’est la souveraineté qui sera pour le peuple », a-t-il déclaré.
De son avis, c’est seulement d’une fédération des Etats africains que viendra le développement de l’Afrique tant rêvé par les devanciers. « Nous allons toujours rejoindre ce que nos pères fondateurs ont dit. Ils ont dit que pour développer l’Afrique, il faut se baser sur trois principes: Ces principes sont l’indépendance politique. Il faut qu’on gère notre indépendance par la culture, la diversité africaine (…) Qu’on soit indépendant économiquement, il faut qu’on ait notre propre monnaie. Si les trois pays sinon les 15 pays avaient leur propre monnaie, nous ne serons pas là. Et le troisième c’est linguistique. Il faut qu’on puisse se communiquer et se comprendre », a-t-il soutenu..
Pour Lianhoué Imhotep Bayala Secrétaire général du cadre « deux heures pour Kamita », l’union d’actions entre les deux États que sont le Mali et le Burkina Faso est l’une des conditions essentielles à la victoire sur le terrorisme. « Bien évidemment, il y a une intelligence de préséance à faire. C’est celle de faire en sorte qu’il existe pour nous des territoires viables. Qu’on conjugue avec d’autres territoires viables. Mais, il est tout aussi important de mesurer le défi de fédérer nos armées parce que des armées désunies, enfermées dans leurs enclos coloniaux ou tracées par l’oppresseur d’hier ne peuvent pas être efficaces pour répondre au défi sécuritaire », s’est-il exprimé.
Il a aussi appelé à ne pas « infantiliser » le projet de fédération au regard de son caractère indispensable. « Il ne faut pas aussi tout de suite parceque la fédération Mali Burkina déplaît à quelques hommes ou femmes du fait de leur positionnement idéologique infantiliser l’agenda de cette fédération. Je pense que les deux se tiennent, même si on reconnaît qu’il y a une propriété à axer nos efforts et à bâtir même la fédération à partir d’une fédération de nos armées, de nos forces combattantes que les armées maliennes et burkinabè ne combattent pas des terroristes de façon isolée parceque le défi lui, il est unique. Il n’y a pas de terrorisme de type malien et de type sénégalais à part. C’est un terrorisme avec une dénomination unifiée », a-t-il dit.
Jean-François SOME ( Stagiaire )
Minute.bf