Le Mouvement Culture et Action organise, du 29 février au 1er mars 2020, des journées du patrimoine culturel, à Ouagadougou, dans l’arrondissement 5. Durant ces journées, les populations pourront communier avec les différents chefs des 11 villages que compte l’arrondissement, autour du thème : « l’histoire comme bouclier et la culture pour arme ».
« La culture est le fondement de chaque peuple ». Le Mouvement Culture et Action l’a compris et a voulu apporter sa pierre à la préservation de la culture burkinabè qui s’éteint de jour en jour sous le joug de la civilisation extérieure. Le 29 février 2020, l’arrondissement 5 de Ouagadougou a donc vibré au rythme de la culture burkinabè, en présence de différents chefs de villages que compte l’arrondissement.
Jean Paul Moné est le maire de l’arrondissement 5 de Ouagadougou et parrain de la cérémonie. Il a salué les efforts fournis par ce mouvement qui a voulu faire de la culture burkinabè son cheval de bataille. « Son ambition est de préserver la culture et la faire vivre au-delà des frontières burkinabè. Nous ne pouvons que les accompagner et les aider à atteindre les objectifs qu’ils se sont fixés », a dit le maire Moné qui estime qu’il n’y a pas de cohésion sans le recours à notre culture. « Nos ancêtres vivaient dans la paix et la cohésion. Si nous voulons retrouver la paix et la cohésion, il nous faut adopter leurs comportements », a exhorté le maire, pour qui, « si cette cérémonie n’avait pas eu lieu, il fallait l’organiser ». Il a demandé à tous les Burkinabè à s’impliquer dans la préservation de la culture. « Nous sommes en train de perdre nos cultures. C’est le lieu de nous réveiller et d’aller chercher notre culture », a invité Jean Paul Moné.
Il a souhaité que les différents chefs coutumiers du Burkina Faso restent ouverts pour accompagner la jeunesse dans la préservation de la culture. « Accompagnons cette initiative pour le bonheur de tous », implore-t-il, souhaitant l’organisation des journées culturelles de chaque quartier de Ouagadougou pour permettre aux populations d’appréhender la culture de chaque village qui compose la capitale. « Travaillons à ne pas perdre nos cultures », a insisté le bourgmestre.
« Nous pouvons grandir sans connaitre notre propre histoire »
Wendyam Thomas D’Aquin Ouédraogo est le président du mouvement Culture et action, créé en 2010 et reconnu officiellement en 2013, comptant aujourd’hui une centaine de membres. Ce mouvement évolue dans le domaine de la valorisation du patrimoine culturel. Les journées du patrimoine culturel est un projet de son mouvement, né du constat selon lequel, la culture burkinabè est un peu délaissée partout au détriment des civilisations importées. « L’histoire des communautés vivant au Burkina Faso n’est pas enseignée à l’école. Nous pouvons grandir sans connaitre notre propre histoire », a-t-il déploré. Pour y remédier, le mouvement a décidé d’organiser ces journées, pour communier avec les populations pendant deux jours, avec des chefs coutumiers qui les feront voyager dans les différentes histoires de leurs villages respectifs. « Ce projet constitue une force et un levier, et pour chaque communauté que nous allons rencontrer, c’est de découvrir l’histoire, la culture, tout ce qui a trait à leur patrimoine culturel », a-t-il expliqué.
Les membres de ce mouvement ambitionnent élargir leurs activités à toute l’étendue du Burkina Faso et souhaitent qu’au Burkina Faso, l’on arrive à dédier un jour spécial au patrimoine culturel, pendant lequel, dans chaque famille ou communauté, l’histoire soit racontée aux enfants en vue de leur permettre de boire à la source de leurs propres histoires.
Armand Kinda
Minute.bf