Des acteurs du tourisme et d’agence de voyage venus du Mali, du Niger et de l’argentine, ont effectué une caravane dans la région du centre-sud du Burkina Faso, à la découverte des différentes potentialités touristiques de cette région. Du 24 au 27 novembre 2024, ces touristes, dans le cadre du programme Eudc’Tour du ministère en charge de la culture et du tourisme, en marge du 14e Salon international du tourisme et de l’hôtellerie de Ouagadougou (SITHO), ont pu visiter la « case de Binger » à Tiakané, la « Cour royale de Tiébélé », la Ferme animalière de Wedbila (Koubri) et escalader le Pic du Nahouri, d’une altitude de 447 mètres.
Sous l’impulsion du Ministère de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme (MCCAT), et la coordination de l’Office national du Tourisme burkinabè (ONTB), une vingtaine d’acteurs de tourisme et propriétaires d’agence de voyage, ont, en marge du 14e Salon international du tourisme et de l’hôtellerie de Ouagadougou (SITHO), effectué une excursion touristique dans la région du Centre-sud, précisément en pays Kasséna. L’objectif de cette sortie était de permettre à tous ces acteurs venus du Mali, du Niger et de l’Argentine de découvrir les potentialités touristiques du Burkina Faso et de travailler à orienter des touristes du monde entier vers la destination burkinabè pour plus de découverte.
Le dimanche 24 novembre 2024, à 8h45min, nous embarquons pour Pô, une ville située à environ 170 kilomètres de la capitale burkinabè. Un voyage au cœur d’une zone connue pour sa richesse touristique. Au cours du voyage, Alexis Darankoum, agent à la Direction de la communication et du Marketing de l’ONTB, a plongé les touristes du jour dans les tréfonds de l’histoire qui sous-tend chaque avenue empruntée dans la capitale burkinabè, les monuments qui se trouvent sur le passage des caravaniers, etc. De l’avenue Kouameh N’Kuruma à l’avenue Pascal Zagré, en passant par celle de Bassawarga et de Naaba Wobgo, sur chaque avenue, M. Darankoum racontait l’histoire de chaque nom associé à l’avenue. Les caravaniers ont donc commencé à découvrir des pans de l’histoire du Burkina Faso, depuis la capitale.
Au cours du trajet, les différentes localités traversées ont été présentées aux touristes, avec leurs potentialités touristiques. De Kouba à Pô en passant par Koubri, Kombissiri, Toécé, Nobéré, etc., M. Darankoum a tenu en haleine les caravaniers par ses histoires poignantes, ce qui leur a donné encore plus de motivation à aller découvrir ces sites touristiques de la région du centre-sud dont la notoriété transcende les frontières burkinabè.
La « case de Binger » à Tiakana
A 11h, nous étions à Pô. A environ 7 kilomètres à l’Ouest de cette « ville militaire », se trouve la case de l’explorateur Louis Gustave Binger, appelé « Case de Binger », au sein de la Cour royale de Tiakana. Selon l’histoire, sous la conquête coloniale, l’explorateur Binger était poursuivi par les « Djerma », venus du Niger. Alors qu’il était blessé, il a pu trouver refuge et hospitalité dans la cour royale de Tiakané. Il a été protégé au cours de cette période pendant 3 mois, avant de prendre congé de ce « peuple guerrier ». C’était en 1887, sous le règne de Bouliou Négoué, 9e roi.
Le guide touristique nous a fait visiter les différentes cases de la cour royale, une trentaine (37 précisément), avec des constructions dans une architecture atypique, propre à la communauté Kasséna. Ces cases étaient construites pour se protéger contre les envahisseurs. La réhabilitation intervenue en 2021 a été possible avec l’aide des habitants de tout le village, chaque quartier ayant une histoire qui lui est propre à construire. Des cases en sous-sol surplombées par d’autres au premier niveau, avec une électrification naturelle qui consiste à faire une ouverture à certains côtés du toit, pour laisser infiltrer la lumière du jour.
Aujourd’hui, 12e roi de Tiakana, le « Tiakané Pê » a fait partie de la première promotion de l’école qui a été construite dans le village par les petits-fils de Binger en signe de reconnaissance de l’hospitalité qui avait été accordée à leur grand-père. Il a confié que la partie de cette cour royale réhabilitée en 2021 est celle que leur génération a pu trouver. « C’est la partie que nous sommes nés trouver, que nous avons pu réhabiliter, avec l’architecture que nous connaissions », a confié l’autorité coutumière.
« Ce que nous venons de découvrir est incroyable. C’est un joyau qu’il faut entretenir à tout prix. C’est une chose qui mérite d’être vue. Elle ne peut pas se raconter. Il faut la vivre. C’est très important qu’un monument de cet âge soit toujours entretenu pour permettre à la jeune génération de comprendre ce pan important de la culture Kasséna », s’est réjoui Amadou Maïga, directeur de l’agence de voyage Dunia Travel Services, visiteur venu du Mali.
La Cour royale de Tiébélé
Les participants à l’Educ’Tour ont pu visiter la cour royale de Tiébélé, le 25 novembre dernier. Une visite qui a permis aux randonneurs du jour de découvrir ce joyau, désormais patrimoine de l’UNESCO. Cette architecture de plus de 400 ans est conservée par le peuple Kasséna. Aujourd’hui, grand site touristique de la région, elle attire des milliers de visiteurs par an.
Les caravaniers ont même eu l’opportunité de suivre une démonstration de la technique d’enduit et de réalisation de la peinture murale des différentes cases de cette cour royale.
Mauro Bustamante venu de l’Argentine, s’est dit émerveillé des différentes découvertes qu’il a faites au Burkina Faso. Il a exprimé sa joie d’être au Pays des Hommes intègres, et d’avoir eu l’opportunité de visiter la cour royale de Tiébélé, la case de Binger et d’avoir pu escaler le Pic du Nahouri. Il a saisi l’occasion pour inviter ses compatriotes à faire du Burkina Faso leur destination touristique prioritaire. « C’était merveilleux », s’est-il exclamé.
Les participants à cette tournée ont également pu escalader le Pic du Nahouri, d’une altitude de 447 mètres, le 26 novembre dernier. Sur le chemin du retour à Ouagadougou où ils devraient assister à l’ouverture du SITHO ce 28 novembre, les caravaniers ont pu visiter la ferme animalière de Webila, où ils ont pu voir des phacochères, des autruches, des chacals, des gazelles, et bien d’autres animaux.
Une visite qui se termine sur une note de satisfaction pour tous les caravaniers. « Pendant ces 4 jours, nous avons découvert une partie de la culture burkinabè, notamment la culture Kasséna. (…) Ça été un court séjour, mais très riche tant du point de vue culturel que faunique, avec un petit troupeau d’éléphants que nous avons vue à notre retour sur Ouagadougou », a confié Amadou Maïga assurant qu’il fera la promotion de la richesse culturelle et faunique burkinabè, en « concevant des produits touristiques sur les sites visités et assurant leur promotion, avec pour finalité de conduire les visiteurs sur ces sites ».
Aminatou Idé Saley est venue du Niger. Chef d’agence de Univers Voyage, elle a exprimé sa joie d’avoir pu visiter un pan de la culture burkinabè, à travers la communauté Kasséna. « J’ai beaucoup aimé les cases de la cour royale de Tiébélé, parce que les gens y vivent. Nous avons pu voir la reine mère, un trésor humain vivant. Nous avons pu voir des femmes qui appliquaient l’enduit sur les murs des cases. C’est exceptionnel. J’ai pu edcaler le Pic du Nahouri, et c’est à essayer », s’est-elle réjouie. De retour au Niger, elle promet de « chercher des touristes et les orienter vers le tourisme burkinabè ».
Minute.bf