Les travaux de la deuxième édition du Forum national des défenseurs des droits humains organisé par la Commission nationale des droits humains au Burkina Faso (CNDH), se sont ouverts dans la matinée du 13 septembre 2022 à Ouagadougou. Placé sous le thème : « Opérationnalisation du mécanisme national de protection des défenseurs des droits humains dans un contexte de crise sécuritaire», ce forum s’étendra jusqu’au 15 septembre 2022 et reunira plus de 200 défenseurs des droits humains.
Ils sont plus de 200 défenseurs des droits humains venus de toutes les régions du Burkina Faso qui prennent part à cette deuxième édition du Forum national des défenseurs des droits humains. Pendant 72 heures, ces défenseurs des droits de l’homme mèneront la réflexion sur la stratégie de mise en oeuvre effective du mécanisme national de protection des défenseurs des droits humains en vue de son opérationnalisation. De façon pratique, il s’agira pour eux, d’échanger sur la situation des défenseurs des droits humains, de présenter le mécanisme national de protection des défenseurs des droits humains, d’examiner le dispositif de l’alerte précoce, d’identifier les activités susceptibles d’être menées par le mécanisme national et de formuler des recommandations pour une meilleure protection des defenseurs des droits humains au Burkina Faso.
Dans son discours d’ouverture, le Président de la cérémonie, Aboubacar Toguyeni, Président de l’Assemblée Législative de Transition a salué la tenue de cette deuxième édition qui, d’après lui, permettra à la CNDH de mener à bien son travail. « Nous restons à leur écoute pour nous sortir des recommandations fortes que nous allons prendre en compte pour leur permettre de travailler correctement mais aussi dans la crédibilité», a-t-il laissé entendre.
Prenant la parole à son tour, le Président de la Commission nationale des droits humains (CNDH), Khalifa Rodrigue Namoano, a indiqué que la situation actuelle des droits humains au Burkina Faso est interpellatrice au regard du contexte de crise multidimensionnelle que connaît le pays. « Il faut noter que de plus en plus, nous assistons à des disparitions forcées, des exécutions arbitraires, on a la situation des déplacés internes qui est très difficile, on a une situation carcérale très difficile qui interpelle. On a également un environnement de plus en plus pollué par l’utilisation des produits qui portent atteinte à l’environnement des droits humains. Ce sont autant d’éléments qui nous interpellent et qui exigent que chacun de nous Burkinabè puisse s’investir à l’amélioration des conditions de vie de l’ensemble des Burkinabè pour une effectivité dans notre pays », a-t-il indiqué. Il a ce faisant, formulé le voeux que de ce forum sortent des recommandations qui permettront de garantir l’effectivité de la protection des défenseurs des droits humains au Burkina Faso.
Pour sa part, Elsie Laurence Chounoune, représentante résidente du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) au Burkina Faso, a indiqué que dans le contexte actuel du Burkina Faso, les defis sont énormes en matière de defense des droits humains. Elle a donc salué les défenseurs des droits de l’homme pour l’ensemble de leurs efforts, en depit des difficultés auxquelles ils sont confrontés. Pour Elsie Laurence Chounoune, les droits humains ne sont pas une destination mais un cheminement.
« Je voudrais vous dire que les droits humains ne sont guère un aboutissement, mais un processus. Et dans ce processus, la CNDH a un rôle prépondérant à jouer», a-t-elle affirmé en promettant que le PNUD sera toujours aux cotés de cette institution pour la préservation des droits de l’homme au Burkina Faso.
Tout en se satisfaisant de l’adoption des différents instruments juridiques en vue de la protection des défenseurs des droits humains au Burkina Faso, la représentante residente du PNUD a souhaité que ce forum soit « un cadre d’échanges sur les grands défis liés aux questions des droits de l’homme mais aussi l’endroit idéal pour évaluer les acquis et les faiblesses de la protection juridique des défenseurs des droits de l’homme».
Notons que le forum enregistre la participation de defenseurs des droits humains venus de la Côte d’Ivoire et du Mali qui partageront leurs expériences avec ceux du Burkina Faso.
Oumarou KONATE
Minute.bf