mardi 5 août 2025
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Burkina : L’offensive agro-pastorale et halieutique se déroule bien

À Bagré, dans la région du Nakambé (ex Centre-Est), sous le ciel chargé des promesses de la saison des pluies, le ministre d’État, ministre de l’Agriculture, des Ressources animales et halieutiques, le Commandant Ismaël Sombié, a dressé un bilan de deux années de la « révolution agricole » devant la presse, le vendredi 1er août 2024. Lancée en 2023, l’Offensive agropastorale et halieutique (OAPH) mobilise 592 milliards F CFA pour libérer le Burkina Faso de la dépendance alimentaire. Entre réformes structurelles, investissements massifs et mobilisation nationale, ce plan d’urgence agricole porte déjà ses premiers fruits. Il s’agit d’une production céréalière record de 6 millions de tonnes en 2024 et un millier d’emplois en création.

Le 22 mai 2025, le Capitaine Ibrahim Traoré remettait aux acteurs ruraux un arsenal agricole composé de 608 tracteurs, 1 102 motoculteurs, 485 motopompes et 4 moissonneuses-batteuses de pointe.

D’une valeur de 104 milliards FCFA, cet équipement venait renforcer les brigades de mécanisation agricole déployées dans toutes les communes. Leur mission, fournir des prestations à prix subventionnés pour l’ensemble des producteurs.

Image d’archives : Le ministre Sombié en visite sur un chantier halieutique

Ces brigades symbolisent la nouvelle philosophie du secteur agricole. « Labours bas-fonds aménagés, sarclage mécanisé des cultures céréalières et récolte assistée », deviennent les maîtres-mots d’une campagne 2025-2026 qui vise 7 millions de tonnes de céréales. Selon le ministre d’État Ismaël Sombié, cette flotte technologique réduit la pénibilité du travail, favorise la mécanisation de l’agriculture, tout en dopant les rendements, un impératif dans un pays où environ 82% de la population active dépend de l’agriculture (INSD 2023).

Huit filières stratégiques, piliers de la diversification alimentaire

L’Offensive agropastorale et halieutique (OAPH) a ciblé avec ses champs de bataille le riz, le maïs, la pomme de terre, le blé, le poisson, le bétail/viande et la volaille.

Le ministre Sombié (au milieu), accompagné du ministre chargé de Ressources halieutique (à g.) et du secrétaire général du Ministère (à dr.)

Selon le commandant Ismaël Sombié, avec 935 cages flottantes installées sur cinq barrages, l’objectif de 100 000 tonnes de poisson d’ici fin 2025 devient tangible. « La production de blé, vit avec 24 031 tonnes attendues en 2025. En plus, grâce à 67 millions de doses de vaccins vétérinaires distribués et l’insémination artificielle à coût réduit (5 000 FCFA au lieu de 50 000), le cheptel national du Burkina Faso voit sa productivité croître », a-t-il déclaré.

Un tableau des prévisions des productions

Au niveau du riz l’objectif de la production de 1 million de tonnes est attendu. Le blé, 24 031 tonnes, le maïs 2 415 739 tonnes attendues et le mil 968 533 tonnes. Pour l’igname, 52 560 tonnes sont attendues, la patate 302 596 tonnes, le Niébé, 422 994 tonnes et le Voandzou 51 932 tonnes.

L’eau, or bleu de la souveraineté

Pour le chef du département de l’agriculture burkinabè, sans maîtrise de l’eau, point de salut agricole. Ainsi donc le Burkina Faso a lancé un vaste plan hydrique par la construction du barrage de Diaradougou (10 millions de m3), la réhabilitation des ouvrages de Boussouma, Zoungou et Kolginguéssé, le curage d’urgence du barrage de Boulbi. « 185 forages à gros débit creusés dans les bas-fonds ont été réalisés », s’est félicité le ministre Sombié.

« Ces travaux s’accompagnent d’un aménagement agressif de périmètres irrigués, 25 000 hectares aménagés dont 15 000 en mode participatif par les paysans eux-mêmes. Dans la Boucle du Mouhoun, [par exemple], 1 772 aménagements sommaires transforment déjà le paysage productif », a-t-il fait savoir.

Les réformes structurelles, colonne vertébrale de l’offensive

Derrière les tracteurs et les semences, il a fallu une refonte institutionnelle par la création d’autres structures et le remplacement de certains.

Le ministre Sombié confiant de l’atteinte des objectifs pour la campagne en cours

C’est dans ce sens que le Fonds Dumu KaFa a vu le jour pour dynamiser le secteur agricole à travers de crédit agricole ou encore la création de la Société d’intrants et de matériels agropastoraux (SOBIMAP), pour l’approvisionnement en intrants pour contrer les pénuries, et même Faso Guùlgo et Faso Kossam, des sociétés publiques pour la production d’aliments de bétail et la filière laitière.

Souveraineté alimentaire du Burkina : Le Commandant Ismaël Sombié lève le voile

En plus, il faut ajouter la création de l’Office national des barrages et des aménagements hydro-agricoles (ONBAH) dédié à la construction de barrages et aménagements hydroagricoles.

Bilan 2023-2025 : Des premiers fruits prometteurs

Le compte à rebours vers 2025 révèle des avancées tangibles, a fait savoir le ministre Sombié. Ce sont 48 600 hectares emblavés gratuitement en 2024 ; la production céréalière passée de 5 à 6 millions de tonnes ; 36 millions de têtes de bétail vaccinées ; un millier d’emplois créés dans les filières stratégiques.

Vue de la salle d’échange entre les ministres et les journalistes

Pour la campagne en cours, les prévisions s’élèvent à 7 millions de tonnes de céréales, 617 876 tonnes de viande, 100 000 tonnes de poisson et 208 millions de litres de lait. « Pour le moment, les indicateurs sont bons, satisfaisants, quant à l’atteinte des résultats », s’est réjoui le Commandant Sombié.

Pour garantir une meilleure accessibilité à l’ensemble des consommateurs, le ministre de l’Agriculture, des Ressources animales et halieutiques a indiqué que des mesures sont prises pour interdire l’exportation des céréales d’une part, et d’autre part, pour renforcer les capacités de la SONAGESS ainsi que le contrôle des prix.

Lire aussi : Burkina : La SONAGESS lance la collecte bord champ test, un pas vers la souveraineté alimentaire

Les défis de l’ultime ligne droite

Malgré les avancées, le ministre Sombié reste lucide. « L’autosuffisance est un combat quotidien », a-t-il souligné. Des obstacles persistent. La pluviométrie capricieuse dans certaines régions, des menaces sanitaires (foyer de charbon symptomatique dans les Cascades), des chenilles légionnaires d’automne à contenir. Mais, a-t-il rassuré, les services techniques sont à pied d’œuvre pour relever tous les défis.

Une trentaine de journalistes a pris part aux échanges

Ismaël Sombié a annoncé le déploiement d’une trentaine de véhicules pick-up pour la surveillance phytosanitaire, renforcement des stocks de pesticides et optimisation du réseau hydrique.

Enfin, pour le Commandant Ismaël Sombié, accompagné par le ministre délégué chargé des Ressources animales et halieutiques, Dr Amadou Dicko, une certitude s’enracine : « nourrir son peuple est la première forme d’indépendance ».

Lire aussi : Offensive agropastorale : 865 hectares mis en eau pour booster la production agricole à Dourou

Mathias Kam
Minute.bf

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