dimanche 12 octobre 2025
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Burkina/Littérature: « Au village de l’ingratitude », une œuvre du policier Ferdinand Pima

Le Sergent de police, Ferdinand W. Pima a décidé, lui aussi, d’allier le maniement de l’arme à la littérature. Il vient de mettre sur le marché de la littérature burkinabè, son tout premier roman intitulé : « Au village de l’ingratitude (Gnima Zaamin) ». C’est une œuvre autobiographie de 88 pages qui parle de haine, d’infidélité dans certaines relations humaines, du confit entre modernité et tradition.

La littérature a séduit la police nationale. Ils deviennent de plus en plus nombreux ces policiers qui ont décidé d’allier l’arme et la plume pour une meilleure intervention, d’une part, pour la sécurité des personnes et des biens, et d’autre part, pour le bonheur des lecteurs, des littéraires. De l’arme à la littérature il n’y a plus de pas. Les policiers ont brisé tous les codes à ce sujet. En effet, le 27 mars dernier, le commissaire principal de Police Alain Tarnagda, actuel chef du Service régional de la Police judiciaire (SRPJ) du Centre-Ouest, dédicaçait sa toute première œuvre: « Le parcours d’un combattant ». C’est une œuvre autobiographique, qui relevait le mystère de la vie, le confit entre tradition et modernité, les vices de la société, etc.

Ferdinand W. Pima vient d’inscrire son nom sur la liste des écrivains au Burkina Faso

Ce 24 avril 2021, c’est au tour du sergent de police, Ferdinand Pima, d’offrir aux lecteurs une mine d’information sur sa vie, sa culture, la société, le conflit entre modernité et tradition. Cette œuvre « autobiographique » de 88 pages subdivisées en 8 parties, raconte des histoires de la vie, rend hommage à ses parents, et tend à remettre au goût du jour la culture Yaana qui semblait tomber dans l’oubli. « Le roman comprend 8 parties et chaque partie est une histoire racontée ; chaque histoire est d’un sujet différent », fait savoir Lookmann Sawadogo, journaliste, qui a présenté l’ouvrage. « Ribamba ; Mon père ; Ma Déesse ; Trop tard ; C’est fini ; Célèbre aventurier ; L’ultime discours d’un fou ». Voilà en quelque sorte les différentes parties de l’œuvre de l’écrivain Pima, parue aux éditions L’Harmattant.

Invitation à la reculturation

En parcourant ces histoires, l’auteur nous fait passer de sentiment à sentiment, à en croire le journaliste. « De la joie à la tristesse, de l’espoir au désespoir ; de la déception, le pessimisme, à bien d’autres sentiments. Il y aussi des sentiments d’amour. Il rend un hommage à son père et à sa mère. Avec son père, c’est un procès de la modernité qu’on voit dans l’œuvre. », explique M. Sawadogo. « Ce livre est un condensé de moral, d’histoire et de sociologie, c’est aussi le procès, un réquisitoire de notre société contre la perte de forme, une invitation à revoir notre modèle et à nous réexaminer. Ce livre nous met dans une perspective de reculturation », a détaillé Lookmann Sawagogo, ajoutant que dans son œuvre, « l’auteur raconte et se raconte ».

Sa Majesté Naaba Sanem, Dima de Ouargaye (boubou blanc) a fait une photo de famille avec les membres du présidium

Pour sa part, Ferdinand W. Pima explique que son œuvre a été réalisée pour rendre hommage à ses parents, à tous ceux qui se sont battus jour et nuit pour maintenir la quiétude dans nos sociétés. « C’est pour aussi rendre hommage à ceux qui s’engagent pour la paix et une société vivable. Je m’indigne de l’ingratitude qui est un mal aujourd’hui dans nos sociétés. Il n’y a rien de plus écœurant que de rendre service à quelqu’un qui te jette des pierres après », déplore-t-il.

Ainsi, écrire, pour lui, est la meilleure façon de préserver tout ce qu’on a sur cette terre après la mort. « Ecrire pour mieux préserver et partager les connaissances bénéfiques acquises au sein de la société ; écrire pour rendre hommage aux Hommes de paix engagés pour le bon sens de la société ; écrire pour rendre hommage à toutes ces personnes qui nous sont chères et qui nous ont malheureusement quittés ; écrire pour rendre hommage à tous les policiers qui se battent jour et nuit, corps et âmes, loin de leurs familles, au prix de leur vie, pour préserver la paix et la sécurité au Burkina Faso…». Voilà, en quelques sortes, ce qui a pu bien motiver Ferdinand W. Pima, Technicien de scène de crime à la Direction de la police technique et scientifique (actuellement étudiant en Licence 2 en étude de la prévention des crises et la gestion de paix sociale à l’Institut africain des Industries culturelles) à se lancer dans l’écriture.

Une photo de famille a été faite à la fin de la cérémonie avec le parrain et les supérieurs de l’écrivain

« N’ayez pas peur de la page blanche »

Le parrain de la cérémonie, Sa Majesté Dima de Ouargaye, dit, à travers son porte-parole, se sentir honoré de voir son « fils », non seulement engagé dans la défense de la patrie, mais aussi être un porte-parole de la culture Yaana pour que la nation puisse être informée à travers son écrit. Il appelle l’auteur à produire encore d’autres œuvres qui traduiront notre culture pour que la culture Yaana soit connue au Burkina Faso, et au-delà de ses frontières. Il explique qu’il y a des royaumes oubliés, qui pourtant, sont des royaumes pères, à l’image du Royaume de Ouargaye avec de Dima Naaba Sanem. « Cet effort de le faire ressortir de cet oubli va nous permettre d’être nous-mêmes et de construire un Burkina connu de ses enfants », a indiqué le porte-parole de Naaba Sanem. Il encourage l’auteur de l’œuvre qui, selon lui, a fait « une belle option » de poursuivre ses études en prévention des conflits et de gestion de la paix sociale parce qu’aujourd’hui, déplore-t-il, « nous avons un problème réel dans la gestion de la paix dans notre pays ».

Baba Hama, ancien ministre de la culture, représentant de la maison d’édition a encore appelé tout le monde à écrire. « N’ayez pas peur de la page blanche », encourage-t-il, insistant sur le fait que les Burkinabè doivent écrire pour se faire connaître au-delà des frontières du Burkina. Il appelle aussi à lire. « C’est la lecture qui ouvre l’esprit. Tout est dans la lecture. Même la transmission du savoir, c’est par la lecture », soutient-il. Pour que tout le monde s’essaie dans l’écriture, « il faut que les jeunes soient tolérants ». « Il y a des véritables snipers cachés sur Facebook », note-t-il. Ces personnes fustigent certains écrits. Pourtant, confie-t-il, « il y a des gens qui ont des choses à écrire, des histoires à raconter, mais qui ont peur d’être vilipendés ».

Minute.bf

4 Commentaires

  1. Courage à toi frangin.Toute la Promotion est fière de toi.Bne carrière littéraire à toi que Dieu facilite le reste.

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