Selon les Jeunes de la Tapoa (Est), en conférence de presse ce vendredi 22 octobre 2021, les terroristes contrôlent les sorties et les entrées de la deuxième plus grande province du pays. « Des ambulances ne peuvent plus rejoindre Fada », regrettent les conférenciers.
« La Tapoa profonde est devenue sombre car étant devenue le nid des terroristes. Le développement est en arrêt. Des transporteurs ont arrêté des trafics. Des institutions financières ont plié bagage » confirment les Jeunes de la Tapoa.
Ainsi, malgré toutes les alertes et la résilience des populations, poursuivent les conférenciers, « le secour tant attendu n’est jamais arrivé ».
Les populations de la Tapoa disent avoir accepté de dormir à 19h, 20h, 22h en acceptant l’état d’urgence. Ils disent avoir également accepté les fouilles jusque dans leurs chambres (…), estimant qu’avec toutes ces actions, ce sacrifice, le terrorisme allait être contenu. Mais, la situation ne fait que se détériorer. « Les terroristes occupent de jour en jour les localités », déplorent Van Marcel Ouoba, fils de la Tapoa.
« Au départ, on pensait que l’état allait être notre seul rempart. Cela fait 5 ans que nous avons laissé notre sécurité aux mains des FDS. (…). Aujourd’hui nous avons décidé de prendre notre sécurité en main », martèle-t-il, appelant toutes les populations à les rejoindre dans ce combat contre le terrorisme.
« Les terroristes doivent savoir que désormais chaque village est une armée qui les attend. Nous avons les compétences pour les contrer, et nous allons le faire. Nous allons utiliser toutes les forces qui sont en notre possession pour contrer ces terroristes. Nous n’allons pas le faire sans l’armée. (…) Nous n’allons jamais accepter que la Tapoa soit un autre Kidal, une autre Libye. Toutes les personnes qui sont impliquées, nous allons les traquer. Elles n’auront pas le temps pour atteindre la justice », promet Van Marcel Ouoba.
Il assure que « ce combat va finir bientôt ». « Nous allons aller au combat et nous allons les affronter. Ceux qui pensent que nous ne pouvons pas faire ce combat se trompent. Nous avons pris tout le temps pour nous organiser », explique le principal conférencier qui estime que « l’état ne contrôle plus rien dans la localité ».
Il confie que des enseignants ont été enlevés hier jeudi alors qu’ils rejoignaient Fada. Ils ont été dépouillés de tout et relâchés vers 23h, heure du couvre feu.
Les conférenciers appellent donc à la mobilisation de toutes les populations pour contrer cette hydre terroriste. « Déjà, le travail a commencé à notre niveau », assure M. Ouoba, qui a aussi demandé la réouverture des écoles fermées, mais surtout le retour des fonctionnaires pour réoccuper les locaux de l’administration.
La situation dans la Tapoa est très critique, selon Van Marcel Ouoba. Les populations sont dépouillées de leurs biens. Les terroristes ont encerclé les villages. Il est difficile pour les populations de faire les récoltes de leurs champs. Il est très difficile pour les malades de quitter la Tapoa pour Fada.
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