Les vigiles abattent de grands efforts dans la sécurisation des personnes et de leurs biens dans certaines entreprises. Le fruit de leurs efforts ne permettent pas souvent aux auteurs de subvenir à tous leurs besoins. Ils semblent être les oubliés des entreprises. Pour redonner de la valeur au travail qu’abattent ces vigiles, le Cadre citoyen d’écoute et de veille pour un développement participatif, à travers les Sentinel Dayz, a décidé d’organiser une série d’activités au profit des vigiles, lesquelles activités permettront de mettre en lumière leurs activités. Dans une interview accordée à votre journal en ligne Minute.bf, Aimé Sawadogo, Journaliste, par ailleurs chargé de communication de Sentinel Dayz, est revenu sur la quintessence de ces journées.
Minute.bf : Parlez-nous des Sentinel Dayz ?
Aimé Sawadogo : Les Sentinelles dayz sont une série d’activités initiées et pensées par le Cadre citoyen d’écoute et de veille pour un développement participatif. C’est une association qui a pour objectif de promouvoir la paix, la sécurité, la stabilité sociale et toutes les autres éthiques et valeurs chères au Burkina Faso.
Convaincu du rôle crucial que jouent les agents de sécurité, communément appelés vigiles, dans la sécurisation des biens et des personnes au Burkina Faso, le Cadre a décidé de leur consacrer des Journées, d’où les Sentinel Dayz. C’est une série d’activités qui seront dédiées à ces personnes.
Pour cette première édition, nous allons produire deux grandes activités. La première, c’est le mariage collectif au profit de 60 couples. Ce qui fait la particularité dans ce mariage collectif, c’est le comité d’organisation du cadre citoyen qui prend tout en charge (alliances, tenues vestimentaires, lunch). En retour, nous demandons une contribution du couple ou de l’agent qui voudra s’inscrire pour pouvoir régler tout ce qui est question administrative.
La seconde activité concernera des journées de dons. Ces Journées consistent, pour le comité d’organisation, dans un premier temps, de collecter des vivres, et dans un second temps, de se promener dans les différents quartiers de Ouagadougou et les distribuer à des vigiles. Il faut rappeler que nous ne faisons pas de distinction entre les sociétés de vigile encore moins de quartier. Aujourd’hui, nous pouvons décider de nous promener sur l’avenue kwamé N’Kruma pour faire la distribution des vivres aux vigiles. Demain, nous pouvons choisir un autre quartier ou un autre axe dans la ville de Ouagadougou pour pouvoir distribuer ces vivres-là. C’est une manière pour nous en tant que jeunes, d’apporter à ces personnes-là qui, aujourd’hui, font beaucoup dans la sécurisation des biens et des personnes.

Comment est née cette initiative ?
Au sein du cadre citoyen d’écoute et de veille pour un développement participatif, il y a plusieurs membres issus de différents domaines. Parmi nous, il y a certaines personnes qui travaillent dans des sociétés de gardiennage, pas en tant que vigile, mais en tant que responsables ou autre. Ces membres ont déjà échangé avec des vigiles sur leurs préoccupations du moment. Aussi, faut-il ajouter que par moment, nous avons été personnellement confrontés à une situation où vous avez malheureusement un vigile qui perd la vie. Après on veut payer les indemnités. Mais à qui est-ce qu’on doit payer ces indemnités ? A la femme ? Vous savez qu’on est en Afrique, lorsque certaines choses ne sont pas faites dans les règles de l’art, il y a également les parents du défunt qui sont là. Par moment, cela pose problème. Lorsqu’un vigile disparait brusquement, après pour les droits et autres, il y a tout un problème qui se pose. L’initiative est née de ces raisons que j’ai évoquées. Il y a un constat qui a été fait par certains d’entre nous parce qu’ils travaillent dans des sociétés de gardiennage, et nous également, de par notre profession (de journaliste), nous sommes amenés à être partout. Nous voyons souvent certaines scènes qui se passent qui, malheureusement, n’honorent pas la profession de vigile.
Comment a été fait le choix des vigiles qui pourront prendre part au mariage collectif ?
Il n’y a pas de critère en tant que tel, dans le choix des soixante couples de vigiles. Le seul critère qu’on demande c’est d’être un vigile. Si vous êtes un vigile, si vous appartenez à une société X ou Y, et que vous désirez régulariser votre situation matrimoniale, vous pouvez vous inscrire. Il n’y a pas de nombre limité de société. Pour une première édition, nous avons voulu faire les choses un peu doucement, ce qui fait que nous avons limité les choses à 60 couples. En termes d’inscriptions, le mariage est ouvert à tout vigile de toute entreprise qui désire régulariser sa situation matrimoniale.

Aujourd’hui, nous constatons que les vigiles traversent des difficultés, surtout salariales. Est-ce que vous avez cette projection de plaider pour leur cause auprès des autorités afin que leurs situations puissent s’améliorer ?
Nous avons pour ambition d’organiser un panel où il y aura autour d’une même table, le syndicat des vigiles, les employés, les employeurs, l’Etat qui a une part de responsabilité dans cette situation. Nous allons les confronter, ils vont discuter autour d’un débat bien précis. A l’issue de ce panel, il y aura des recommandations et nous pourrons saisir qui de droit pour plaider pour la mise en œuvre de ces recommandations. Il y a donc des conférences publiques, des panels, qui sont prévus dans le but de voir dans quelle mesure nous pourrons assainir le milieu du gardiennage au Burkina Faso.
A quelles dates se tiendront ces différentes activités ?
Vidéo: Le mariage collectif est prévu pour le 5 juin 2021
Vous êtes à une première édition. Faut-il s’attendre à d’autres éditions avec plus d’innovations ?
Nous parlons d’une première édition, c’est dire qu’il y aura d’autres éditions qui vont suivre. A chaque édition, nous comptons apporter des innovations. Il y a des acticités qui étaient prévues à cette première édition, mais comme c’est le début, nous avons décidé de les ramener aux prochaines éditions. Pour les éditions à venir, nous prévoyons des formations au profit des épouses ou conjointes des vigiles. Il s’agit de formations en activités rémunératrices dans le domaine de la couture, savonnerie, coiffure, etc. Cela leur permettra d’être indépendantes financièrement pour prendre en charge leurs enfants.
Minute.bf