vendredi 4 juillet 2025
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Burkina : Le pays adapte son cadre juridique de lutte contre le blanchiment de capitaux

Les membres de l’Assemblée législative de transition (ALT) ont examiné et validé à l’unanimité, le lundi 30 décembre 2024, le projet de loi relatif à la lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et de la prolifération des armes de destruction massive au Burkina Faso. C’était en présence du ministre de l’Économie, Dr. Aboubakar Nacanabo, accompagné du ministre délégué chargé du budget, Aminata Bako/Traoré.

Les évaluations réalisées entre 2017 et 2021 par le Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (GIABA) ont relevé des insuffisances du dispositif juridique de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT) au Burkina Faso. À cet effet, le Groupe d’action financière (GAFI) a placé le Burkina Faso sous surveillance renforcée en février 2021 en l’inscrivant sur sa liste grise au regard des insuffisances du dispositif national de LBC/FT.

À en croire le ministre de l’Économie, Dr. Aboubakar Nacanabo, cette inscription impacte négativement l’économie burkinabè qui a une forte corrélation positive avec le système financier international. C’est toute l’utilité du projet de loi, voté à l’unanimité par les députés, qui va permettre de corriger un certain nombre d’insuffisances de la loi n°016-2016/AN du 03 mai 2016 relative à la LBC/FT au Burkina Faso en vue de la sortie le Burkina Faso de la liste grise du GAFI, a fait savoir le ministre Nacanabo. « L’adoption de cette loi, permet au Burkina Faso d’avoir un cadre juridique adapté à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme », a-t-il confié.

Dr. Nacanabo a précisé que 115 personnes dont 2 personnes morales sont épinglées pour des faits de blanchiment de capitaux à ce jour

Toujours selon le ministre Nacanabo, le blanchiment de capitaux a également des conséquences pour faciliter le financement du terrorisme. « Notre pays est engagé dans la lutte contre le terrorisme et cette loi va venir nous aider à faire en sorte qu’on puisse rejeter les sources de financement du terrorisme et faire en sorte que le blanchiment de capitaux ne puisse pas continuer parce que ça joue un rôle négatif sur l’économie », a-t-il expliqué.

Sur le terrain, il faut s’attendre à un dispositif sécuritaire plus renforcé sur les opérations bancaires, sur les opérations de change, sur les opérations de contrôle au niveau des aéroports et bien d’autres. Cela, parce qu’il y avait un certain nombre d’actions pour lesquelles le dispositif ne permettait pas un contrôle efficace, a indiqué Dr. Nacanabo.

Par ailleurs, le ministre de l’Économie a souligné que l’adoption de cette loi va permettre au Burkina Faso d’être « un pays qui lutte sérieusement contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme ».

Il faut préciser que le blanchiment de capitaux renvoie à l’idée où quelqu’un qui a eu de l’argent dans un circuit sale, comme la corruption, la fraude fiscale et douanière, les activités criminelles et va utiliser cet argent dans le circuit économique normal pour réaliser des opérations normales, de sorte à ce que cet argent sale, entré dans le circuit économique normal, ressorte propre.

Au Burkina Faso, 115 personnes dont 2 personnes morales sont épinglées à ce jour pour des faits de blanchiment de capitaux, a révélé le ministre de l’Économie.

Enfin, la loi de lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive est composé de 207 articles répartis en 06 titres et 22 chapitres.

Lire aussi : Blanchiment de capitaux à Ouagadougou : Trois faussaires dans les filets de la police nationale

Mathias Kam

Minute.bf

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