Plus d’un mois après « l’arrestation » de Me Guy Hervé Kam, le Mouvement Servir et non se Servir (SENS), en conférence de presse ce lundi 26 février 2024 à Ouagadougou, a exigé « la libération » de son Coordinateur Me Guy Hervé Kam et tous les citoyens « enlevés ».
« La lutte contre le terrorisme n’autorise pas tout. Le pays a des lois et il faut les respecter », a lancé Idrissa Barry, Secrétaire nationale à l’orientation politique du Mouvement SENS. Selon le conférencier, le Burkina Faso, dans « sa fragilité actuelle » n’a pas besoin de division. « C’est pourquoi nous réclamons la libération de Me Guy Hervé Kam et de tous les citoyens arrêtés arbitrairement. Si les autorités détiennent des preuves qu’ils ont commis des délits ou des crimes, que la justice soit saisie dans ce cas pour qu’ils puissent se défendre », a fustigé Idrissa Barry. De son avis, « les actes arbitraires tels que les enlèvements et les réquisitions concourent à la fragilité du tissu social burkinabè et donne une mauvaise image du Burkina Faso à l’extérieur ».
Sur les « rumeurs de déstabilisation de la Transition de Me Guy Hervé Kam », les membres du Mouvement SENS n’en croient guère. « Ceux qui l’accusent sont des gens qui ne connaissent pas Me Guy Hervé Kam, ce qu’il a comme valeur, ce qu’il défend comme valeur. Nous pensons que ce sont des gens de mauvaise foi qui essaient de tenir ce genre de propos. L’homme (Me Kam, ndlr) que nous connaissons ne peut pas faire cela. Nous pensons que ce sont des gens qui sont manipulés. Dans tous les cas, s’il arrivait qu’il soit auteur desdites accusations, que la justice soit saisie et ses droits soient respectés. Qu’on suive les règles de droit en matière d’arrestation et de jugement. Si ce n’est pas fait, certainement, ils n’ont rien à lui reprocher. Là, même encore, la Sûreté nationale n’est pas un lieu de détention. À la sûreté nationale, ils disent qu’ils ont reçu des instructions donc ils ne peuvent pas aller contre ces instructions. Cela veut dire que ce n’est même pas la Sûreté nationale qui agit », ont deploré les conférenciers.
« Une délégation s’est rendue le 20 février dernier à la sûreté nationale. Nous n’avons pas pu le voir, ni avoir la moindre information sur les raisons de son enlèvement ni les conditions de sa détention. En effet, un mois après ces événements, les autorités n’ont toujours pas communiqué sur son cas, encore moins saisi la justice. Tous les procureurs de la ville de Ouagadougou, disent n’avoir pas ordonné cette arrestation arbitraire ; de même, aucun n’a été informé de quoi que ce soit. La seule information c’est qu’il serait détenu à la Sûreté nationale », ont-ils révélé à la conférence de presse.
En rappel, Me Guy Hervé Kam avait été « interpellé par des individus relevant de la Sûreté nationale », le 24 janvier 2024 à sa descente d’avion à l’aéroport international de Ouagadougou.
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