L’accès à un logement décent, sécurisé et abordable constitue un défi de taille au Burkina Faso. Une croissance démographique soutenue, une urbanisation accélérée et des pressions foncières croissantes complexifient la donne, particulièrement pour les ménages aux revenus modestes et intermédiaires. En réponse, le Ministre en charge de l’urbanisme a mis en place, le 19 septembre dernier, une commission dont l’objectif sera de sécuriser juridiquement l’occupation des logements issus des anciens programmes publics de construction et ceux à venir.
Entre 2007 et 2022, le gouvernement burkinabè a conduit deux vastes programmes nationaux ayant permis la réalisation de milliers de logements sur plusieurs sites, notamment à Bassinko (Ouagadougou), Bobo-Dioulasso, Koudougou et Fada N’Gourma.
Ces initiatives s’inscrivaient dans une politique de développement social et de lutte contre la pauvreté. Malgré ce succès en termes de construction et d’attribution, un constat préoccupant persiste. « Une part importante des bénéficiaires de ces logements ne dispose toujours pas de titres d’occupation ou de jouissance légaux, plusieurs années après l’attribution effective », a regretté le Ministère de l’urbanisme.
Cette difficulté a engendré une « insécurité foncière permanente » pour les occupants et limite considérablement leur accès aux services essentiels tels que l’eau, l’électricité ou le crédit bancaire.

Face à ce défi, le Ministère de l’urbanisme et de l’habitat a décidé d’agir. Le 19 septembre dernier, une réunion de cadrage, présidée par le chargé de missions, Appolinaire Compaoré, a marqué le lancement officiel de cette opération de régularisation exceptionnelle. L’objectif est de « sécuriser juridiquement l’occupation des logements issus des anciens programmes publics de construction et ceux à venir ».
Pour ce faire, une commission ad hoc a été mise en place. Composée de représentants de diverses structures de l’État et de la faîtière des établissements financiers et bancaires ayant intervenu dans les programmes, cette commission a pour mandat de « définir un cadre réglementaire exceptionnel ». Cette approche permettra « la régularisation des sites des opérations antérieures (…) sur l’ensemble du territoire national et celles à venir ».
Il s’agira aussi pour cette commission d’apuiser le passif foncier accumulé sur les sites de logements sociaux et économiques non régularisés ; d’éviter l’émergence de litiges fonciers sur les sites concernés et enfin d’améliorer la gouvernance foncière et domaniale de l’État, tout en renforçant la confiance entre l’administration et les citoyens.
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