samedi 11 octobre 2025
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Burkina : Le ministère de la Santé prêt à étendre le vaccin contre le paludisme à l’échelle nationale

Le Burkina Faso veut passer la vaccination contre le paludisme à l’échelle nationale. Pour ce faire, le ministère en charge de la santé, avec l’appui de la Direction de la prévention par la vaccination (DPV), veut associer les médias. Les modalités de la mise en œuvre de cette collaboration a fait l’objet d’un atelier, le lundi 11 août 2025, à Ziniaré dans la région de Oubri.

10 millions de victimes dont 29,58% cas notifiés chez les moins de 5 ans pour 3 523 décès dont 62,62% chez les moins de 5 ans : tel est le tableau du paludisme en 2024 au Burkina Faso, selon les données du ministère de la Santé. Face à ces chiffres qui inquiètent, le ministère de la Santé, outre les campagnes de sensibilisation, les opérations de destruction des gîtes larvaires et la politique de distribution des moustiquaires imprégnées, a introduit la vaccination du RTS,S dans 27 districts sanitaires en février 2014 pour les enfants de 5 à 23 mois. Plusieurs mois après, Dr Cédric Nanema a fait noter que l’introduction du RTS,S a entraîné une diminution des cas de paludisme chez les enfants de moins de 5 ans.

Selon le Dr Cédric Nanema, l’introduction du RTS,S a entraîné une diminution des cas de paludisme chez les enfants de moins de 5 ans

En chiffres, il a révélé qu’avant l’introduction de la RTS,S, les cas de paludisme chez les plus jeunes étaient de plus de 11 millions et dès son introduction le nombre de cas est revenu à à peu près 10 millions dont une baisse considérable de 800 000 cas. Fort de ces résultats, le gouvernement burkinabè veut franchir un cap dans la lutte contre le paludisme par le passage à l’échelle nationale de la vaccination. Ce passage va consister à introduire, cette fois-ci, le vaccin R21 dans les 43 autres districts restants au Burkina Faso. Il est prévu pour le 15 août prochain dans le district sanitaire de Pouytenga.

Dès lors, ce vaccin sera inscrit dans le calendrier vaccinal des enfants. Pour cette année, la cible visée par le vaccin concerne les enfants de 5 à 23 mois. C’est-à-dire des enfants nés en 2025 et qui ont au moins cinq mois qui se verront administrer ce vaccin.

Dr. Nanema a expliqué que pour protéger durablement l’enfant contre le paludisme, 4 doses sont prescrites dans la routine vaccinale. Pour ce qui est de la posologie, la 1re dose sera administré à 5 mois ; la 2e dose à 6 mois ; la 3e dose à 7 mois et enfin la 4e dose à 15 mois.

Une efficacité du vaccin à 75%

Poursuivant sa communication, Dr. Nanema a affirmé que l’efficacité de la R21 est estimée à plus de 75%. Il a souligné que contrairement à la RTS,S qui est en poudre, la R21 est en liquide et son administration se fait de façon directe. « Entre les 3 première doses, l’intervalle d’administration conseillé est de 1 mois. Entre le 3e et le 4e dose, l’espacement passe à 8 mois », a expliqué Dr. Nanema, tout en insistant auprès des mamans à un respect strict de ce calendrier vaccinal.

« Il est courant de relever certains petits effets secondaires chez certaines personnes après l’administration des vaccins. C’est bien normal. C’est un corps étranger dans l’organisme et les défenseurs de l’organisme jouent simplement leur rôle, mais ce qui est important, c’est que ces effets secondaires sont passagers », a-t-il assuré.

Vouanda Somé indiquant que ce passage à l’échelle nationale va toucher au moins 634 360 enfants

Sur le choix de la cible, Dr Cédric Nanema, a été on ne peut plus clair : « la vaccination protège la plus vulnérable ». C’est ce qui a motivé le choix de la cible, a-t-il indiqué. Toutefois, il a précisé que les 27 districts sanitaires qui avaient commencé avec la RTS,S depuis le 5 février 2024 continueront avec le même vaccin jusqu’en décembre 2025. À partir de 2026, ces districts pourront entamer l’administration de la R21. Quant aux 43 autres districts, c’est la R21 qui sera disponibilisé à leur niveau dès le 15 août 2025.

Le Conseiller de Santé, Vouanda Somé, a indiqué que ce passage à l’échelle nationale va toucher au moins 634 360 enfants. 2 671 885 doses de vaccin ont été disponibilisés pour un montant de 6 228 046 720 FCFA. Le coût global mis pour l’exécution de ce projet est de 7 068 176 883 FCFA.

Il faut rappeler que le vaccin sera gratuit dans tous les districts sanitaires du Burkina Faso. Cette gratuité est portée en gros par l’État avec le soutien de ces partenaires techniques et financiers.

Des journalistes outillés à contrer les rumeurs

Pour la réussite de l’introduction du nouveau vaccin contre le paludisme, M. Somé a invité les participants à l’atelier à partager la vraie information sur les bénéfices du vaccin afin de contrer les « éventuelles rumeurs ».

Plusieurs journalistes ont pris part à l’atelier

Et partant, le Ministère de la Santé en appui avec la DPV veulent compter sur les médias. Concrètement, devant la vingtaine de journalistes que le Ministère de la Santé a réuni à l’atelier de Ziniaré sur la question, le représentant du Directeur général de la Santé de la publique, Amédée Parfait Yé a soutenu qu’une information juste et vérifiée relayée par la presse avec l’appui des autorités sanitaires permettra de combattre les fausses nouvelles et de renforcer la confiance des communautés.

Au sortir de l’atelier, Alima Konaté, journaliste au Service d’Information du Gouvernement (SIG) a témoigné sa satisfaction vis-à-vis de la démarche du ministère de la Santé pour la mise en œuvre de cette campagne de vaccination des enfants de 0 à 23 mois contre le paludisme. « En tant que femme et mère, cette nouvelle ne fait que me réjouir. Savoir qu’une solution est trouvée et sera lancée dans les jours à venir, pour aider nous parents à remédier à un problème de santé publique, tel que le palu, qui fait assez de victimes chez les moins de 5 ans, c’est vraiment un soulagement », s’est-elle exprimé.

En général, Mme Konaté a remercié le gouvernement et particulièrement les responsables de la santé et de leurs partenaires pour cette « prouesse ». Aussi, à l’endroit des parents, surtout des mères, elle a lancé un appel pour « la prise de conscience et l’accompagnement » de toute la population à soutenir le Ministère de santé pour que d’ici quelques années le palu soit un mauvais souvenir pour les Burkinabè comme beaucoup d’autres maladies qui ont exister avant. Enfin, elle rassuré de la disponibilité des professionnels des médias à accompagner le ministère de la Santé pour la réussite de cette campagne de vaccination.

Lire aussi : Paludisme : plus 4 000 décès enregistrés au Burkina Faso en 2022

Nadège KINDA
Minute.bf

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