Depuis son domicile à Pabré, où il profitait de sa liberté provisoire, le Lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana a, dans une vidéo, fait des révélations sur des « tentatives d’empoisonnement » voire d’élimination dont il fait l’objet, et ce depuis sa cellule à son domicile maintenant.
« Depuis que j’étais à la Maison d’Arrêt et de Correction des Armées (MACA), il y a eu deux tentatives d’empoisonnement contre ma personne », a d’emblée déclaré le Lieutenant-colonel Zoungrana dans la vidéo. Il révèle : « il y a même eu un qui est venu dire qu’on lui avait envoyé en mission [pour m’éliminer] mais qu’il m’a connu autrefois donc il ne pouvait pas régler ça de cette manière. Donc, il m’a juste avisé pour que je sois très prudent ».
Pis, poursuit-il, « après j’ai eu des velléités d’une opération au cours de laquelle on allait profiter m’éliminer à la MACA ». Mais là encore, a confié M. Zoungrana : « il y a certains qui étaient au courant ; qui n’étaient pas d’accord et qui ont demandé à être dans le lot, en cas de cas, pour pouvoir me sécuriser ». Ces faits se seraient déroulés, quand il était incarcéré à la MACA.
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Sauf qu’à en croire le concerné, ce manège va continuer, même après sa libération provisoire. « Maintenant, j’ai compris que l’objectif, depuis que j’ai été libéré, c’était que je me promène dans la ville pour qu’on puisse finaliser le plan », est-convaincu le Lieutenant-colonel. Pour preuve, il a révélé : « il y a des drones qui ont survolé ma résidence depuis que je suis là, pendant au moins 4 ou 5 jours, tous les matins à 4h. Les enfants ont même pris des photos. 3 drones à la fois et ils étaient armés ».
Ainsi, s’interroge l’officier supérieur de l’armée burkinabè : « quel était l’objectif de ces drones armés ? » Et à M. Zoungrana de se laisser convaincre : « c’est une tentative d’assassinat actée contre moi qui se transforme en arrestation avec des accusations dilatoires du même rang qu’autrefois ».
En clair, le Lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana dit ne pas comprendre pourquoi il est « craint » des autorités. « Je sais que j’ai passé toute ma carrière à combattre. J’ai combattu contre le Polisario, au Darfour, au Mali, au Burkina Faso. Je pense avoir joué ma partition », a-t-il soutenu avant de s’interroger : « est-ce que c’est cela qui est craint par les autorités ? »
« Je ne suis pas un terroriste et beaucoup peuvent témoigner que je me suis battu contre les terroristes et je me suis battu pour le Burkina Faso », a rappelé M. Zoungrana avant de postuler : « le reste, c’est de la politique et la politique n’a pas de sentiment. Si tu gênant, soit on te liquide physiquement ou alors on te jette en prison ou on te pousse à l’exil ».
Pour finir, à l’endroit des autorités, le Lieutenant-colonel Zoungrana a adressé : « l’injustice ne peut pas être un schéma pour la cohésion nationale. Combien de coups d’Etat ont eu lieu au Burkina Faso ? Mais les gens tournent, ils sont au-dehors. Le 24 janvier, il y a eu un coup d’État, il n’y a pas eu de problème. Le 30 septembre, il y a eu coup d’État ».
Pour information, Emmanuel Zoungrana a encore été arrêté hier 27 décembre 2022 à Pabré, par la Gendarmerie nationale.
Minute.bf