Entre 1983 et 1987, le Burkina Faso a connu une Révolution. Portée par le Capitaine Thomas Sankara, cette Révolution a de loin été une « période de gloire » dans plusieurs domaines, dont le secteur de la paysannerie. Avec comme boussole le Discours d’orientation politique (DOP) qui trace les grandes lignes de la politique de l’État, Thomas Sankara va redonner confiance aux paysans. Le Burkina alors enclavé sera un pays qui va arriver à nourrir sa population. Au cours d’un panel animé le jeudi 03 novembre 2022, le journaliste à la retraite Sita Tarbagdo, revient sur cette période de gloire du monde paysan.
Ce panel est rendu possible grâce au Comité mémorial Thomas Sankara (CM-TS), à travers son initiative « À la découverte de la République démocratique et populaire (RDP) », qui est une invite à la jeunesse à s’accaparer les bonnes œuvres de la Révolution. Et la paysannerie sous le Conseil national de la Révolution (CNR) était à l’ordre du jour.
Pour Sita Tarbagdo, journaliste à la retraite, la situation des paysans de la Haute-Volta d’alors, n’était guère reluisante. Et ce, du fait d’un certain nombre de contraintes politique, économique, climatique, etc. C’est en cela que l’avènement du Capitaine Thomas Sankara, au pouvoir en août 1983, va être une bouffée d’oxygène pour le monde agricole, si l’on suit l’argumentaire de ce journaliste à la retraite.
Selon ce dernier, Thomas Sankara est celui qui a révolutionné la paysannerie. La force même du CNR, dit-il, a été de redonner confiance aux paysans. Thomas Sankara était, si l’on croit Sita Tarbagdo, à l’écoute du monde paysan. « Le CNR voulait une transformation radicale des mentalités au niveau des paysans pour leur faire accepter qu’ils étaient les seuls acteurs de leur propre survie, de leur propre développement. Le CNR invitait les paysans à savoir se forger un esprit qui est de compter sur eux-mêmes pour pouvoir subvenir à leurs besoins, promouvoir la production et pouvoir nourrir tout le Burkina. Donc il y a eu un certain nombre de mesures qui ont été prises pour redonner confiance au paysans », a expliqué Sita Tarbagdo.
Parmi ces mesures, il cite notamment, « la création ou la mise en place du ministère de la question paysanne, la construction de barrage pour la retenue d’eau afin de permettre à cette paysannerie de pouvoir se prendre en charge en exploitant les abords de ces différentes retenues d’eau, également l’impôt de capitation et l’impôt sur le capital élevage, qui a été supprimé par le CNR, au grand bonheur des paysans », a détaillé Sita Tarbagdo.
Il ajoute « le réveillon du 31 décembre 1986 » organisé par le président Sankara avec les paysans. « Cela n’a l’air de rien, mais c’est porteur. Cela frappe l’esprit. Et tout ce qui frappe l’esprit, imaginable par l’homme est réalisable par l’homme », a appuyé M. Tarbagdo. Il a invité le monde paysan à s’accaparer de l’ambition tracée par Thomas Sankara et son DOP, pour enfin, les mettre en œuvre et assurer à tous le bien-être.
Mathias Kam