vendredi 1 août 2025
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Burkina : Le Conseil constitutionnel célèbre 2 décennies d’existence par un colloque international

Le Premier ministre (PM), Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, représentant le Président Ibrahim Traoré a présidé, ce mardi 29 juillet 2025 à Ouagadougou, la cérémonie officielle d’ouverture du colloque international sur les 25 ans d’existence du Conseil constitutionnel (CC). Cette rencontre du jubilé d’argent de l’institution organisée de concert avec le Programme des nations unies pour le développement (PNUD), réunit ces 29, 30 et 31 juillet 2025, juristes, chercheurs, doctorants et praticiens autour des enjeux de la justice constitutionnelle et de l’État de droit au Burkina Faso.

Il y a 25 ans, le Burkina Faso franchissait une étape importante dans sa marche vers la démocratie et l’Etat de droit en renforçant son architecture institutionnelle d’un Conseil constitutionnel (CC). Depuis lors, l’institution s’est affirmée comme un rempart de la légalité républicaine, un arbitre impartial des règles du jeu démocratique, et un pilier essentiel dans la construction de l’État de droit. Après 2 décennies d’existence, l’institution marque une pause pour dresser un bilan de son apport, évaluer sa portée dans la consolidation des institutions, et baliser le terrain de son avenir face aux défis contemporains auxquels est confrontée la démocratie burkinabè.

Le CC, a souligné son président, Me Barthélémy Kéré, est omniprésent dans toutes les grandes instances de la nation burkinabè. « C’est un CC qui, en temps de paix comme en temps de crises, ne s’est pas dérobé à sa charge de réguler le fonctionnement des institutions et des pouvoirs publics », a-t-il déclaré. Plus précisément, il a fait noter que « le CC burkinabè a toujours été au cœur de la vie de la nation burkinabè » en tant que « témoin, acteur, arbitre, conseiller et même artisan des grands évènements politiques, sociaux, sociétaux et juridiques ».

Une vue de la salle à l’ouverture du colloque sur le jubilé d’argent du Conseil constitutionnel

En termes de statistiques, Me Kéré a révélé que, de mars 2003 à juillet 2025, ce sont « plus de 800 décisions et avis » que le CC a rendus, constituant ainsi « une belle et consistante œuvre jurisprudentielle », qui est à la fois, dit-il « l’expression de sa contribution à la construction et à la consolidation de l’État de droit, et témoin de la grande histoire mais aussi des petites histoires de la singularité de notre nation, dans le façonnement de son destin ». C’est tout cela qui justifie le thème général de la célébration de ce jubilé d’argent qui est : « Deux décennies de fonctionnement du Conseil constitutionnel : contribution à la construction de l’État de droit et perspectives ».

Dans son intervention Eloi Kouadio IV, le représentant résident du Programme des nations unies pour le développement (PNUD) au Burkina Faso, a réaffirmé l’engagement de son institution à œuvrer aux côtés du gouvernement, pour « soutenir les initiatives de réformes visant la promotion de la gouvernance démocratique et inclusive ; le renforcement de la cohésion sociale ; et, celles qui promeuvent la confiance des citoyens envers les institutions et leurs dirigeants, créant ainsi les conditions propices, pour la réalisation des ambitions légitimes du peuple burkinabè ».

Eloi Kouadio, le représentant résident du PNUD réaffirmant la disponibilité de son institution à travailler avec le Conseil constitutionnel et le Gouvernement

Cela, sachant que toutes ces initiatives suscitées contribuent à l’atteinte des Objectifs du développement durable (ODD), en particulier l’ODD 16 : « Paix, Justice et Institutions efficaces ». Il a souligné que le rôle de son institution a consisté à donner un appui technique et financier de ce colloque international.

« Repenser le rôle des juridictions et institutions constitutionnelles en Afrique… »

Dans son discours prononcé par le PM Rimtalba Jean Emmanuel Ouedraogo, le Président du Faso, a d’abord salué le travail abattu par cette institution a appelé les participants à tenir compte des aspirations des populations et à se pencher sur la souveraineté des institutions publiques en Afrique. Pour lui, l’institution judiciaire dans « toute sa globalité » n’échappe pas à la série des réformes engagées au Burkina Faso. « Dans le cadre de ce nouvel élan, il est judicieux d’envisager dans vos réflexions et en termes de perspectives, les voies et moyens qui devront permettre au CC, de s’embarquer dans cette dynamique et de voir ainsi quelles synergies elle pourrait développer avec des juridictions et institutions sœurs. Le partage d’expérience avec d’autres juridictions pourrait accompagner l’extension de cette vision en Afrique », a déclaré le PM Ouédraogo au nom du Chef de l’État.

« Il est en effet temps que les juridictions ou institutions constitutionnelles en Afrique, engagent des réflexions profondes, pour redéfinir leur rôle dans la dynamique actuelle de la quête d’une identité africaine, dans tous les domaines de la vie politique et de la gouvernance », a affiché Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo. De ses dires, les changements profonds auxquels aspirent les peuples, en matière de modèle de gouvernance, de protection des droits et des libertés se feront « difficilement », avec des modèles pensés ailleurs, loin de « nos réalités » et dans des sphères qui « nous sont étrangères ». « Il est donc temps de repenser le rôle des juridictions et institutions constitutionnelles en Afrique, pour les adapter à nos réalités socio-culturelles, à l’évolution de notre histoire et aux aspirations de nos populations, afin qu’elles participent mieux à l’émergence de modèles de gouvernance propres à nos Etats », a-t-il insisté le Chef du gouvernement, citant le Président Traoré.

Le PM Rimtalba Jean Emmanuel Ouedraogo, au nom de Chef de l’Etat a appelé à repenser le Conseil constitutionnel

Marquant sa disponibilité à accompagner les initiatives en lien avec la souveraineté des États du l’Alliance des États du Sahel (AES), le PM Ouédraogo a souhaité plein succès au colloque.

Il convient de souligner que ce colloque va s’étaler sur de 3 jours. Il réunira des participants venus du Bénin, du Mali, du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, du Togo ainsi que des Burkinabè.

Lire aussi➡️Burkina : Le Conseil constitutionnel juge « régulière et acquise » la révision de la Constitution

Jean-François SOME

Minute.bf

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