lundi 24 mars 2025
spot_img

Burkina : Le BIT renforce les capacités des délégués syndicaux de la sécurité privée en négociation collective

30 délégués syndicaux et délégués du personnel du secteur de la sécurité privée bénéficient d’un atelier de renforcement de capacités en négociation collective et amendement du document de la convention collective consolidée par le consultant du Bureau international du Travail (BIT), ce jeudi 20 février 2025 à Ouagadougou. Il s’agira, pour les participants au présent atelier, d’examiner le document consensuel de ladite convention collective qui va servir de base pour les négociations pour répondre aux attentes des travailleurs de la sécurité privée.

Malgré l’importance du secteur de la sécurité privée en termes d’emplois créés et prestations fournies, l’Unité d’Action syndicale (UAS) constate que c’est le milieu où « les travailleurs sont mal payés et mal traités et où les droits fondamentaux au travail sont bafoués ».

El Hadj Inoussa Nana, le président de l’UAS saluant l’accord trouvé entre les travailleurs et les employeurs de la sécurité privée pour la convention collective

« Depuis 2017, nous cherchons à mettre en place une convention qui va gouverner le secteur de la sécurité privée au Burkina Faso », a expliqué le porte-parole de l’UAS, El Hadj Inoussa Nana. Un premier document, dit-il, avait été proposé par des travailleurs par l’intermédiaire de la force ouvrière et au même moment les employeurs proposaient également un autre. A en croire M. Nana, la convention proposée par les syndicat avait même été acceptée par le ministère de la Fonction publique et de la Protection sociale et le lancement de l’ouverture des négociations a été effectué en 2018. Mais, a-t-il relevé, les employeurs n’avaient pas accepté l’idée que ce soit les travailleurs qui proposent la convention.

Face à cette situation, le BIT a recruté un consultant pour faire un travail de consolidation de ces deux documents. Depuis 2022, le consultant avait fini son travail, mais compte tenu de la situation socio-politique du Burkina Faso, l’atelier de restitution du texte de la convention collective n’avait pas pu avoir lieu.

Une vue des délégués syndicaux participants à l’atélier

8 ans après et grâce à l’engagement de la spécialiste principale du BIT/ACTRAV Abidjan, Parades Moreno Katia, que le porte-parole de l’UAS a salué au passage, les délégués syndicaux notamment ceux du secteur de la sécurité privée ont été réunis pour examiner le document consolidé de la convention collective dans le secteur de la sécurité privée et de gardiennage. « Aujourd’hui, nous nous réjouissons du fait que les travailleurs et les employés se sont accordés pour mettre en place un document consensuel qui va servir de base pour les négociations », s’est satisfait El Hadj Inoussa Nana.

En outre, au cours de cet atelier, a précisé M. Nana, le consultant va développer un module sur la négociation collective. « C’est la dernière ligne droite. Au sortir de cet atelier, nous devons aller aux négociations. Donc il faut que nous puissions mettre les atouts de notre côté, celui des travailleurs, pour que nous puissions réussir une bonne négociation », a insisté le président de l’UAS, invitant les participants à exploiter le document à fond et à faire des propositions qui vont permettre de disposer d’un « document qui va refléter les attentes des travailleurs de la sécurité privée ».

Adama Sanou réaffirmant l’engagement du BIT à accompagner le processus de cette convention collective

Le BIT qui a accompagné le processus a réaffirmé sa disponibilité à apporter son soutien pour son aboutissement. La spécialiste principale ACTRAV au Bureau Pays d’Abidjan OIT, Paredes Moreno Katia, qui s’est faite représentée par Adama Sanou, a loué ce que pourra apporter cette convention collective à l’amélioration des conditions de travail du secteur de la sécurité privée et du gardiennage. Cette convention collective, est-elle convaincue, pourra viser « des conditions de travail plus justes et équitables, en fixant des normes minimales pour les salaires, les horaires de travail, les repos des travailleurs y compris les congés payés » ; une « meilleure couverture sociale » incluant une « assurance-maladie » pour les travailleurs ; « une réduction de la précarité en établissant des règles claires pour les contrats du travail », « un dialogue social continu entre les employeurs et les travailleurs » pour aider à résoudre les conflits de manière « pacifique et constructive »… Pour tout cela, Paredes Moreno Katia a assuré : « le BIT continuera à soutenir le processus tripartite de négociation et bien sûr, ACTRAV sera à vos côtés pour vous soutenir durant ce processus de négociation ».

Lire aussi ➡️Burkina/Rencontre Gouvernement-Syndicats : Voici les conclusions des travaux

Franck Michaël KOLA

Minute.bf

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici
Captcha verification failed!
Le score de l'utilisateur captcha a échoué. Contactez nous s'il vous plait!

Publicité

spot_img

Articles connexes

Burkina : Le président et le vice-président de l’AJB « emmenés » par des individus se présentant comme des policiers du « renseignement »

Le président de l'Association des Journalistes du Burkina (AJB), Guezouma Sanogo, et son Vice-président, Boukari Ouoba, ont été...

Huit entrepreneurs burkinabè sélectionnés par le programme TEF 2025

UBA Burkina et la Fondation Tony Elumelu (TEF) ont le plaisir d’annoncer les huit lauréats burkinabè du programme...

Ouaga 2000 : 5 individus suspects interpellés et 49 motos saisies lors d’une mission de bouclage

Dans le cadre du renforcement de la sécurité et de la lutte contre la criminalité, le Centre des...

Lutte contre la criminalité urbaine : La Police Nationale met fin au parcours d’un gang à Ziniaré

Le Commissariat Central de Police de la ville de Ziniaré, dans le cadre de la lutte contre la...