Sur initiative de l’association BURKINA DAMBÈ LUNDÉ (BDL), a eu lieu une rencontre d’échanges des autorités coutumières et religieuses, des leaders d’opinions et des personnes ressources de la communauté peule, dans le cadre des démarches visant la recherche de la sécurité, de la paix et de la cohésion sociale. L’activité placée sous l’égide du Mogho-Naaba Baongo a eu lieu le dimanche 19 mars 2023 à Ouagadougou.
Dans le sens de la recherche de la sécurité, de la paix et de la cohésion sociale, l’association BURKINA DAMBÈ LUNDÉ (BDL) a entrepris des démarches auprès de chefs coutumiers, religieux et de personnes ressources en vue de trouver une solution à même de dissuader et de susciter la démobilisation des Burkinabè qui ont pris les armes contre le pays.
Pour ce faire, l’association a officiellement lancé ses activités ce jour, sous le thème : « Pour la sécurité, la paix et la cohésion sociale dans mon pays, je m’engage dans le processus de dialogue social enclenché par l’Association BURKINA DAMBÈ LUNDÉ ». A travers cette rencontre d’échange, il s’est agi, pour le président de BDL, Idrissa Zongo, « de permettre aux participants de poser les bases d’une recherche véritable de la sécurité, la paix et la cohésion sociale dans la région du Sahel en particulier et dans le Burkina Faso en général, indispensable à un retour des populations déplacées dans leurs localités respectives ».
« Le Burkina Faso, c’est une soixantaine d’ethnies. Un même peuple d’une seule et même patrie. Si entre frères, on se combat, c’est qu’il y a quelque chose qui ne va pas », a fait remarqué M. Zongo, expliquant pourquoi, avec ses camarades, ils ont porté sur les fonts baptismaux l’association BDL.
BDL, avec BURKINA en mooré, DAMBÈ en dioula et LUNDÉ en fulfuldé, pour dire, « Ensemble, restaurons nos valeurs pour l’unité nationale et une paix durable au Burkina » traduit le caractère « inclusif » de l’association, a insisté M. Zongo.
« C’est une association qui a pour ambition de réunir toutes les ethnies du Burkina Faso pour travailler à un retour vers les valeurs qui ont toujours fondé le bien-vivre ensemble de nos communautés, qui ont permis que nos parents, nos grands-parents vivent dans une paix et dans une solidarité merveilleuse que nous avons perdues et qui est la cause de ce que nous vivons aujourd’hui, le terrorisme », a soutenu le Secrétaire général de l’association, Tegawendé Alfred Simporé.
En clair, M. Zongo a laissé entendre que l’objectif est de réunir, « tous les chefs de toutes les ethnies du Burkina Faso chez le Mogho-Naaba », pour ensemble, parler de « paix, de cohésion sociale ». Mais avant, l’association, à travers ce cadre échanges, permet à chaque communauté de voir comment elle peut contribuer pour le retour de la paix. Et ce jour, c’est la communauté peule qui était à l’honneur, à travers notamment ses leaders coutumiers et religieux, ses leaders d’opinions.
Hamadou Hamadoum Dicko, l’Emir de Baraboulé (originaire de la province du Soum et maintenant à Ouagadougou depuis 7 ans à cause de la crise sécuritaire) n’a pas caché sa satisfaction, en ce qui concerne l’initiative. Mieux, il a expliqué comment il entend œuvrer pour l’atteinte des objectifs de paix et de cohésion sociale. « En tant que leader coutumier, ce sont des messages que je vais véhiculer au niveau des jeunes pour convaincre ceux qui pensent à s’enrôler dans les groupes terroristes à renoncer. Au Niger, il y a 500 jeunes qui ont déposé les armes pour la paix. C’est ce que nous voulons. Nous allons diffuser des messages d’entente entre Peul et Mossi et toutes les autres communautés comme c’était le cas avant. On a fait 500 ans ensemble, il n’y avait aucun problème avec toutes les ethnies. Nous voulons que tout redevienne comme avant », a-t-il affiché.
Pour le Kouritenga Sonkogl-Naaba Karfo, représentant du Moogho-Naaba, « l’association (BDL, ndlr) a tardé de naître ». « Elle aurait dû naître plutôt, mais comme on le dit chez les Mossé, que la nourriture tarde à venir n’est pas le problème, pourvu qu’on finisse par l’avoir. Après des consultations et des échanges, on a convenu qu’il était essentiel qu’on fasse comprendre que les 67 ethnies du pays sont touteds des descendantes d’Adam et Eve », a-t-il déclaré, ne cachant pas sa « grande joie ».
Enfin, tous les leaders coutumiers et religieux, les leaders d’opinion ont affiché leur volonté à œuvrer pour la paix, la sécurité et la cohésion sociale, pendant que l’association, elle, a promis de continuer ses consultations pour l’atteinte de ses objectifs du « bon vivre-ensemble » au Burkina Faso.
Franck Michaël KOLA
Minute.bf