Dans le cadre de la mise en oeuvre de son projet dénommé « Pagb Panga pour l’implication des Femmes dans la Lutte contre le Terrorisme au Burkina Faso », l’association Song-Taaba des femmes unies pour le Développement (ASFUD) a organisé du 14 au 16 novembre 2022, une formation sur la prevention du terrorisme, au profit d’une vingtaine de femmes leaders d’associations issues de six communes rurales de la ville de Ouagadougou. La cérémonie de clôture de l’activité a eu lieu le 16 novembre 2022 au siège de l’association à Ouagadougou.
Elles sont au nombre de 20 femmes, toutes leaders de différentes associations féminines de 06 communes rurales de la ville de Ouagadougou dont Tanghin Dassouri, Komki Ipala, Komsilga, Pabré, Saaba et Koubri à avoir pris part à cette formation initiée par l’ASFUD. Selon le formateur du jour, Hubert Bienvenue Zoundi, consultant, il s’est agi durant les trois jours qu’a duré la formation, de renforcer les capacités de ces femmes sur le phénomène du terrorisme et surtout le mode d’enrôlement employé par les groupes armés dans les zones touchées par le terrorisme.

« C’est une formation qui vise à outiller les femmes responsables d’associations pour qu’elles puissent comprendre le phénomène du terrorisme surtout le mode de recrutement des femmes dans les rangs des terroristes et aussi comment est-ce qu’on peut identifier les signes de radicalisation au sein de notre population. Nous avons décidé d’aller à la racine, pour nous attaquer au mode même du recrutement, de nous attaquer à l’enrôlement des jeunes et des femmes au sein de ces groupes armés parce que nous estimons que si nous réussissons à stopper les recrutements au sein de ces groupes, ça va affaiblir le terrorisme», a-t-il laissé entendre, tout en relevant qu’ainsi outillées, ces femmes iront en ambassadrices dans leurs localités et leurs associations respectives, pour sensibiliser à leur tour, les femmes et les jeunes dans ce sens.

Pour Claire Rouamba, Présidente de l’ASFUD, face au nombre de plus en plus croissant des femmes dans les rangs des groupes armés terroristes au Burkina, il urge que des actions fortes soient menées par toutes les couches sociales pour sensibiliser les femmes du pays, aussi bien celles qui sont dans les zones à fort défis sécuritaires que celles qui résident dans les grandes villes, en vue de les impliquer dans la lutte contre le phénomène. « Ces terroristes qui nous attaquent, c’est nous les femmes qui les avons mis au monde et nous pensons que si nous nous engageons avec des sensibilisations de proximité à travers les femmes, on peut arriver à bout de ce phénomène», a-t-elle confié.
Présidente de l’association de soutien aux enfants et femmes vulnérables basée dans la commune rurale de Saaba, dame Pauline Nana a pris part à cette formation. Elle se réjouit d’avoir beaucoup appris durant ces 72h. « On a appris beaucoup sur la démarche même auprès de nos associations sœurs, les causeries avec les femmes et plein d’autres. Et nos actions après cette formation seront maintenant de faire des sensibilisations, des causeries de proximité », a-t-elle soutenu.

Soulignons qu’après cette formation, il est prévu à en croire les organisateurs, une soixantaine de séances de sensibilisation de proximité dans les communes rurales de Tanghin Dassouri, de Komki Ipala, Komsilga, Pabré, Saaba et Koubri ; des enregistrements et diffusions de messages radios de sensibilisation sur le terrorisme et le rôle de la femme dans la lutte contre ce phénomène sur 5 chaines de radio locales ainsi que des plaidoyers en faveur des droits des femmes.
Oumarou KONATE
Minute.bf