samedi 27 juillet 2024
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Burkina : l’amélioration de la qualité des repas scolaires au coeur de l’initiative présidentielle

À mi-parcours de la mise en œuvre de l’Initiative Présidentielle « Assurer à chaque enfant en âge scolaire, au moins un repas équilibré par jour », le Secrétariat Permanent de l’Initiative Présidentielle (SP-IP) a initié du 22 au 24 novembre 2023, une sortie d’immersion dans la zone agricole de Bagré, dans la région du Centre-Est, au profit d’une vingtaine de journalistes et communicants. Cette sortie – terrain a permis aux hommes et femmes de médias de mesurer, in situ, le potentiel de production du pôle de croissance de Bagré et ses enjeux pour la réalisation des objectifs de l’initiative présidentielle.

23 novembre 2023. Nous sommes à Bagré, province du Boulgou, région du Centre-est. L’immersion débute par une présentation de l’initiative présidentielle. Elle est assurée par Patrice Kaboré, Chef du département Plaidoyer -Partenariat et Communication au secrétariat permanent de l’initiative présidentielle ( SP-IP).

L’amélioration de la qualité des repas scolaires au coeur de l’initiative présidentielle

L’Initiative Présidentielle « Assurer à chaque enfant en âge scolaire, au moins un repas équilibré par jour est, selon ce que l’on retient de la communication de Patrice Kaboré, un programme de protection sociale lancé par le gouvernement burkinabè en 2021. Prévue pour s’étendre sur 5 ans, elle est axée autour de la sécurité alimentaire, du bien-être des enfants en âge scolaire et des ménages ruraux vulnérables avec pour objectif de garantir la disponibilité d’un capital humain durable au Burkina Faso. A l’en croire, cette initiative traduit l’engagement de l’Etat burkinabè à éradiquer la faim à travers l’amélioration des productions agricoles et une bonne gouvernance des cantines scolaires. Et pour y arriver, l’Etat a mis à contribution les différents pôles de croissance du pays dont Bagrépôle qui est d’ailleurs le tout premier pôle de croissance au Burkina Faso. Ces pôles sont chargés d’assurer une production agricole en quantité et de qualité devant servir à alimenter les cantines scolaires dans les écoles.

Les journalistes ont été brieffés sur les objectifs et les missions de l’initiative présidentielle

Aux dires du Chef de département communication, cette initiative est financée à un coût global de 489 milliards FCFA repartis entre l’État burkinabè qui assure 52% du financement, le secteur privé, les Partenaires Techniques et Financiers et les Organisations Non Gouvernementales qui assurent conjointement 47%. Les bénéficiaires quant à eux, assurent 1% du financement.

Après deux années de mise en œuvre, le chef du département Plaidoyer – Partenariat et communication se réjouit de ce que l’initiative a permis d’engranger des résultats satisfaisants. « Elle a permis à la date du 31 décembre 2022, d’accroître les différentes filières sensibles à la nutrition, d’accroître la part des produits endogènes dans l’approvisionnement des cantines. Elle a permis également de diversifier et d’équilibrer les menus proposés dans les différents établissements et de renforcer les connaissances des acteurs du système des cantines scolaires sur la nutrition et bien d’autres », a-t-il décliné.

Patrice Kaboré, Chef du département Plaidoyer -Partenariat et Communication au secrétariat permanent de l’initiative présidentielle ( SP-IP)

Le PISANS, un nouveau programme en renfort

À l’initiative présidentielle « Assurer à chaque enfant en âge scolaire, au moins un repas équilibré par jour », le gouvernement burkinabè et ses partenaires dont l’organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Programme alimentaire mondial (PAM), l’UNICEF et le FIDA, veulent joindre un nouveau programme pour appuyer les cantines scolaires. Il s’agit du Programme intégré de soutien à l’alimentation et la nutrition scolaires du Burkina Faso (PISANS) dont le lancement est prévu pour le 25 novembre 2023. Ce programme, des explications du Dr Prosper Saga Sawadogo, Expert-nutritionniste à la FAO, se donne pour missions, de contribuer à l’approvisionnement des écoles de façon optimale avec des aliments sains et nutritifs, d’institutionnaliser les services de soutien à l’alimentation scolaire et de renforcer les capacités des acteurs nationaux et communautaires pour une meilleure gouvernance du programme national d’alimentation.

« C’est un programme intégré. Il y a la FAO, le PAM, l’UNICEF et le FIDA qui ont décidé d’intervenir conjointement avec pour objectif de démontrer l’appui des nations unies à l’appui des cantines scolaires au Burkina Faso. Nous voulons parvenir à une intervention en synergie qui, au final, va permettre à l’élève qui est le bénéficiaire d’être en mesure d’engranger les résultats scolaires pour sa propre satisfaction et celle de sa famille, donc pour toute la communauté burkinabè », a-t-il expliqué, soulignant que ce programme est un appui conjoint à l’initiative présidentielle « Assurer à chaque enfant en âge scolaire, au moins un repas équilibré par jour ».

Dr Prosper Saga Sawadogo, Expert-nutritionniste à la FAO

D’un cout global de 18,254 milliards FCFA, le PISANS va, selon les informations du représentant du FAO, toucher dans sa mise en œuvre, 108 137 enfants issus de 476 établissements préscolaires et du primaire, 2 237 enseignants et 15 420 membres des Associations des parents d’élèves (APE), des Associations des Mères d’élèves (AME) et des Comités de gestion scolaires (COGES). La phase pilote concerne les années scolaires 2023-2024 et 2024-2025 et prend en compte 08 localités, selon les explications de M. Sawadogo. Il s’agit notamment de Dori, Diabo, Korsimoro, Boussouma, Boromo, Arbolé, Zorgho et Zitenga.

Une capacité de production de 6 200 hectares de riz par an

Après cette phase théorique de l’immersion qui a occupé pratiquement toute la matinée du 23 novembre, place au terrain. Il est 14h. Nous prenons la direction de la plaine rizicole du pôle de croissance de Bagré, située à une quinzaine de kilomètres de la ville. Après plusieurs minutes de courses, escortés par les forces de défense et de sécurité, nous garons devant de vastes périmètres irrigués. C’est la plaine. Elle est traversée par la voie et de part et d’autres, c’est du riz à perte de vue. Rigobert Guengané, Directeur de la valorisation de Bagrépôle, nous explique qu’il s’agit d’une production de semences rizicoles. C’est la période des productions actuellement, et ce sont les variétés FKR 64 communément appelées TS2 et la FKR 84 appelé Orylux qui sont en cours de production sur ce périmètre irrigué de 46,75 ha. « C’est la production de semences, pour permettre de disposer de semences de bonnes qualités pour les producteurs au niveau de la plaine pour pouvoir booster le rendement », a-t-il expliqué, ajoutant qu’en terme de production rizicole, le pôle de croissance de Bagré produit environ 25 000 tonnes de riz par an.

Une production de semences rizicoles de 46,75 ha

Aux dires du directeur de la valorisation, la production en cours est bien avancée. Et cela, il ne le dit pas si bien. Au constat en effet, le riz présente une bonne allure. Des informations de M. Guengané, Bagrépôle dispose de 5 périmètres irrigués d’une superficie de 5 880 hectares. Pour ce qui concerne la riziculture, le site a une capacité de production de 3 100 hectares par campagne soit environ 6 200 hectares par an.

« Le rendement du riz tourne aujourd’hui autour de 4 t/ha. Ce qui est faible à notre entendement. On devrait pouvoir faire mieux. On devrait pouvoir aller autour de 5 t/ha et demi. Cela est dû également à un certain nombre de contraintes que nous rencontrons au niveau de la plaine mais nous sommes en train de chercher à résoudre ces questions », a-t-il précisé.

Rigobert Guengané, Directeur de la valorisation de Bagrépôle

Dans le cadre de l’initiative présidentielle, Bagrépôle a pris des engagements avec l’Etat burkinabè sur une période de trois années, toujours d’après lui. A cet effet, a-t-il confié, il est prévu une production de 6000 ha de riz et 2000 ha de maïs pendant ces trois ans. Il est aussi prévu, dit-il, une production de plus de 50 ha de pommes de terre par an. A cela s’ajoute, à l’en croire, la production de la tomate, d’oignon et de bien d’autres produits de maraîchage.

Au moins 90 tonnes de poisson produits par an

Les journalistes ont pu découvrir le centre piscicole de Bagrépôle dans toute sa splendeur

Des plaines rizicoles de Bagré, l’immersion du jour s’est poursuivie au centre d’élevage piscicole de Bagrépôle (CEP/BGPL). Créé entre 2004 et 2010, ce centre est bâti sur une superficie de 16 hectares et comporte un bâtiment administratif, des bâtiments de service et de production, des logements et des infrastructures de production aquacole. L’objectif global du CEP/BGPL est de promouvoir au Burkina Faso, un système d’aquaculture viable, à vocation commerciale, réalisatrice de profits, incluant des formules adaptées aux faibles investissements et à la paysannerie.

Nous y retrouvons Dimanche Ouédraogo. Il est le Directeur du CEP/BGPL. Selon ses explications, le centre comprend 4 maillons de la chaîne de production pêche-aquaculture. Il y a, dit-il, le maillon production d’aliments pour poissons, volailles et bétail. Ce maillon produit des aliments farineux et granuleux pour poisson ainsi que des aliments pour volailles et porc. Il y a ensuite, poursuit-il, le maillon production d’alevins qui produit principalement des alevins de tilapia et le maillon production et prétraitement de poisson marchand. Cette composante produit des tilapias de table de poids moyen 400 grammes. Enfin, il y a le maillon transformation. A l’en croire, le centre sert aussi de lieu de formation et d’encadrement pour étudiants et élèves des universités et instituts de formation.

Une vue des étangs de production d’alevins

Des explications de M. Ouédraogo, le site a une capacité de production de 5 millions d’alevins pour tilapia mâle et selon lui, son équipe travaille en ce moment, à étendre la production aux alevins pour silures. « Une fois que les équipements vont s’installer, nous projetons de produire 600 000 alevins de silures de 5g par an », a-t-il indiqué.

En ce qui concerne le poisson marchand, le centre en produit, selon son premier responsable, 90 tonnes par an extensibles à environ 180 tonnes, si des infrastructures complémentaires sont réalisées. Au titre de l’année 2023, la production du CEP/BGPL s’élève à ce jour, à environ 40 tonnes de poissons, selon Dimanche Ouédraogo. En 2022, ce sont 48 tonnes de poissons qui ont été produites, selon ses précisions.

Aperçu dun étang de production de poissons-marchands

Le directeur de confier par ailleurs, que les poissons produits sont essentiellement commercialisés dans la capitale burkinabè. « Nos clients sont beaucoup plus des clients de la capitale. Nous produisons et il y a un grossiste qui vient chercher le poisson pour vendre à Ouagadougou et dans les villes comme Tenkodogo. Quand on prend le tilapia, le poids qui est beaucoup plus demandé c’est celui de 400 g et plus, et quand on voit le prix du kilogramme qui va de 2000 à 2500 FCFA, ce n’est pas à la portée du Burkinabè moyen. C’est ce qui justifie que la clientèle soit beaucoup plus basée à Ouagadougou », nous a-t-il signifié.

Des unités industrielles locales pour une transformation du riz sur place

Unité de transformation Rizerie Sanara Wend-Panga de Bagré

Après le centre d’élevage piscicole de Bagrépôle, l’immersion s’est poursuivie le 24 novembre 2023 au sein de la radio Bagrépôle Fm, une radio créée en 2014, pour mettre en lumière les activités du pôle de croissance de Bagré. Après une brève visite de la radio, le périple à continué au sein des unités de transformation agro-industrielles du riz de Bagré. Parmi ces unités, il y a la Rizerie Sanara Wend-Panga de Bagré. C’est une usine qui fait dans la transformation et la commercialisation du riz produit dans la plaine de Bagrépôle. Selon la première responsable de cette unité, Lamoussa Kéré/Zouré, l’usine a une capacité de transformation et de commercialisation d’environ 2 000 tonnes par an.

Lamoussa Kéré/Zouré, présidente directrice générale de laRizerie Sanara Wend-Panga de Bagré

« Ça dépend des marchés. Quand il y a le marché, on dépasse même les 2000t/an. Mais quand il n’y a pas le marché, nous commercialisons autour de 1500 t/an », a-t-elle expliqué se réjouissant de ce que le marché s’est considérablement améliorée ces dernières années. « Avant, les gens n’appréciaient pas beaucoup le riz de Bagré mais aujourd’hui, tout le monde réclame le riz de Bagré parce que c’est bio. Donc, actuellement les gens en raffolent. Ce qui a considérablement fait augmenter le marché », s’est-elle réjouie.

Unité de transformation du riz « Bagré Mariam Mui »

De chez Mme Kéré, l’équipe d’immersion a également fait un tour dans les locaux de l’Unité de transformation du riz « Bagré Mariam Mui ». Les hommes de médias y ont pu notamment observer toute la chaîne de transformation du riz.

Si le secrétariat permanent de l’initiative présidentielle a choisi le site de Bagrépôle pour cette immersion à l’endroit des journalistes, c’est non seulement au regard des potentialités agricoles qu’il présente, mais aussi et surtout, en raison de la place qu’occupe ce pôle de croissance dans la mise en œuvre de l’initiative présidentielle.

Des sacs de riz « Bagré Mariam Mui »

Selon Alice Sidibé, Secrétaire permanente de l’initiative présidentielle « Assurer à chaque enfant en âge scolaire au moins un repas équilibré par jour », cette immersion qui intervient à quelques jours du lancement du programme intégré de soutien à l’alimentation et à la nutrition scolaires (PISANS), vise à présenter aux hommes de médias, le niveau de mise en œuvre de l’initiative et le lien qu’elle entretient avec le pôle de croissance de Bagré.

« Nous avons choisi ce site parce que c’est le premier pôle de croissance que le Burkina Faso a accueilli. C’est un pôle potentiellement économique. Vous avez suivi l’intervention du chef de l’Etat. Le Burkina Faso a d’énormes potentialités, d’énormes richesses, mais il faut que les gens sortent pour appréhender cet énorme potentiel.

Alice Sidibé, Secrétaire permanente de l’initiative présidentielle « Assurer à chaque enfant en âge scolaire au moins un repas équilibré par jour »

Nous avons voulu de Bagrépôle pour que ce soit une sortie de découverte pour vous médias, pour que vous soyez aussi des ambassadeurs du potentiel que regorge le Burkina Faso. Nous avons aussi choisi ce site parce qu’il abrite deux initiatives présidentielles très importantes. L’offensive agro-pastorale et l’initiative présidentielle Produire 190 000 tonnes de céréales au Burkina Faso », a signifié Mme Sidibé.

Elle a ajouté que ces deux premières initiatives qui se développent déjà à Bagrépôle, constituent le pilier de l’initiative présidentielle « Assurer à chaque enfant en âge scolaire au moins un repas équilibré par jour ».

Pour sa part, le Secrétaire général de Bagrépôle, Jacques Bonkoungou, s’est réjoui de ce que cette mission vient à point nommé pour permettre aux journalistes de découvrir la contribution de Bagrépôle dans l’aboutissement de l’initiative présidentielle. Toute chose qui leur permettra de relayer la bonne information aux populations. De ses dires, Bagrépôle a une double mission de service public et d’entreprises privées. Ainsi, dans le cadre de sa mission de service public, Bagrépôle contribue selon lui, à l’amélioration et à la croissance de la production agricole, non seulement pour contribuer à la sécurité alimentaire, mais aussi à la souveraineté alimentaire.

Jacques Bonkoungou, Secrétaire général de Bagrépôle

 « La contribution de Bagrépôle à cette initiative salutaire qui est d’assurer un repas équilibré à chaque enfant en âge scolaire, est perceptible parce qu’en améliorant les productions, c’est sûr que les producteurs qui sont sur les plaines, en même temps qu’ils résolvent leurs problèmes de consommation, le surplus est nécessairement injecté dans le système de commercialisation. Et c’est sûr que ce sont des produits de qualité, bio, qui contribueront certainement mieux à la consommation de ces enfants qui ont besoin de repas équilibrés. Nous disons donc que le pôle de croissance à travers les productions agricoles issues des productions peut véritablement contribuer à renforcer et permettre d’avoir une alimentation équilibrée au niveau des enfants qui sont là relève de ce pays », a-t-il signifié. Il a en outre salué l’ensemble des initiatives mises en place par le gouvernement burkinabè dans le sens de l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire au Burkina Faso.

Des femmes en train de vaner le riz devant l’usine de production du riz « Mariam Bagré Mui »

En rappel, le pôle de Croissance de Bagré, créé en 2012, est une initiative de l’Etat burkinabè qui a pour objectif de contribuer à l’accroissement de l’activité économique dans la région du Centre-est et au Burkina Faso en général, par l’augmentation de l’investissement privé, la création d’emplois et la hausse de la production agricole.

Oumarou KONATE

Minute.bf

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