L’Association Alliance féminine (AFem) a organisé ce lundi 24 avril 2023 à Ouagadougou, un cocktail de presse, pour présenter les résultats de ses travaux effectués le 13 avril dernier sur la problématique du métier de fille de ménage/domestique au Burkina Faso. C’était sous le thème : « les aides ménagères/domestiques, quelles perspectives d’avenir ? Il faut qu’on en parle ! ».
Selon l’association Alliance féminine (AFem), avec plus de 52% de femmes dans la population totale du Burkina Faso, beaucoup de femmes et jeunes filles déscolarisées, peu diplômées ou pas scolarisées sont employées dans les familles comme des aides familiales. Ces femmes assurent tout au plus le nettoyage, la lessive ou la cuisine, en emplois temporaires et sont ‘indécemment’ payés ».
Pire, à en croire l’AFem, ces aides ménagères sont cachées par les murs des foyers, où elles sont « souvent victimes de maltraitances diverses ».
Pour Gisèle Dabré/Tiendrebeogo, présidente de l’AFem, il est important pour la sécurité sociale des jeunes filles, que le travail de ménagère soit professionnalisé et encadré par les textes. « Nous avons constaté que le travail de ces jeunes filles et femmes de ménages n’est pas sécurisé. C’est un travail éphémère. Donc nous pensons que dans un premier temps, il faut d’abord former ces filles et travailler pour que l’administration applique les textes. Qu’il y ait un cadre juridique qui sécurise leur travail. Cela veut dire qu’il ya deux choses à faire ; non seulement, il faut que ces jeunes filles soient des professionnelles, mais aussi, il faut qu’il y ait des textes qui encadrent ce travail », a insisté Gisèle Dabré/Tiendrebeogo.
« Le manque de professionnalisme dans ces métiers rend ce type d’emploi instable et donc insécurisé pour les femmes et les jeunes filles dans notre pays », a déploré cette Association de femme.
Donc, l’AFem vise pour objectif général de chercher des solutions d’avenir pour ses aides ménagères, en vue de professionnaliser le métier.
La séance a connu la participation du directeur de cabinet du ministre en charge du travail. Avec Mohamed Savadogo, il était question du code de travail qui intègre le travail des aides ménagères.
Jérémie Ouédraogo, inspecteur du travail à la direction générale du travail, a demandé que les travailleuses de maison soient respectées à juste titre comme tous les autres travailleurs. « Il y a un décret pris en 2010 qui fixe les conditions de travail de maison afin que leur droit soit respecté. Les travailleuses de maison sont soumis au code de travail », a-t-il indiqué. Le représentant du Ministère en charge du travail, a rassuré, que le processus est déjà engagé pour donner un « statut juridique et social » aux travailleuses de maison.
Concernant le recrutement de ces jeunes filles qui deviennent « des aides-ménagères », l’AFem entend mener des sensibilisations auprès de ces structures pour le respect de leurs engagements vis-à-vis de la fille recrutée. Aussi, les familles d’accueilles de ces jeunes filles seront touchées par des sensibilisations pour « réduire les cas et de maltraitance ».
Mathias Kam
Minute.bf