Le gouvernement burkinabè a introduit, lors du Conseil des ministres du jeudi 4 septembre 2025, une série de mesures fiscales dans la loi de finances rectificative 2025. Cette mesure vise à stimuler certains secteurs stratégiques et à renforcer la gestion du foncier. Le ministre chargé de l’Économie, Dr Aboubakar Nacanabo, invité au journal de 20h de la télévision, est revenu, le vendredi 5 septembre, sur les implications de ces mesures.
Parmi les mesures phares prises au Conseil des ministres dans le cadre de la loi de finances rectificative 2025, on note l’exonération de la TVA sur le poisson pour accompagner la pisciculture dans le cadre de l’offensive agro-pastorale et halieutique, ainsi que l’exonération de la taxe sur les boissons produites à partir de fruits et légumes locaux.
Pour alléger les charges du secteur des transports, la retenue à la source appliquée aux transporteurs exerçant au-delà des frontières nationales est abaissée de 20% à 10%.
En outre, l’une des innovations majeure porte sur le foncier, avec l’instauration d’une taxe sur les parcelles non mises en valeur. « Jusque-là, la loi prévoyait le retrait des terrains non valorisés cinq ans après leur acquisition. Mais pour éviter un retrait massif et brutal, l’État a opté pour une solution intermédiaire avec une taxe annuelle progressive allant de 10 à 20%, sauf exemptions », a expliqué Dr Aboubakar Nacanabo, ministre de l’économie. À l’en croire, la taxe sur les parcelles non mises en valeur va concerner les parcelles de 5 ans et plus.
Il a souligné que « l’État s’engage aujourd’hui dans une politique d’assainissement du foncier, qui est l’un des problèmes majeurs à gérer ».
Le ministre de l’économie a également rappelé les efforts déjà déployés, notamment « la mise en place d’une plateforme numérique pour la délivrance des titres fonciers et la relecture de la loi sur la réorganisation agraire et foncière, cadre central dans la gestion du foncier ».
Aboubakar Nacanabo a précisé que certaines situations resteront exonérées, notamment les terrains en litige judiciaire, les constructions en cours, les cas d’indigence, ou les héritiers mineurs…
L’objectif n’est pas d’augmenter les recettes fiscales, mais de « lutter contre la spéculation foncière qui fait flamber le prix des parcelles et d’inciter à leur mise en valeur effective », a-t-il fait savoir.
Cette politique cadre avec une stratégie globale d’assainissement du foncier, de densification urbaine et de promotion du logement social, garantissant un accès équitable à l’habitat et la préservation des terres pour les générations à venir. « Il sera bientôt très difficile de réserver des parcelles aux générations futures. Le président du Faso insiste toujours pour que nous n’oublions pas l’avenir dans toutes nos actions », a-t-il rappelé.
Concernant la mise en valeur, Dr Nacanabo a précisé que « dès qu’une maison est rendue habitable, la parcelle est considérée comme mise en valeur ».
Pour conclure, il a insisté sur le caractère bienveillant de cette taxe. « C’est une seconde chance qui permet d’éviter le retrait systématique des parcelles à leurs propriétaires », a-t-il conclu.
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Minute.bf