Le Commissaire divisionnaire de police, Emmanuel Zongo Directeur de Cabinet (DIRCAB) du ministre en charge de la sécurité, a, au nom du ministre Mahamadou Sana, présidé la cérémonie d’ouverture de l’atelier de validation de la Stratégie Nationale de Lutte contre le Cybercriminalité (SNLCC 2025-2029) au Burkina Faso. C’était le mardi 26 novembre 2024 à Ouagadougou. Cette initiative vise à renforcer la sécurité dans l’espace numérique.
« Les criminels qui étaient dans l’environnement ordinaire se sont déplacés aussi au niveau du cyberespace », a fait constater le Commissaire divisionnaire de Police Emmanuel Zongo. En illustration, il a révélé : « entre 2020 et 2023, notre pays a subi des pertes estimées à plus de 3 milliards de francs CFA, extorqués à nos citoyens par des cybercriminels ». Cette somme « colossale », dira-t-il, représente non seulement un frein au développement économique du pays, mais aussi une « menace directe » pour sa « souveraineté ». Concrètement, il a fait remarquer que les cybercriminels exploitent les failles des systèmes pour blanchir de l’argent, financer et organiser des activités terroristes, ou encore semer la discorde via des campagnes de désinformation et de manipulation sur les réseaux sociaux. Ces actions, a-t-il insisté, « sapent la stabilité des institutions, fragilisent la gouvernance et menacent la cohésion nationale ».
C’est pour cela que depuis 2020, le département de la sécurité a créé la Brigade Centrale de Lutte Contre la Cybercriminalité (BCLCC). Dans le sens toujours de prévenir et combattre le phénomène, les autorités ont, cette fois-ci élaboré une Stratégie nationale de Lutte contre la Cybercriminalité (SN-LCC 2025-2029) pour protéger et préserver les utilisateurs des technologies de l’Information et de la Communication (TIC). « À l’horizon 2029, notre vision est claire : faire du Burkina Faso, un modèle en matière de lutte contre la cybercriminalité, en garantissant un espace numérique sûr, résilient et digne de confiance », a affiché Emmanuel Zongo, parlant de la SNLCC.
Cette stratégie repose sur trois grands axes d’intervention : protéger les infrastructures critiques ; renforcer l’arsenal juridique et sensibiliser et mobiliser les citoyens pour faire de chaque utilisateur des TIC, un acteur de la cybersécurité.
Le Commandant de la BCLCC, le commissaire principal de Police Batinda Yoni a relevé que son institution a une compétence nationale mais pour l’instant n’est basée qu’à Ouagadougou. Pourtant, estime-il, « tout concitoyen a droit aux bénéfices de cette initiative ». Un des pans impotants de cette SNLCC, s’est-il satisfait, est de permettre à la BCLCC d’être délocalisée dans d’autres villes du pays pour qu’elle puisse être plus proche des populations pour les assister.
Aussi, prenant en compte les nouvelles menaces notamment celles qu’il a qualifiées de « menaces subversives », le Commandant de la BCLCC a souligné qu’il est important de les outiller pour y faire face. Beaucoup de citoyens, a-t-il indiqué, s’adonnent à cela, par méconnaissance, pour certains, mais pour d’autres, c’est un projet bien dessiné. « Donc il est bon aussi que nous soyons bien outillés pour pouvoir les traquer et les faire répondre devant la justice de leurs actes », a-t-il soutenu.
Sur ce, le représentant du ministre a lancé : « la cybersécurité, n’est plus un luxe, elle est aujourd’hui une nécessité impérieuse pour la survie de nos systèmes, la protection de notre nation et la préservation de notre souveraineté numérique ». Pour cela, il a invité les participants à se pencher sur le document pour qu’au sortir de l’atelier, il soit proposé une SNLCC à même de répondre aux objectifs à elle fixée d’ici à l’horizon 2029.
Djamila Wombo (Stagiaire)
Minute.bf