vendredi 13 décembre 2024
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Burkina : La Société privée de sécurité FSIP a engagé une procédure contre l’agression de son équipe à Houndé 

La société Force de Sécurité et d’intervention privée (FSIP) a, au cours d’une conférence de presse, le mardi 10 octobre 2023, expliqué ce qui s’est passé à Houndé du 26 au 29 septembre 2023 où des manifestants ont pris pour cible une de ses équipes alors qu’elle était en mission d’escorte. La société a démenti les informations tendant à dire que ses agents étaient des « mercenaires » en mission de déstabilisation de la Transition. 

« Ils m’ont pris pour un Ivoirien; que c’est moi qui aie été envoyé par Alassane Ouattara pour déstabiliser le régime. Ce, malgré que j’ai présenté mes documents », a brièvement témoigné Ebenezer Da, un des occupants du véhicule de la société Force de Sécurité d’intervention privée. Il déplore « il y a beaucoup d’activistes qui ont pris la vidéo, sans chercher à comprendre ce qui s’est passé et qui ont commencé à publier. Si en tant que Burkinabé, on va continuer dans ce sens, ce n’est pas simple ». Il poursuit : « Je rends grâce à Dieu pour la vie qu’il m’a donné. Je suis trop touché par rapport à cette situation où des Burkinabè qui devraient aller pour la sécurité ont été pris pour des terroristes ».

Ebenezer Da, agent de FSIP, membre de la mission de Banfora

En effet, de Ouagadougou, les 3 agents de FSIP, à bord d’un véhicule, partaient en mission d’escorte à Banfora lorsqu’ils ont été pris pour cible par des manifestants dans la ville de Houndé. « Arrivée dans la ville de Houndé, la mission sera stoppée d’abord par un premier check-point irrégulier mis en place par des populations civiles qui manifestaient pour, disent-ils, soutenir les autorités de la transition burkinabè. L’équipe sera autorisée à poursuivre son trajet après échanges avec les manifestants au niveau de ce premier barrage. Notre mission se heurter à un deuxième check-point toujours mis en place par des manifestants dans la ville de Houndé. Après maintes explications, les manifestants refusent de nous céder le passage. Notre équipe passera la nuit au niveau de ce deuxième barrage. Le lendemain 27 septembre aux environs de 3h du matin, le chef de mission décide d’entrer en contact avec la Gendarmerie nationale de la localité pour aider l’équipe à passer le deuxième barrage. Ce fut une tentative infructueuse. Aux environs de 06h du matin, l’équipe contactera cette fois-ci la Police nationale de la ville espérant que cette force républicaine pourrait raisonner les manifestants. Ce fut également un échec. Il faut noter que ces autorités sécuritaires (Gendarmerie et Police) ont d’abord pris le soin de vérifier tous les documents concernant la mission notamment l’ordre de mission et le permis de port d’armes (deux pistolets automatiques de deux fusils à pompe de calibre 12, gilets par balle…) », a retracé Adjata Traoré/Séré, la Directrice des Ressources humaines (DRH) de FSIP.

En clair, soutient-elle, pensant « avoir mis la main sur un groupe de mercenaires venant d’un pays voisin pour déstabiliser le régime de la Transition », les manifestants ont procédé au saccage du véhicule de la Société privée de sécurité. « Nos agents ont été également pris à parti. Certains pourchassés comme du gibier à abattre. Un des nôtres a d’ailleurs été blessé », a regretté la DRH de FSIP.

Adjata Traoré DRH de FSIP

Pour l’heure, la société dit évaluer ses dommages à hauteur de 20 millions de F CFA, signalant également la disparition d’une de leurs armes de le véhicule.

Ainsi, alors que FSIP dit avoir engagé une procédure judiciaire, elle veut, par cette conférence de presse, démentir « toutes les accusations faisant de [ses] éléments des mercenaires qui tentaient de mener des actions de déstabilisation ».

Franck Michaël KOLA

Minute.bf

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