La Direction générale de la Communication et des Médias, en collaboration avec le Centre de Genève pour la gouvernance du secteur de la sécurité (DCAF), a lancé ce 25 mars 2025, à Koudougou, dans la région du Centre-Ouest, un atelier de formation des acteurs des médias sur leur rôle et leurs responsabilités dans la lutte contre la corruption au Burkina Faso. Cet atelier, qui réunit une cinquantaine de journalistes venus de différentes régions du pays, s’étendra jusqu’au 27 mars 2025.
Comme de nombreux pays, le Burkina Faso est confronté au fléau de la corruption, qui entrave son développement économique et social. Les détournements de fonds publics, l’attribution opaque des marchés publics et les conflits d’intérêts sont autant de pratiques qui sapent la confiance des citoyens envers leurs institutions et freinent l’investissement. Dans un tel contexte, les médias jouent un rôle primordial, car ayant pour mission d’informer, de sensibiliser et de dénoncer les actes de corruption.

Cet atelier de formation initié par la DGCM et la DCAF vise à renforcer les compétences des hommes et des femmes de médias en journalisme d’investigation pour mieux traiter les questions de corruption au Burkina Faso. Pendant 72 heures, ils seront non seulement sensibilisés aux enjeux de la corruption et à son impact sur le développement, mais aussi initiés aux techniques d’investigation journalistique sur ces questions.
La communication inaugurale de cet atelier a été animée par Roland Ouédraogo, magistrat exerçant au sein de l’Autorité supérieure de Contrôle d’État et de Lutte contre la Corruption (ASCE-LC). Avec lui, les hommes et les femmes des médias ont pu cerner les contours du cadre légal de la lutte contre la corruption au Burkina Faso, les lois et règlements en la matière ainsi que les droits et devoirs des journalistes en matière d’investigation journalistique sur la corruption.

Selon le Directeur général de la Communication et des Médias, Yirmalè Frédéric Somé, cette formation s’inscrit dans le cadre des missions de la DGCM, notamment le renforcement des capacités des acteurs du secteur des médias. Elle vise, dit-il, à doter ces acteurs des compétences nécessaires pour leur permettre de contribuer efficacement à la lutte contre la corruption au Burkina Faso. « La formation des journalistes est très importante pour nous, à la DGCM. Aujourd’hui, lorsque les citoyens hésitent ou discutent d’un sujet, ils disent : ‘on a vu à la télé’ ou bien ‘on a entendu à la radio’. Cela signifie que vous avez du crédit en tant que journalistes. C’est pourquoi il faut renforcer vos capacités afin de vous permettre de jouer pleinement votre rôle et de contribuer à la lutte contre la corruption dans notre pays. Nous avons vu l’affaire Charbon fin, qui a été soulevée par un journaliste et qui a trouvé un dénouement heureux », a-t-il relevé.
Il a indiqué que cette formation, qui en est à sa première phase, s’étendra aussi à d’autres régions du Burkina Faso, avec pour objectif de toucher un maximum d’acteurs des médias burkinabè sur la même thématique.
« Nous espérons qu’à l’issue de ces différentes sessions de formation, nous aurons des journalistes mieux outillés sur la question de la lutte anti-corruption et que, partant de là, nous aurons des articles de belle facture sur cette problématique. Parce que la finalité est que vous puissiez produire des articles pour dénoncer des cas de corruption, pour dénoncer les complices impliqués, afin que le bien public soit réellement la propriété de la population et que plus jamais des gens n’aient envie de le détourner », a souhaité M. Frédéric Somé.

Cet atelier, faut-il le souligner, est organisé en partenariat avec le Centre de Genève pour la gouvernance du secteur de la sécurité (DCAF), une organisation suisse dont la vision est de promouvoir la bonne gouvernance, la paix et le développement durable. Représentant du DCAF à cette activité, Moumouni Bonkoungou a souligné l’importance de cette formation pour son organisation, en ce sens qu’elle permettra aux journalistes d’apporter leur contribution à la lutte contre le fléau de la corruption, qui gangrène le développement en Afrique.
Il a rappelé que les médias jouent un rôle primordial en tant que « quatrième pouvoir » dans la lutte contre ce fléau, car ils contribuent non seulement à la dénonciation, mais aussi à la sensibilisation des populations.
« Selon le rapport 2023 du REN-LAC, la presse s’est brillamment illustrée dans la dénonciation de la corruption et de la mauvaise gouvernance au Burkina Faso ces dernières années en mettant à jour plusieurs affaires de détournement de deniers publics. C’est l’occasion pour nous de vous traduire toute notre reconnaissance pour le travail formidable que vous accomplissez. Cette formation vise à vous donner les outils nécessaires pour continuer dans cette dynamique, afin qu’ensemble nous parvenons à éradiquer ce phénomène dans nos contrées », a-t-il déclaré.

Le représentant du DCAF s’est également réjoui de la bonne collaboration avec la Direction générale de la Communication et des Médias ainsi qu’avec les différents acteurs des médias burkinabè. Il a formulé le vœu qu’à l’issue de ces trois jours de travaux, les objectifs escomptés soient atteints.
Oumarou KONATE
Minute.bf