Le Président de la Transition, le Capitaine Ibrahim Traoré, s’est livré au redoutable exercice d’échange avec les étudiants. Le mardi 17 janvier 2023, à l’Université Joseph Ki-Zerbo, il est allé écouter les préoccupations du monde estudiantin, non sans parler de sécurité et politique. Sur la politique, notamment, le Capitaine a affiché sa volonté d’assainir la scène, annonçant « des réformes en cours pour la réduction des partis politiques ».
« Si nous ne le faisons pas, personne ne va le faire (refonte de la politique, ndlr) », a clairement postulé le président Traoré devant ces miliers d’étudiants qui ont pris part à la rencontre.
En effet, il faut bien commencer quelque part et pour cela, il faut que quelqu’un fasse preuve d’audace. Des analystes aux politologues en passant par les populations elles-mêmes, nombreux s’accordent à dire que le mal de ce pays, c’est sa classe politique, qui est prête à sacrifier l’intérêt national sur l’autel de ses intérêts personnels et partisans.
Dans son adresse aux étudiants, le Capitaine Traoré a d’ailleurs argué : « le fond du problème du Burkina, c’est la gouvernance. C’est ce qu’il faut changer. Notre gouvernance, depuis des décennies, est la résultante de ce que nous vivons actuellement (terrorisme, ndlr) »
Dans ce sens, qui de mieux pour poser les bases de nouvelles pratiques politiques qu’un pouvoir de transition qui renferme plus ou moins la crédibilité et l’impartialité ?
L’on se souviendra qu’en 2015, la Transition d’alors avait initié un atelier à Kombissiri sur la refonte de la politique au Burkina Faso. Une des propositions obligeait chaque parti, nouveau comme ancien, de disposer de sièges fonctionnels dans au moins les chefs-lieux des 13 régions du pays, et ce, dans un délai de 12 mois. Comme l’a dit le président Traoré, « il faut que les chefs de partis arrivent à s’unir et à créer quelque chose de grand ». Et cette proposition allait dans le sens de contraindre les partis qui n’ont de siège que le domicile de leur leader à se regrouper pour faire un grand parti ou de disparaitre. Finis les micros partis et place aux grands partis.
A cet effet, « il y a des réformes en cours pour la diminution des partis politiques », a annoncé le président de la Transition qui ajoute que « le Premier ministre va convoquer une Assemblée pour cela ». Du reste, les résultats de l’atelier de 2015 peuvent servir de base à ces réformes qui pourront également mettre à contribution les avertis des questions politiques, les politologues et les politiques eux-mêmes, pour jeter les bases d’une nouvelle démocratie au Burkina Faso, en prenant au mieux en compte les réalités du pays et les aspirations du peuple. Cela pourrait être intéressant d’autant plus que le président comme le Premier ministre ont plusieurs fois évoqué la nécessité de la reforme d’un système éducatif et scolaire, en intégrant les valeurs culturelles nationales.
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