jeudi 12 décembre 2024
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Burkina : « Il faut éviter une transition à tout faire » (Dr Abdoul Karim Saidou)

[Article réactualisé ce lundi 7 mars 2022]

Au cours d’un Forum sur les défis sécuritaires au Burkina Faso initié, ce 05 mars 2022 à Ouagadougou par le Cadre de réflexion et d’action pour le développement durable (CREDD), Dr Abdoul Karim Saidou a donné sa lecture sur la situation nationale. Selon l’analyste politique, la réussite de la Tmtransition en cours dépend de l’Union au sein de l’armée. Et l’en croire, la première des tâches de l’armée est en son sein, « s’unir pour mener des actions ».

Dr Abdoul Karim Saidou a expliqué qu’il y a « une évolution dans le projet d’agenda » de la Transition de 2022, même s’il note qu’il est « très chargé », ce, en comparaison avec l’agenda de la transition de 2015 qui n’était pas « très clair », de son avis. Dans son analyse, Dr Saidou voit d’un mauvais œil le Conseil de suivi et d’orientation, censé être le contrôleur des acteurs de la transition. Selon lui, cette institution est « inutile » et elle ne pourra pas « recadrer le président du Faso ». « En plus je vois mal comment le justifier au regard de la nécessité de réduire les institutions », a-t-il ajouté. Ainsi, Dr Abdoul Karim Saidou appel à « un agenda plus limité et donc à éviter un agenda fourre-tout ».

« Ils ne pourront pas tout faire à la fois », a prévenu Dr Abdoul Karim Saidou. Et même, ajoute-t-il : « ce coup d’État a mis en retrait, une partie de l’armée, les Généraux. Il a divisé l’armée. La réussite de la Transition et la lutte contre le terrorisme dépend de l’Union qu’il y aura au sein même de cette armée ».

Concernant le retour à un ordre constitutionnel normal, Abdoul Karim Saidou relève son incompréhension sur le mandat donné à ladite Transition. Il avoue que pour lui, celle-ci ne devrait pas excéder 2 ans. « L’idée n’est pas de pacifier tout le territoire national avant d’organiser les élections. Mais de donner le ton », a-t-il martelé. Pour lui, la lutte contre l’hydre terroriste est un travail de longue haleine. « Qu’est-ce qui se passe si l’armée ne résout pas le problème ? Dans un régime civil l’armée ne peut-elle pas assurer la sécurité de la population ? Faut-il forcément que l’armée soit au pouvoir pour assurer la sécurité ? », autant de questions que Dr Abdoul Karim Saidou se pose.

« Nous avons affaire à une armée politisée. Sinon, comment comprendre qu’en son sein il y a un mouvement? », a-t-il évoqué. Il estime que « l’armée au pouvoir devra faire vite et bien car le temps joue en [sa] défaveur et l’attente de la population est grande. »

Pour rappel, le processus de transition après le putsch qui a mis fin au pouvoir Roch Kaboré, se met en place. Le président de la Transition a été investi, le mercredi 02 mars. Et le Premier ministre nommé, Albert Ouédraogo est connu depuis le jeudi dernier. Ce samedi, un gouvernement fort de 25 membres a été formé.

Mathias Kam (Stagiaire)
Minute.bf

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