Les 21 sociétés d’État ont réalisé en 2024 un chiffre d’affaires cumulé de 3 090,030 milliards de F CFA, contre 1 910,743 milliards en 2023, soit une hausse de 61,72 %. C’est ce qui ressort du rapport de performance des sociétés d’État et des sociétés de prévoyance sociale présenté ce jeudi 26 juin 2025, à l’ouverture de la 33e session de l’Assemblée générale des sociétés d’État, qui se tient à Ouagadougou sous le patronage du Premier ministre, Rimtalba Jean-Emmanuel Ouédraogo.
Selon le rapport présenté par le secrétaire général du ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, Alassane Ouédraogo, cet accroissement s’explique par la prise en compte de nouvelles sociétés d’État, en l’occurrence la Centrale d’Achat des Médicaments Essentiels Génériques (CAMEG), la Société d’intrants et de matériels agropastoraux (SOBIMAP) et la Société nationale des substances précieuses (SONASP), ainsi que par l’augmentation du chiffre d’affaires de la SONABHY et de la SONABEL, respectivement de 120,024 milliards et de 15,421 milliards de F CFA entre 2023 et 2024.
Toujours selon le rapport, le résultat net (RN) global est passé de 95,881 milliards en 2023 à 119,780 milliards de F CFA en 2024, soit une hausse de 23,899 milliards de F CFA en valeur absolue et de 24,93 % en valeur relative. « Ce résultat est impulsé par la hausse du résultat net de la SONABHY de 9,193 milliards de F CFA et la prise en compte des résultats nets des trois (03) nouvelles sociétés », a expliqué Alassane Ouédraogo.

Ce résultat net global, a-t-il poursuivi, intègre le déficit cumulé de 667 millions de F CFA enregistré par la SBT à hauteur de 330 millions de F CFA, et par la SEP-B à hauteur de 277 millions de F CFA.
La contribution directe au budget de l’État des sociétés d’État est de 595,314 milliards de F CFA en 2024, contre 589,043 milliards de F CFA en 2023, soit une hausse de 6,272 milliards de F CFA. Cette contribution au budget national représente 19,72 % des recettes budgétaires de l’État au 31 décembre 2024, contre 21,86 % en 2023.
Concernant le Fonds de soutien patriotique (FSP), les sociétés d’État ont contribué pour un montant global de 2 481 626 198 F CFA au titre de l’exercice 2024. Cette contribution est tirée principalement par la SONABHY, dont la part s’élève à 1 188 193 947 F CFA.
Quant aux trois (03) établissements publics de prévoyance sociale (EPPS), ils présentent un total de produits consolidés de 396,060 milliards de F CFA en 2024, contre 353,127 milliards en 2023. Les produits des EPPS sont composés principalement des produits techniques et des revenus des placements.

En 2024, les trois établissements ont réalisé, selon le rapport, un excédent de gestion cumulé de 212,593 milliards de F CFA, contre 183,604 milliards en 2023. Leur contribution directe au budget de l’État est estimée à 2,509 milliards en 2024, contre 2,483 milliards de F CFA en 2023.
Au titre des actions citoyennes, la Caisse nationale d’assurance maladie universelle (CNAMU) et la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) ont contribué au Fonds de soutien patriotique à hauteur de 299,555 millions de F CFA en 2024.
Prenant la parole, le Ministre de l’industrie, du Commerce et de l’artisanat, Serges Poda, s’est réjoui des grosses performances réalisées par les sociétés d’Etat en dépit du contexte national particulièrement difficile. Il a indiqué que cette hausse record à été rendue possible grâce à la dynamique actuelle prônée par le Chef de l’Etat, le Capitaine Ibrahim Traoré. « Cette hausse record à été rendue possible grâce à la culture de la bonne gouvernance, de la renouvelabilité, de la bonne gestion des entités publiques et le contexte favorable marqué donc par la nouvelle vision donnée par les plus hautes autorités de notre pays, en l’occurrence le président du Faso », a-t-il expliqué.
Tout en félicitant l’ensemble des dirigeants des sociétés, le ministre Serges Poda leur a transmis ses encouragements à maintenir le cap.

Prononçant son discours d’ouverture, le Premier ministre Rimtalba Jean-Emmanuel Ouédraogo, a rappelé le rôle stratégique des sociétés d’État et des Établissements publics de prévoyance sociale (EPPS) dans la mise en œuvre des ambitions économiques du Burkina Faso, dans un contexte marqué par des défis multiformes, notamment sécuritaires et humanitaires.
« Cette session examine cette année la gestion de vingt et une (21) sociétés d’État ainsi que de trois (03) Établissements publics de prévoyance sociale (EPPS) pour le compte de l’exercice clos au 31 décembre 2024. Elle accueille également six (06) nouvelles sociétés d’État, créées dans le sillage de la dynamique de la refondation de l’État », a indiqué le Chef du Gouvernement.
Il a affirmé que la création des nouvelles sociétés notamment le Centre de contrôle des véhicules automobiles (CCVA), Faso Transit et Logistique (FTL), la Société de participation minière du Burkina (SOPAMIB), FASO GUULGO, FASO KOSSAM et FASO YAAR, illustre la volonté du Gouvernement de maîtriser les secteurs stratégiques de l’économie nationale.
Rimtalba Jean-Emmanuel Ouédraogo a rappelé que le Gouvernement, fidèle à la vision de souveraineté économique, a initié d’importantes réformes structurelles dans la gouvernance des entreprises publiques. Parmi celles-ci, quatre décrets visant à encadrer les rémunérations et avantages des Directeurs Généraux, des membres des conseils d’administration et des personnels des sociétés d’État ont été adoptés.

« Ces réformes s’inscrivent dans la logique de la réduction du train de vie de l’État et d’équité dans l’allocation des ressources publiques », a-t-il affirmé, tout en appelant les dirigeants à soutenir ce processus de transformation. Le Premier ministre a salué les nombreuses actions citoyennes menées en 2024 par les sociétés d’État et Etablissements publics de prévoyance sociale.
Il a félicité l’ensemble des dirigeants, des personnels et des membres des Conseils d’Administration pour les efforts consentis, tout en les invitant à initier des projets innovants dans la réalisation des ambitions nationales.
Il a par ailleurs réaffirmé la volonté du Gouvernement de faire des sociétés d’État des vecteurs de cohésion sociale, des leviers de croissance et des acteurs de la refondation de l’État burkinabè.
Oumarou KONATE
Minute.bf