Le ministre en charge de l’économie, Dr Aboubakar Nacanabo, a remis ce mardi 17 décembre 2024, à Ouagadougou, des produits prohibés à l’association Verger potager du renouveau (VPR). Ces produits devraient être transformés en engrais organique et dérivé. Il s’agit entre autres de produits frauduleux saisis par la Coordination nationale de lutte contre la fraude (CNLF) pendant l’année 2024. Un échantillon d’engrais déjà obtenu à partir desdits produits a même été présenté à la presse à l’occasion.
C’est une « grande innovation » dans l’histoire de la Coordination nationale de lutte contre la fraude (CNFL). En effet, les produits prohibés autrefois incinérés ne connaîtront plus ce traitement au Burkina Faso. Ils seront reconvertis dans l’agriculture via une transformation en engrais organiques pour alimenter la production agricole nationale.
Ainsi, des produits frauduleux saisis, d’une valeur de plus 847 405 000 F CFA, ont été remis au président de l’Association Verger potager pour du renouveau (VPR), Evrard Bako, par le ministre en charge de l’économie, Dr Aboubakar Nacanabo, pour être transformés en engrais organiques. Il s’agit d’utiliser ces produits saisis à des fins utilitaires dans la production agro-pastorale en passant par une transformation en intrant et fertilisants. Un échantillon présenté à la presse a permis de déceler 8 produits dérivés. Ce sont entre autres, du composte, de la cendre, de l’engrais organique ou liquide, des pavés obtenus à partir des déchets plastiques, des marmites obtenues à la base de l’aluminium des bouteilles de canettes, etc.
Selon le ministre chargé de l’économie, Dr Aboubakar Nacanabo, cette innovation va aussi contribuer à la lutte contre le terrorisme. « Le Burkina est aujourd’hui engagé dans une lutte contre le terrorisme. Et je sais que votre contribution, de façon indirecte aussi, va contribuer à lutter contre le terrorisme parce que vous faites des saisies de certains produits que les terroristes peuvent utiliser pour créer de l’insécurité. Donc votre travail est un travail très important », a-t-il déclaré.
Pour lui, les produits saisis, une fois transformés, vont créer de la valeur ajoutée dans l’offensive agricole. « Vous arrivez à protéger les populations en les préservant de la consommation des produits impropres. Vous contribuez aussi à une agriculture saine en faisant en sorte que ces produits puissent permettre de produire des fertilisants bios qui vont contribuer à améliorer la production agricole. Félicitations à vous et restez toujours engagés dans la position de la défense de la nation. Chacun doit toujours donner le meilleur de lui-même pour son pays. Je suis fier de ce que vous faites comme travail donc tous mes encouragements et continuez dans ce sens », a encouragé Dr Aboubakar Nacanabo.
À en croire le premier responsable du CNLF, Dr. Yves Kafando, des tests concluants ont été réalisés quant à l’impact positif de ces intrants (obtenus par la transformation de la production prohibés) dans l’amélioration des produits agricole au Burkina Faso.
« C’est une grande contribution à l’atteinte des résultats de l’offensive agro-pastorale lancée par le Président du Faso afin de parvenir à la sécurité alimentaire des populations burkinabè », s’est-il exprimé. De ses explications, cette réorientation du traitement des produits prohibés ou frauduleux s’inscrit dans la dynamique du ministère chargé de l’économie qui a fait du développement endogène, une alternative « crédible » au progrès socio-économique des populations.
En réceptionnant les produits prohibés, Evrard Bako, le président de l’Association Verger potager pour du renouveau, a confié que son innovation est le fruit d’une « offuscation » de voir chaque jour des produits prohibés saisis qui sont incinérés, alors que l’on pouvait leur donner une seconde vie. « J’ai été plusieurs fois choqué depuis des années, à chaque fois que je voyais à la télé, des produits prohibés qui sont incinérés. Je voyais de l’opportunité de pouvoir les valoriser autrement pour alimenter l’économie à la base, en créant des emplois avec ce qui a été produit pour soutenir et même relancer l’économie. Donc, c’est suite à cela que le déclic est venu… », a-t-il confié.
Pour parvenir au produit fini, il faut d’abord une macération des produits prohibés à des déjections animales puis, on procède au compostage. « Les cigarettes sont écrasées, les comprimés sont déballés, les boissons nous les transvasons dans les bidons où nous ajoutons de l’engrais liquide. Nous faisons tout pour que lorsque le produit quitte chez nous, qu’il ne soit plus consommable par les populations », a-t-il expliqué.
Les 3 acteurs dans cette transformation des produits prohibés ont rassuré que toutes les dispositions sont prises pour assurer la bonne marche des choses dans cette trouvaille locale.
Jean-François SOME
Minute.bf
