samedi 14 décembre 2024
spot_img

Burkina : des enseignants dénoncent « une injustice et une discrimination » dans l’application d’une circulaire

Les professeurs recrutés sur Mesures nouvelles 2020 et 2021 étaient face à la presse, le jeudi 23 mars 2023 à Ouagadougou. Devant les professionnels des médias, ils ont dénoncé ce qu’ils qualifient « d’injustice » et de « discrimination » dans l’opérationnalisation de « la circulaire n°2022-040/MFTPS/SG/DGFP du 26 juillet 2022 visant à rétablir les agents en situation d’intégration et de reclassement de la fonction publique dans leur droit ». En clair, les enseignants disent ne pas comprendre pourquoi la circulaire est appliquée dans les autres ministères et pas au ministère en charge de l’éducation nationale.

En quoi consiste la circulaire du 26 juillet 2022 ? Selon les conférenciers, elle recommande « aux Directions des Ressources humaines (DRH) des différents ministères ou institutions d’établir des certificats de prise de service et administratifs collectifs aux agents en situation d’intégration et de reclassement afin de corriger le préjudice causé à l’agent lié au retard de la prise de certains actes imputables à l’administration ».

En effet, selon les explications du porte-parole du comité des professeurs recrutés sur mesures nouvelles session 2020 et 2021, Sami Germain Doly, ils ont été intégrés en mars 2020 mais ils ont été affecté en octobre, soit un retard accusé de 7 mois. « On ne nous a pas affectés et on a refusé », relève-t-il, à ce propos, expliquant que c’est eu égard à ce retard d’ordre administratif que le ministre en charge de la Fonction publique, Bassolma Bazié, a pris ladite note pour régulariser cette situation imputable à l’administration et non aux travailleurs. Il faut préciser que ce retard est également dû à la situation sécuritaire. Pourquoi les conférenciers parlent-ils « d’injustice » et de « discrimination » ?

D’abord, ils relèvent que leurs promotionnaires de 2021 des écoles de formation professionnelles « ont eu les documents adéquats leur permettant de bénéficier du reliquat des indemnités depuis la date de leur intégration conformément à la formulaire ». Alors qu’eux, recrutés sur mesures nouvelles n’ont pas été pris en compte, M. Doly et ses camarades disent avoir cherché à comprendre auprès du DRH du ministère en charge de l’éducation qui leur a référé au ministère en charge de la Fonction publique qui, à son tour, leur a renvoyé à leur DRH. « Depuis près de 6 mois, nous sommes ballotés du fait manque de volonté de la DRH du Ministère de l’Education nationale, de l’Alphabétisation et de la Pomotion des Langues nationales (MENAPLN) », ont déploré les conférenciers. « Au niveau du MENAPLN, on ne veut pas appliquer cette disposition parce qu’on prétend qu’on n’a pas rejoint les postes, on ne doit pas bénéficier de cela », a dénoncé M. Doly.

Pis, les conférenciers ne comprennent pas pourquoi leurs camarades mesures nouvelles 2020 et 2021 des ministères en charge de la santé, de l’agriculture « ont pu bénéficier des certificats de prise de service et administratifs collectifs » conformément à la même circulaire et pas eux.

« D’après notre DRH, nous ne sommes pas concernés parce que cette circulaire nous est postérieure et n’est pas rétroactive (…) Un autre argument saugrenu était que les certificats de prise de service et administratifs collectifs ne concernent pas les mesures nouvelles qui de ce fait ne peuvent pas bénéficier des mesures de ladite circulaire », a poursuivi Sami Germain Doly sur les arguments du DRH du MENAPLN. En réponse à cela, les conférenciers se demandent pourquoi leurs collègues des ministères en charge de la santé comme de l’Agriculture, eux ont pu bénéficier des mesures de ladite circulaire ?
Pour trouver la réponse à cette interrogation, les conférenciers disent avoir entrepris vainement de rencontrer le ministre en charge de la fonction publique de même que leur ministre de tutelle. Ainsi, par cette conférence de presse, M. Doly et ses camarades prennent-ils l’opinion à témoin de « l’injustice » qu’ils subissent, invitant les ministres en charge de la fonction publique et de l’éducation à se pencher sur leur situation.

Franck Michaël KOLA

Minute.bf

1 COMMENTAIRE

  1. Communiqué est encore mieux que le silence. Merci au commuté
    Heureusement qu’il n’y a plus de mesures nouvelles encore ,sinon ces autorités n’encourage vraiment pas un enseignant à donner le meilleur de lui-même.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Publicité

spot_img

Articles connexes

Coopération : L’AES ne fermera pas ses frontières aux pays de la CEDEAO

Le président en exercice de la confédération des États du Sahel (CES), le Général d’Armée Assimi Goïta a...

Burkina : Plus de 2 500 écoles rouvertes (AIB)

En deux ans, les efforts des Forces de defense et de sécurité et des Volontaires pour la Défense...

Non-enseignement de l’Éducation civique dans certaines écoles : Des responsables sommés de s’expliquer

Dans une correspondance adressée aux Directeurs régionaux de l’Enseignement Secondaire, de la Formation Professionnelle et Technique, le 13...

Burkina : l’association « Femme, enfant et développement », lauréate du Trophée Baramousso 2024

Les lauréates de la 10e édition du concours d'excellence féminine Baramousso ont été dévoilées dans la nuit du...