En partenariat avec l’Institut de Gouvernance et le Développement (IGD), le Réseau des Alumnis du Program for Young Policians in Africa (PYPA) a organisé ce vendredi 20 août 2021, un atelier d’élaboration d’une stratégie de campagne en vue de l’organisation d’une pétition pour l’adoption d’une loi portant quota de 30% de jeunes dont moitié femmes, moitié hommes dans le cadre des postes électifs et nominatifs au Burkina Faso.
Les jeunes représentent « 77,9% de la population burkinabè » selon le dernier Recensement général de la Population et de l’Habitat (RGPH) mené en 2019. Un chiffre qui contraste d’avec la représentativité des jeunes dans les postes électifs et nominatifs, selon le réseau des Aluminis du PYPA. Ce réseau regroupant 50% de jeunes de la majorité présidentielle et 50% de l’opposition politique dénonce le fait qu’à l’issue des élections couplées de novembre 2020, la jeunesse soit représentée par « 11% des députés, soit 14 députés » à l’hémicycle. Pour ce qui est des femmes qui représentent 51,7% de la population générale, « seulement 9 femmes siègent à l’Assemblée nationale » sur un total de 127 députés, relèvent toujours ces jeunes leaders, qui entendent inverser cette donne.
Pour ce faire, en partenariat avec l’IGD, le réseau des Alumnis du PYPA, a initié un atelier de réflexion pour décliner des stratégies à même de permettre une représentativité des jeunes dans les sphères décisionnelles. Précisément, pour le Coordonnateur des Alumnis du PYPA, Nabé Ivo, « cet atelier va définir des stratégies de communication, d’approche…» pour mobiliser des jeunes afin d’aboutir à l’organisation d’une pétition pour « l’adoption d’une loi portant quota de 30% de jeunes (moitié femme et moitié homme) dans le cadre des postes électifs et nominatifs ».

À ce titre, a poursuivi M. Ivo, la campagne va également servir de lieu pour « sensibiliser le plus largement possible les jeunes qui ne comprennent pas souvent qu’il faut qu’eux-mêmes soient représentés au-delà de leur activisme au sein des partis politiques ». « Il faut qu’ils aillent au-delà de cela pour accéder à des postes de décisions », pense le coordonnateur du réseau des Alumnis du PYPA.
C’est le même constat qu’a établi le directeur exécutif de l’IGD, Dr Abdoul Karim Saïdou, pour qui, « les jeunes sont sous-représentés ». Il va plus loin en dénonçant « une double discrimination » parlant des jeunes filles (en tant que femme et en tant que jeune ).

Ainsi, en partenariat avec la Fondation internationale du Parti du Centre suédois, l’IGD « a estimé qu’il était important de continuer le plaidoyer au niveau des jeunes eux-mêmes pour plus d’engagement, mais également au niveau des autorités et des gouvernants pour faire en sorte que la législation nationale soit plus favorable à ce qu’il y ait une incitation au niveau électif à l’engagement des jeunes parce que tant qu’ils ne sont pas suffisamment impliqués, ils ne sont pas dans les postes de responsabilités ».
En outre, à l’issue de cet atelier, sera fait un bilan pour voir si les objectifs fixés ont été atteints avant de passer à la phase de pétition.
Il faut noter que depuis 2012, plusieurs jeunes femmes et hommes de plusieurs pays dont 7 en Afrique de l’Ouest sont recrutés et formés sur diverses thématiques telles que le leadership politique, la gouvernance démocratique, le genre, la planification stratégique… Ces jeunes sont ensuite organisés en réseau aluminis dans leur pays respectifs.
Franck Michaël KOLA
Minute.bf