Le nouveau ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation a été installé dans ses nouvelles fonctions ce jeudi 14 janvier 2021 à Ouagadougou. Clément P. Sawadogo mesure déjà l’ampleur de la tâche qui l’attend dans ce département qu’il connait mieux. Comme première urgence, le ministre entend travailler à « redéployer définitivement » l’administration dans toutes les zones, sur le territoire national.
Depuis quelques années, le Burkina Faso est la cible des groupes armés qui ne cessent d’écumer plusieurs régions semant morts et désolation sur leurs passages. Des attaques à répétition qui ont fini par avoir raison de plusieurs populations dans la partie septentrionale du pays, mais aussi à l’Est. Les tentacules du terrorisme ont fini par s’étendre dans bien d’autres zones également. Ces attaques ont conduit au déplacement massif de la population. Plus d’un million de déplacés internes (dernier rapport CONASUR de décembre 2020). En plus des populations, ces zones dites rouges ont été vidées des représentations de l’Etat. L’administration n’y existait presque plus.
Face à cette situation qui interpelle l’Etat sur son rôle d’assurer la sécurité des personnes et de leurs biens, le successeur de Siméon Sawadogo au département de l’administration entend déployer tout son arsenal d’actions nécessaires pour le redéploiement de l’administration dans toutes les zones, sur toute l’étendue du territoire national. Mais tout doit d’abord partir du découpage administratif du Burkina Faso. En effet, dans le programme du président réélu, rappelle Clément P. Sawadogo, il y a un certain nombre d’engagements à mettre en œuvre, et en dehors de ces engagements, poursuit-il, il y avait la nécessité de travailler à davantage rationaliser le découpage administratif du Burkina Faso. « Il faut lier cela avec la situation sécuritaire parce que l’administration doit être redéployée définitivement dans toutes les zones, sur notre territoire », a indiqué le nouveau ministre, notant que cela devra engendrer la création de nouvelles entités ou le renforcement des structures existantes pour relever ce défi.
Poursuivre le dialogue social…
Une autre urgence à gérer, selon le patron de l’administration, reconnait Clément P. Sawadogo, « c’est d’engager rapidement le travail qu’il faut faire en amont pour la réussite des élections municipales » qui devraient se tenir, si changement il n’y en a pas, dans le mois d’Avril ou Mai 2021.
En plus de cela, il y a également les questions qui ont trait à la poursuite du dialogue social. « Nous savons qu’il faudra poursuivre ce dialogue qui a permis d’organiser le dialogue politique. Ce dialogue qui a permis l’organisation des élections passées de manière sereine et apaisée, doit se poursuivre », ajoute le ministre Sawadogo.
Dans son mot d’au revoir, le prédécesseur de Clément P. Sawadogo, Siméon Sawadogo qui est appelé désormais au ministère en charge de l’environnement, dit ne pas douter des compétences de son « frère et ami », à relever les défis du département. Après avoir listé certains acquis de sa gestion durant son séjour à la tête du ministère qu’il a eu « la chance de gérer » pendant quatre années au cours du premier mandat de Roch Kaboré, Siméon Sawadogo a appelé ses désormais anciens collaborateurs à bien travailler avec le nouveau ministre pour le renforcement de ces acquis et pour relever les nouveaux défis du département.
Armand Kinda
Minute.bf