Les Secrétaires généraux du Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation et de celui de la Santé ont conjointement animé une conférence de presse, ce lundi 10 novembre 2025. L’objectif était de présenter en détail les grandes orientations et les innovations introduites avec l’adoption de l’Examen Classant National, un élément central du Plan 1000×5 de l’Initiative présidentielle pour la santé.
L’Examen Classant National (ECN) est au cœur de la mise en œuvre du Plan 1000×5, adopté par le Gouvernement en Conseil des ministres le 2 octobre 2025.
Son ambition est de former et de déployer sur l’ensemble du territoire national 1 000 spécialistes de santé par an pendant cinq ans, ce qui représente un total de 5 000 spécialistes d’ici 2030. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de l’Initiative présidentielle pour la santé, qui a pour vocation de garantir à chaque citoyen un accès équitable à des soins de qualité.

Selon le Pr Samuel Paré, Secrétaire général du Ministère en charge de l’enseignement supérieur, ce plan répond à un double impératif. Il s’agit de « corriger le déficit structurel en spécialistes médicaux, pharmaceutiques et odontologiques, et renforcer la souveraineté sanitaire nationale via une planification cohérente de la formation, du recrutement et du déploiement des compétences », a-t-il planté le décor.
Le Pr Paré a expliqué que la mise en œuvre du plan, d’une durée de cinq ans, verra les efforts concentrés sur les trois premières années, de 2025 à 2028, considérées comme la phase critique. Cette période stratégique doit permettre la mise en place du cadre institutionnel et technique de la réforme, l’augmentation significative du nombre de spécialistes en formation dans les disciplines prioritaires, et l’opérationnalisation des premiers dispositifs de répartition et de rétention des compétences au niveau national.
« L’objectif à l’issue de cette phase est de créer une dynamique durable pour produire un volume régulier de spécialistes, renforcer les pôles de formation et améliorer sensiblement la couverture sanitaire du pays », a précisé le SG du Ministère en charge de l’enseignement supérieur.
Plus concrètement, institué par un arrêté conjoint en date du 4 février 2025, l’ECN est une épreuve marquant la fin du deuxième cycle des études médicales, odontologiques et pharmaceutiques.
À l’issue de cet examen, les étudiants sont classés par ordre de mérite pour choisir leur domaine de spécialisation et poursuivre leurs études en qualité de résidents.

À en croire le Pr Samuel Paré, l’ECN poursuit quatre objectifs majeurs. Premièrement, il vise à sélectionner les candidats à la formation spécialisée sur la base du mérite, de l’équité et de la transparence. Deuxièmement, il doit harmoniser les normes de formation pour les conformer aux standards nationaux et internationaux. Cette institution a été renforcée par d’autres réformes, notamment celle conférant un caractère national à tous les diplômes d’études spécialisées en sciences de la Santé. Troisièmement, l’examen permet d’aligner l’offre de formation en spécialités sur les besoins planifiés du système de santé burkinabè. Enfin, il renforce la synergie d’actions entre les ministères de l’Enseignement supérieur et de la Santé.
Dr Joël Arthur Kiendrébéogo, SG du ministère de la santé ajoutant au propos du Pr Paré, a souligné que pour cette première édition, une page numérique a été mise en place sur la plateforme CampusFaso pour gérer l’ensemble du processus, des inscriptions à la publication des résultats. Les épreuves sont élaborées sous la supervision d’un comité scientifique indépendant, garant de la rigueur et de l’objectivité du concours.
Les conférenciers ont indiqué que l’ECN se déroulera les 15 et 16 novembre 2025 sur le campus de l’Université Joseph Ki-Zerbo. Il portera sur une épreuve composée de trois séries totalisant 120 questions à choix multiples. Les informations complémentaires concernant les horaires et les salles seront publiées ultérieurement.
Il faut préciser que sur le plan administratif et financier, tous les candidats classés par l’ECN et admis à un poste de spécialisation dans le cadre du Plan 1000×5 bénéficieront d’une bourse mensuelle. Le montant de cette bourse varie selon le lieu de formation. 175 000 FCFA pour les formations au Burkina Faso, 200 000 FCFA pour les formations dans la sous-région, 300 000 FCFA pour les formations ailleurs en Afrique, et 500 000 FCFA pour les formations hors d’Afrique. Les fonctionnaires admis seront quant à eux mis en position de stage de formation par le Ministère en charge de la Fonction publique.
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Mathias KAM
Minute.bf


