« 25,7% des femmes en âge de procréer ont subi des Violences entre partenaires intimes (VPI) et 16,2% des violences au sein de leurs ménages (en 2019) Burkina Faso ». Ces chiffres, résultats d’investigation de l’Institut supérieur des Sciences de la Population (ISSP) sur des modules portant sur la Planification familiale (PF) et les Violences faites aux femmes et aux filles (VFF), ont été présentés aux professionnels des médias réunis au sein de l’Association des journalistes et communicateurs en population et développement (AJC/PD). C’était le vendredi 3 février 2023 à Ouagadougou.
Parce que les Violences faites aux Femmes (VFF) constituent « un gros problème de développement », l’ISSP en présentant les résultats de ses investigations avec la presse, veut, selon le directeur de l’institut, Dr Abdramane Bassiahi Soura, révéler l’ampleur du phénomène et mettre à la disposition des décideurs des données à même de guider leurs actions en matière de santé.
A ce propos, a argumenté Dr Roger Guiella, investigateur principal de l’étude, « dans les ménages où il y a des violences, l’éducation des enfants pose problème. Dans les ménages où il y a la violence, la productivité des victimes de ces violences pose problème. Une femme qui vend des condiments au marché ou une enseignante ayant subi des violences, c’est sûr que le lendemain, elles ne pourront pas s’occuper de leurs tâches quotidiennes. Elles vont naturellement se déclarer malades. Ce sont des femmes en ce moment qui sont soustraites à la productivité ».
Et ce, parce qu’en chiffres, « 25,7% des femmes en âge de procréer ont subi des Violences entre partenaires intimes (VPI) et 16,2% des violences au sein de leurs ménages (en 2019) au Burkina Faso », selon l’étude qui révèle également que « 58% des femmes mariées ou en union qui ont fait l’objet de violence par un autre membre de leurs ménages que leurs partenaires ont aussi subi des VPI ».
Pis, selon le niveau d’éducation, l’étude a révélé que « loin de penser que les violences concernent les femmes qui ne sont pas allées à l’école, plus le niveau d’éducation augmente, les violences ont tendance à augmenter(…) ». « Physiques ou sexuelles, les violences sur celles qui ne sont pas allées sont de 9,2%, celles qui ont fait au moins le primaire 9% et 11% pour celles qui sont allés au-delà du primaire », ajoute-t-il.
De même, par rapport au niveau de vie, « la violence émotionnelle est plus élevée chez les femmes qui sont dans les ménages riches », selon l’étude de l’ISSP.
Face à cette situation, l’institut, en présentant ces résultats, veut attirer l’attention des décideurs et politiques sur le phénomène, afin de guider leurs actions. L’étude recommande, dans ce sens, d’élargir les politiques et la réponse aux Violences Basées sur le Genre (VBG) dont les VPI et les violences au sein des ménages.
Aussi, l’ISSP recommande-t-il la sensibilisation de la communauté sur les stratégies pour prévenir ce type de VBG.
Franck Michaël KOLA
Minute.bf