La première édition du Festival rayimi kudemdé, pour la paix et la cohésion sociale, a refermé ses portes ce dimanche 19 mars 2023 à Gana, commune de Doulougou dans le Bazèga. En apothéose, les ressortissants de la localité ont livré deux matchs de football. Les chefs coutumiers contre les jeunes et les célibataires étaient opposés aux hommes mariés. Dans la première opposition, les coutumiers ont gagné 1-0 tandis que les célibataires ont pris le dessus sur les hommes mariés par 3 à 0, dans la deuxième opposition. Tout cela s’est passé sans incident aucun à la grande satisfaction du parrain, Saïdou Compaoré.
Ils étaient des centaines, les habitants de Gana, dans la région du Centre-Sud du Burkina à se mobiliser dans la cour du chef de canton, le Naaba Saneem de Doulgou. Ce qui les réunissait n’était autre que le Festival rayimi kudemdé. Cette initiative, première du genre, a rassemblé les populations autour de la thématique de la paix et la cohésion sociale.
Dès l’entame, le chef de canton, Naaba Saneem a prononcé un discours de rassemblement, de cohésion, d’union et d’entraide. Le Naaba de Doulgou a invité ses sujets à partager l’amour autour de chacun d’eux.

Le parrain de la cérémonie, Saïdou Compaoré, s’est réjouit de la confiance placée en sa personne pour parrainer « ce début des grandes choses », dans ce village. « De nos jours, c’est tellement rare de voir une jeunesse organisée. Il fallait témoigner à l’ensemble de la population que nul n’est à l’abri des méfaits de la société. Mais, il faut se mettre en synergie d’actions pour aller ensemble. Je pense que c’est en cela qu’ils ont compris et ils se sont mis ensemble pour aller de l’avant. Il faut saluer cette initiative et l’encourager pour les prochaines échéances », s’est félicité le parrain.
M. Compaoré a salué le choix du sur la paix et la cohésion sociale, en faisant le lien avec la situation nationale. « Le Burkina traverse une situation difficile sur le plan sécuritaire. Quand on voit le thème qui cadre avec la paix et la sécurité sociale, je pense que c’est ce que nous recherchons. Sans paix, il n’y a pas de stabilité. Sans paix, il n’y a pas de développement. Il n’y a donc pas plus important que la paix et la stabilité. Les jeunes l’ont compris et nous sommes fiers », a poursuivi Saïdou Compaoré.

Sambo Ilboudo, président du comité d’organisation du festival, s’est, lui, félicité de la tenue, non sans difficulté du festival. C’est selon lui, un grand pas vers la préservation de la cohésion sociale et l’union qui prévaut depuis des décennies entre les habitants de Gana. « Lorsqu’on parle de Festival rayimi kudemdé, on parle de la culture et la cohésion sociale. C’était le moment de réunir la population pour les sensibiliser sur la préservation de notre cohésion. On visait pour objectif, de travailler avec les vieux pour que la jeunesse reste ensemble, reste soudée pour le bien-être de la commune, travaille à améliorer la cohésion sociale et la paix au Burkina. Au vu de la mobilisation, je suis entièrement satisfait », s’est-il satisfait.
Pas de danse warba, prestation d’artistes de la localité, course cycliste et récompense des acteurs majeurs de la localité ont rythmé les activités de ce festival.

Pour clore en beauté ce premier Festival dans la localité, les hommes célibataires ont livré un match de football contre les hommes mariés. Au coup de sifflet final, ce sont les célibataires qui l’ont emporté en renvoyant les hommes mariés chez leur épouse avec un panier rempli de 3 buts contre 0 marqué.
L’autre opposition, pas des moindres, a apposé les jeunes aux chefs coutumiers. Ce sont les coutumiers qui sont sortis vainqueurs du match sur la petite des marques, 1-0. Toutes les équipes sont repartis avec des gadgets, un jeu de maillots et une enveloppe financière.
Mathias Kam
Minute.bf