Le procès de Thomas Sankara et ses 12 compagnons a repris ce 5 janvier avec la lecture des procès-verbaux (PV) de plusieurs témoins absents. Ce fut le cas par exemple du procès verbal de déposition du témoin Étienne Zongo, ancien aide de Camp de Thomas Sankara. Il a donné des indicateurs en lien avec Blaise Compaoré qui présageait de l’assassinat de Thomas Sankara, avant de dire comment le coup a pu être mené.
Étienne Zongo dans sa déposition a fait savoir que le 8 octobre 1987 déjà, un correspondant de RFI l’a appelé pour qu’il confirme la mort de Thomas Sankara parce qu’il avait eu l’information de Blaise Compaoré. « Le journaliste disait qu’il a reçu une information de la mort de Thomas Sankara de la part de Blaise et qu’il devait publier sur RFI », relate Étienne Zongo dans son PV lu par le greffier. Celui-ci indique que face à cette interrogation du journaliste, il a passé le téléphone à Thomas Sankara qui était étonné. Blaise Compaoré aurait préparé un coup contre Sankara avant le 08 octobre. « Blaise avait dit qu’il était malade et Thomas devait aller le voir et c’est en chemin que Thomas devrait être tué », a révélé Étienne Zongo dans sa déposition. L’appel du journaliste est venu avant que Thomas Sankara n’y aille; du coup, ils n’y sont plus allés et c’est comme ça que Thomas Sankara a échappé à la mort ce jour là, selon Étienne Zongo.
En plus de ce passage qui présageait d’un coup fomenté contre Thomas Sankara, Étienne Zongo dit se souvenir qu’il a effectué un voyage avant les événements du 15 octobre 1987 en France où il a croisé Blaise Compaoré venu voir Jacques Foccart. Pour lui, le numéro deux du régime qui fait un voyage de ce type en France à l’insu du numéro un était inquiétant. Aussi, il l’a clairement dit dans sa déposition : « Blaise était protégé par les services secrets français. Il a été recruté à vie ». Au regard de ce fait, le témoin s’est d’ailleurs dit septique quant à l’élucidation de cette affaire. « On ne peut pas élucider cette affaire (assassinat de Thomas Sankara, ndlr) ».
Pour lui, le coup d’État a été minutieusement planifié pendant 4 ans et l’action a été menée par Hyacinthe Kafando et ses hommes. « Ils sont partis du Bloc de Blaise Compaoré au Conseil où ils étaient embusqués », a conclu Étienne Zongo dans sa déposition.
Hamadou Ouédraogo
Minute.bf