La série d’auditions des prévenus se poursuit en cette soirée du 22 juin 2023, au Tribunal de grande instance (TGI) Ouaga 1, dans le cadre du procès des présumés auteurs des audios qui ont appelé à incendier le palais du Mogho Naaba.
Parmi les prévenus, qui sont poursuivis dans cette affaire, figure Souleymane Bélem. Il est présenté comme l’une des personnes ayant produit le second audio appelant à aller sécuriser le palais du Mogho Naaba.
Il reconnaît avoir produit un vocal sur WhatsApp dans lequel il appelle les populations à se rendre dans la cour du palais du Mogho Naaba, mais il a souligné qu’il ne l’a pas faite sur ordre d’une tierce personne. Il dit l’avoir fait de son plein gré, après qu’il ait écouté l’audio appelant à incendier le palais.
« Un soir après la prière, j’ai reçu un audio et une vidéo sur WhatsApp. Ce jour là, ma femme était là. Quand j’ai écouté le vocal et regardé la vidéo, je n’ai pas pu manger, tellement c’était grave. La personne appelait à aller brûler le palais du Mogho Naaba. Quand j’ai fini d’écouter, ça m’a attristé. Donc j’ai fait trois audios ce soir-là que j’ai balancé dans un groupe WhatsApp. Dans le premier audio en tout cas, j’ai demandé aux gens à savoir pourquoi des gens disent qu’ils vont aller brûler le palais du Mogho Naaba et eux, ils sont en train de plaisanter ? Moi, j’ai fait mon audio pour inviter les gens à venir demain, on va aller chez le Mogho Naaba pour mettre les choses au clair et puis aussi inviter le Mogho Naaba à prendre des mesures pour que les gens arrêtent d’insulter nos autorités coutumières », a-t-il expliqué, soutenant que le message vocal a été envoyé dans un groupe dénommé « Libérez le Général Diendéré ».
Il dit avoir fait ça de son propre chef en raison de la tristesse qui l’a animé quand il a écouté le premier audio. « Je jure devant Dieu que personne ne m’a demandé de faire cet audio-là », a-t-il maintenu.
« M. Bélem, vous avez appelé les gens à se mobiliser chez le Mogho Naaba, c’était pour quoi », a demandé le procureur au prévenu Souleymane Bélem qui a appelé les gens à se mobiliser au palais. « C’était pour aller le défendre contre ceux qui lui voulaient du mal », a répondu le prévenu.
Le procureur de poursuivre son interrogatoire : « et vous alliez le défendre en faisant quoi par exemple ? Est-ce à dire que si ceux qui lui en voulaient arrivaient sur les lieux vous allez vous battre ? Vous aviez des machettes, des pierres là-bas ? ». M. Bélem répond en disant que si cela advenait ils confieraient leur sort à Dieu. « Nous, nous sommes des partisans de la non-violence. Si des gens venaient là-bas, on allait prier Dieu de nous sauver. Nous, on n’aime pas la bagarre », a-t-il dit.
Oumarou KONATE
Minute.bf