Le procès de l’affaire dite du viol à l’Hôpital Yalgado Ouédraogo a repris ce vendredi 28 mars 2025 au Tribunal de grande instance Ouaga I, avec les dépositions des témoins.
Le premier témoin du jour à faire sa déposition à la barre est Dame Diallo née Ouattara. Elle est ingénieure des Sciences infirmières et obstétricales à l’Hôpital Yalgado Ouédraogo.
Son audition a débuté avec une double question du parquet : « est-ce que vous étiez à l’Hôpital le jour des faits ? Avez-vous parlé au prévenu ? ».
Le témoin de répondre: « Le jour des faits, le Chef de service des urgences médicales nous a contactés, nous étions de permanence ce jour-là (…) Personnellement, je lui ai demandé (au prévenu) de savoir est-ce qu’il a courtisé la dame. Il a dit oui. Je lui ai demandé s’il a envoyé la dame dans la salle de garde. Il a dit oui. Il a dit qu’il l’a courtisée et elle a refusé ».
« Qu’avez-vous à dire face aux déclarations de Madame Diallo/Ouattara », a demandé la procureure au prévenu.
Ce dernier de se défendre : « non, Madame la procureure, ce n’est pas vrai. Quand on s’est vus, je lui ai dit qu’il y a des choses qui se racontent sur internet qu’un infirmier a violé une dame à l’Hôpital. Et c’est ça que je lui racontais. Certainement, qu’elle n’avait pas bien entendu ce jour-là ».
Suite au rejet de ses propos par le prévenu, Dame Diallo/Ouattara, va revenir à la charge pour davantage clarifier ses affirmations : « Mme la procureure, je vais apporter une précision. Je lui ai demandé pourquoi il a fait entrer la dame dans la salle de garde sachant que c’est interdit d’accès aux patients. Je lui ai aussi demandé s’il savait que la salle était interdite aux personnes étrangères, il a dit qu’il le savait très bien. Il m’a dit qu’il a eu à faire des avances sexuelles à la dame, qu’il a même tapoté l’épaule de la dame et elle a affiché un refus catégorique. Il s’est arrêté là ».
Le conseil de la victime et le parquet ont expliqué par la suite au tribunal, que les déclarations de Mme Diallo/Ouattara à la barre concordent avec celles qu’elle a tenues en enquête préliminaire. « Les déclarations de Madame Diallo/Ouattara tenues devant votre barre n’ont pas changé. C’est la même chose qu’elle a dite en enquête préliminaire », a fait remarquer la procureure, s’adressant au juge. Et le conseil de la victime d’appuyer que ses déclarations sont « on ne peut claires ».
Après Mme Diallo/Ouattara, ce fut au tour de Dre Konaté, un autre témoin, de faire sa déposition. Ce dernier a fait savoir que le jour des faits, le prévenu lui avait confié qu’il allait s’occuper de la victime. « Je venais de finir ma garde, j’ai croisé la victime vers la petite porte qui donne accès à la salle de garde, interdite aux personnes extérieures. Je lui ai demandé pourquoi elle était ici, vu qu’elle n’en avait pas le droit. Elle pleurait. Je lui ai posé la question pourquoi elle pleurait, elle m’a dit qu’un infirmier lui avait injecté un produit et elle s’est évanouie. C’est après ça que j’ai vu le prévenu dans le box des infirmiers, je lui ai dit que la femme du box 7 a dit qu’un infirmier l’a piquée et elle est tombée. C’est là, qu’il m’a dit que de partir qu’il va gérer. Et je suis partie », a déclaré Dre Konaté au tribunal.
Pour l’instant, l’audience est suspendue pour 30 minutes.
Jean-François SOME
Minute.bf