« Me retrouver ici à relater ces faits ne m’honore pas en tant que Lieutenant de police ». Ces mots sont de R. Z. officier de police qui s’est fait avoir par l’accusé B.A. sur sa parcelle de 300m2 qu’il a mise en vente à 10 millions de FCFA. Ils étaient devant les juges du Tribunal de grande Instance (TGI) Ouaga 1, ce mardi 30 août 2022.
Trop de paperasses pour la vente ou l’achat d’une parcelle au Burkina. Ce phénomène tend à devenir un effet de mode au pays des hommes intègres. Même ceux censés assurer la protection des personnes et de leurs biens n’y échappent pas. R. Z. Lieutenant de police, s’est fait avoir sur sa propre parcelle, qu’il a mise en vente.
Selon les faits, la victime R. Z. a mis en vente son terrain de 300 m2 à 15 millions de FCFA, puis 10 millions de FCFA. Il voulait, à en croire ses dires à la barre, du cash. L’accusé B.A. par le biais d’un ami en commun avec le plaignant, s’est proposé pour l’achat de la parcelle. Mais bémol, ce dernier n’a pas du cash. Selon les explications de R. Z. réfutées par l’accusé B.A., il a été convaincu par des documents attestant que B.A. était en passe de recevoir un prêt de 34 millions de FCFA d’une banque de la place. Pour s’en convaincre, il s’est même rendu à la banque pour avoir le cœur net sur ce prêt de l’accusé B.A.
Rassurée que l’accusé B.A. lui verserait les 10 millions de FCFA dans un délai de 2 semaines, la victime a alors remis les papiers de la parcelle à l’accusé B.A, après signature chez un huissier « d’une convention d’hypothèque ». Cette convention devrait alors permettre à l’accusé B.A. d’entrer en possession du prêt et filer les 10 millions de vente au policier R. Z.
« Le document que j’ai lu n’est pas le même que j’ai signé. On m’a fait signer un papier dont je ne connaissais pas le contenu », lâche le Lieutenant de police. Mais comment cela a pu se produire ?
En effet, il s’avère que le document signé par la victime R. Z. est un document qui met la parcelle sous tutelle de l’accusé B.A. Ce dernier aurait donc profité pour mettre les documents de la parcelle en garantie à une structure, pour une autre affaire dont les acquéreurs réclament 08 millions à la victime R. Z. Un dossier rocambolesque !
Ces faits relatés par la victime R. Z. sont rejetés par l’accusé B.A. Pour ce dernier, les choses ne se sont pas passées ainsi. Selon ses déclarations, le prêt des 34 millions de FCFA n’est pas pour lui, mais pour un membre de l’association dont il est le président.
L’audience a été suspendue et rendez-vous a été donné le mardi 06 septembre prochain pour faire la lumière sur cette affaire.
Mathias Kam
Minute.bf