22 novembre 1922 – 22 novembre 2022, le Palais du Baloum Naaba, ministre de sa Majesté le Mogho Naaba Baongho, a cent ans d’existence. À cette occasion, les membres de la cour royale ont décidé de faire une halte pour marquer d’une pierre blanche cet événement historique. Le samedi 19 novembre 2022, ils ont organisé une journée de salubrité dans l’enceinte et aux alentours du palais, en marge des activités commemoratives de ce centenaire qui ont débuté ce 19 novembre et qui se poursuivront jusqu’au 27 novembre prochain.
Créé en novembre 1922, le Palais du Baloum naaba est considéré comme la plus ancienne bâtisse du Burkina Faso après la mosquée de Dioulassoba. Ce palais, vieux de désormais cent années a joué un grand rôle dans l’histoire sociopolitique, administrative et militaire du pays. En effet, la cour du palais du Baloum naaba a été aux premières heures de plusieurs grands événements qui ont marqué l’histoire de la Haute volta, aujourd’hui Burkina Faso. « Cette cour royale a été le lieu où le colon a recruté de manière forcée, les premiers soldats pour aller faire les guerres que ce soit la guerre d’Indochine, la guerre d’Algérie, la première guerre mondiale, la seconde guerre mondiale. C’est ici aussi que se recrutaient les premiers soldats de l’armée haute-voltaïque ; quand notre pays était indépendant et que Maurice Yaméogo a commencé à vouloir construire notre armée et qu’il a confié ça au Président Lamizana, c’est ici que les premiers soldats ont été recrutés. C’est ici qu’on a recruté nos parents lors des travaux forcés pour aller travailler dans les champs et les chemins de fer en Côte d’Ivoire. C’est ici aussi que les premiers élèves ont été recrutés pour l’enseignement (..)», a cité entre autres, le Président du comité d’organisation des activités du centenaire, Salif Alexandre Ouédraogo, membre de la cour.
Pour lui, au regard du caractère emblématique et historique de ce palais, cette célébration revêt une importance particulière pour la sauvegarde du patrimoine culturel burkinabè. C’est d’ailleurs ce qui justifie selon ses dires, le choix du thème de cette commémoration à savoir: « Sauvegarde du patrimoine culturel national, mémoire vivante d’un pan de l’histoire sociopolitique du Burkina Faso».
Aux dires du Président du comité d’organisation, plusieurs activités rythmeront cet événement. Après la journée de salubrité publique tenue ce 19 novembre, il est prévu, à l’en croire, une conférence publique le 22 novembre 2022 au sein du palais à 16h30mn (GMT), suivie d’une plantation symbolique de l’arbre du Centenaire et d’une animation culturelle. La cérémonie officielle de commémoration du centenaire interviendra le 26 novembre à 11h 30 au Palais et le 27 Novembre, il est prévu des journées portes ouvertes, des expositions photos et une Journée culturelle, toujours dans l’enceinte du palais.
Et à Salif Ouédraogo d’inviter l’ensemble des Burkinabè à s’approprier cet événement marquant de l’histoire du Burkina Faso. « C’est au regard de tous les grands événements qui se sont succédé dans cette cour que nous avons pensé au niveau de la grande famille, qu’il était indispensable de rappeler cela pour nous-mêmes, pour nos enfants, pour le Burkina Faso et pour la postérité. Voilà l’importance que revêt ce centenaire », a-t-il indiqué tout en confiant que le palais est en phase d’être inscrit au patrimoine national par le ministère en charge de la Culture.
Oumarou KONATE
Minute.bf