Le Mouvement pour le plaidoyer, la cohésion sociale et la réconciliation nationale (MPCRN) multiplie ses rencontres et audiences envers les autorités coutumières, religieuses, politiques, et les institutions, pour prêcher la réconciliation nationale. C’est dans cette dynamique que le mouvement était en visite à la Commission électorale nationale indépendante (CENI) mardi 4 février. A la sortie d’audience, Safiatou Lopèz/Zongo dit être « plus confortée, plus confiant mais avec un peu d’inquiétudes » sur la question du vote des Burkinabè, qui doit aussi prendre en compte les déplacés internes.
« Il y a des villages aujourd’hui au Burkina Faso qui sont vidés de leurs populations », s’inquiète la présidente du MPCRN. « Mais mon inquiétude, ce sont les élections. Mon inquiétude aussi, c’est l’apaisement », a-t-elle fait savoir. Ainsi, souhaite-t-elle qu’au niveau des déclarations des politiques, en cette année de campagne électorale, que chaque politicien puisse parler d’apaisement. « Il faut que chacun sache qu’au Burkina Faso, la politique ce n’est ni la guerre ni la haine. C’est juste des divergences d’opinion. On peut toujours avoir nos relations amicales même quand on a des divergences d’opinion au niveau de la politique », martèle-t-elle.
La présidente du MPCRN estime que la politique a divisé le peuple burkinabè. Beaucoup de personnes, à travers les déclarations des politiciens et des leaders de la société civile, ont pris à cœur tout ce qu’il se passait et aujourd’hui, « il y a des gens qui ne peuvent plus se saluer, il y a des frères qui ne se parlent pas, il y a des voisins qui ne se saluent plus, pourtant, dans nos traditions, on nous a fait savoir que c’est le voisin qui est notre plus proche parent », regrette cette leader de la société civile.
Sanctionner ceux qui auront des déclarations qui inciteront à la haine…
« Aujourd’hui, si des voisins ou des frères ne se parlent plus à cause de la politique, je crois que c’est très grave parce que, ce qui nous unis dépasse ce qui nous divise. Nous devons dépasser nos problèmes personnels, dépasser nos personnes et regarder ensemble dans la même direction pour construire un Burkina Faso apaisé », conseille la présidente du MPCRN, appelant les Burkinabè à regarder aujourd’hui dans la même direction pour construire un Burkina apaisé. « Nous sommes dans une année électorale. Il faut que chacun fasse attention à sa déclaration ou à sa façon de parler. Chacun peut rester dans son parti, parler et convaincre son électorat. On peut convaincre sans insulter son camarade… », insiste dame Lopez qui souhaite même que les autorités compétentes prennent des résolutions pour sanctionner ceux qui auront des déclarations qui inciteront à la haine.
« Tout ce que nous recherchons aujourd’hui, c’est d’aboutir à un dialogue national inclusif. Nous voulons qu’on fixe une date pour le dialogue national inclusif pour le peuple burkinabè. Qu’on se parle entre fils et filles du Burkina Faso, que chacun comprenne que nous n’avons pas deux Burkina Faso. Nous n’avons qu’un seul pays, un et indivisible. C’est nous le Burkina Faso ; sans nous il n’y a pas de Burkina Faso et sans le Burkina Faso il n’y a pas de nous », conclut Safiatou Lopez.
Armand Kinda
Minute.bf