L’Organisation non gouvernementale (ONG) SOS Village d’Enfants au Burkina Faso a clôturé le jeudi 17 juillet 2025, à Kaya, dans le Sandbondtenga, son projet intitulé : « Prévenir le recrutement forcé et la radicalisation des enfants et des jeunes en leur offrant une protection et des mesures de sauvetage » (GFFO). La cérémonie de clôture s’est tenue sous la forme d’un atelier de capitalisation, qui a permis de faire le bilan de la mise en œuvre du projet et d’explorer des perspectives avec les différentes parties prenantes. De la mise en œuvre du projet, il ressort un taux de réalisation de 95 % des objectifs, avec des résultats concrets sur le terrain.
Lancé en 2023, le projet « Prévenir le recrutement forcé et la radicalisation des enfants et des jeunes en leur offrant une protection et des mesures de sauvetage », mis en œuvre par SOS Villages d’Enfants au Burkina Faso avec le soutien financier du Ministère Allemand des affaires Etrangères (GFFO), s’est donné pour principale mission de contribuer à la prise en charge des besoins essentiels des enfants, de leurs parents et des jeunes affectés par la double crise humanitaire et sécuritaire dans la commune de Kaya.
Ainsi, depuis août 2023, le projet a mené des activités dans plusieurs domaines, notamment la protection des enfants en situation d’urgence à travers la mise en place et l’animation d’Espaces Amis des Enfants (EAE), ainsi que la formation des jeunes et femmes en Activités Rémunératrices de Revenus (AGR) et l’appui conséquent en kits d’installation.
Selon Sâïrbèterfa dit Maurice Somé, Directeur national de SOSVE-Burkina Faso, pour relever ces défis, l’organisation a mis en œuvre une réponse multisectorielle centrée sur l’enfant, articulée autour de la création et de l’animation des Espaces Amis des Enfants dans les secteurs 2 et 7 de Kaya. Sur le volet de la protection générale, le projet a, selon lui, apporté une assistance humanitaire diversifiée aux personnes affectées, à travers l’appui aux services techniques de l’État dans les domaines de l’assistance alimentaire, des kits de dignité et d’hygiène. La contribution au relèvement socio-économique des jeunes et des femmes n’a pas été en reste, avec des formations et un soutien au démarrage d’activités génératrices de revenus (AGR) en leur faveur.
« Un autre aspect important que nous avons mis en œuvre est la prise en charge psychosociale des plus jeunes, notamment les enfants dans les Espaces Amis des Enfants, pour leur permettre d’évacuer le traumatisme que certains d’entre eux ont malheureusement vécu du fait de l’insécurité dont ils ont souvent été témoins. À cela s’ajoute le renforcement des capacités des différents acteurs sur les risques d’enrôlement des jeunes par les groupes armés terroristes », a ajouté M. Somé.
Des résultats concrets engrangés
En termes de résultats, les trois années de mise en œuvre du projet ont permis l’encadrement de 457 enfants au sein des Espaces Amis des Enfants. En outre, 310 jeunes et femmes ont été formés en entrepreneuriat, avec à la clé des kits d’installation pour la réalisation des AGR ; 800 filles et femmes ont bénéficié de kits de dignité ; 600 ménages ont reçu des kits alimentaires ; 90 leaders communautaires ont été formés sur la thématique du projet ; 1 518 enfants et jeunes ont été sensibilisés, tout comme 1 268 bénéficiaires sur l’hygiène.
Ces chiffres témoignent, selon le Directeur national de SOSVE, de l’atteinte des objectifs du projet. « Nous sommes à 95 % du taux de réalisation des objectifs clés. Et je pense qu’on peut être satisfaits. Vous avez pu entendre les témoignages des bénéficiaires, qui sont une belle preuve que nos objectifs sont pleinement atteints », a affirmé Maurice Somé. Il a indiqué que des discussions sont en cours pour une éventuelle reconduction du projet au bénéfice des populations du Sandbondtenga.
Des plaidoyers pour une reconduction du projet
Les bénéficiaires n’ont pas manqué d’exprimer leur gratitude à SOS Villages d’Enfants au Burkina Faso et à ses partenaires. Salamata Sawadogo, déplacée interne à Kaya, fait partie des femmes ayant bénéficié des formations. Grâce à une formation en production et commercialisation de la semoule de manioc communément appelée Attiéké, elle a pu se relever, et emploie aujourd’hui au moins trois autres femmes déplacées internes.
« Nous avons reçu des formations à la fois théoriques et pratiques. Ils nous ont enseigné l’hygiène, comment être propre dans tout ce que nous faisons. Et ils nous ont formées à la production de l’attiéké. À la fin, ils nous ont donné le nécessaire pour commencer. Vraiment, nous remercions beaucoup SOS Village d’Enfants et ses partenaires. Grâce à ce métier, nous arrivons à aider nos familles, et nous avons pu embaucher d’autres femmes qui, elles aussi, épaulent leurs familles », a-t-elle témoigné. Au nom de l’ensemble des bénéficiaires,
Salamata Sawadogo a plaidé pour une reconduction de cette initiative afin que d’autres femmes puissent en bénéficier.
Présent à l’activité, le Haut-Commissaire de la province du Sandbondtenga, Idrissa Gansonré, a salué la mise en œuvre du projet GFFO dans sa province. Pour lui, au regard des résultats, ce projet a largement atteint ses objectifs en contribuant à réduire significativement les effets de l’insécurité sur les populations. Il a donc félicité SOS Village d’Enfants au Burkina Faso et l’ensemble de ses partenaires pour leurs actions en faveur des personnes vulnérables à Kaya.
« Nous clôturons aujourd’hui un projet qui a contribué à lutter de façon significative contre cette insécurité, en formant et en dotant les jeunes et femmes d’équipements qui leur permettront de s’occuper afin de ne pas s’enrôler dans les groupes armés terroristes. Pour avoir activement participé à sa mise en œuvre sur le terrain, nous saluons et félicitons SOS Village d’Enfants au Burkina Faso et tous les acteurs qui ont contribué à faire de ce projet une réalité », a déclaré M. Gansonré, plaidant à son tour pour sa reconduction.
Présente au Burkina Faso depuis 1997, SOS Villages d’Enfants au Burkina Faso (SOSVE-BF) œuvre sans relâche pour la protection des enfants privés de prise en charge parentale ou exposés à un risque de séparation familiale. Elle fait partie du réseau international SOS Children’s Villages, actif dans plus de 137 pays à travers le monde.
Au Burkina Faso, l’action de SOSVE-BF repose sur une approche holistique, centrée sur l’enfant et sa famille, avec pour objectif de garantir à chaque enfant un environnement protecteur, stable et propice à son développement. En outre l’organisation a véritablement inscrit son intervention dans une dyanmique d’accompagnement de l’Etat en témoigne l’étroite collaboration entretenue avec les directions régionales et provinciales des départements ministériels déconcentrés sur le terrain et qui durant l’atelier n’ont pas manqué de saluer la collaboration avec Sos Villages d’Enfants au Burkina Faso.
Voir la cérémonie en vidéo ici :
Oumarou KONATE
Minute.bf
