Le ministre de l’Enseignement secondaire, de l’Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales, Jacques Sosthène Dingara, a officiellement installé, ce mardi 17 juin 2025 à Ouagadougou, les membres de la Commission nationale des langues nationales (CNLN). Il avait à ses côtés son collègue en charge de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Adjima Thiombiano, et celui en charge de la Culture, Pingdwendé Gilbert Ouédraogo.
Créée le 12 mai 2023, la Commission nationale des langues nationales compte 66 membres issus des sphères de l’éducation, de la recherche et de la culture. Elle est organisée en sous-commissions et se veut une plateforme de concertation, de coordination et d’innovation en vue de la promotion des langues nationales.

Parmi ses missions figurent notamment la vulgarisation des résultats scientifiques, la formation et la production de contenus en langues nationales, l’objectif étant de faire des langues des instruments au service du développement. La session statutaire de ce mardi inaugure la phase opérationnelle de la CNLN, avec à l’ordre du jour la mise en place de ses organes que sont le Conseil d’orientation, le Comité scientifique et le Secrétariat exécutif.
Prenant la parole à cette cérémonie, le ministre Sosthène Dingara a indiqué que cette installation est un « tournant historique » dans la mise en œuvre de la politique gouvernementale de promotion des langues nationales.

Jacques Sosthène Dingara a souligné l’ambition des autorités du pays de faire des langues nationales des leviers de cohésion sociale, d’inclusion et de développement endogène. « Notre pays, le Burkina Faso, est riche de sa diversité linguistique, avec plus de cinquante langues parlées à travers tout le territoire. Cette richesse, longtemps perçue comme un défi, doit désormais être considérée comme une opportunité stratégique, un levier puissant pour bâtir une société plus juste, plus solidaire et plus ancrée dans ses réalités culturelles », a-t-il soutenu.

Il a, en outre, rappelé aux membres de la CNLN l’importance de leur mission dans la mise en œuvre de cette politique linguistique. « Vous devez contribuer à définir des orientations pertinentes pour l’utilisation des langues nationales dans l’éducation, l’administration, la justice, la santé et les médias, proposer des mécanismes de normalisation, de codification et d’enseignement des langues, encourager la création de contenus éducatifs, scientifiques et culturels en langues nationales, et surtout veiller à ce que la diversité linguistique devienne un vecteur de paix, de dialogue, de cohésion nationale et de développement », a insisté le ministre Dingara.
Pour lui, « l’heure est venue de donner une place pleine et entière à nos langues nationales dans les politiques publiques ». Et la Commission nationale des langues nationales incarne cette ambition. « À travers elle, nous affirmons notre volonté de bâtir une éducation enracinée, libératrice et porteuse d’avenir », a-t-il dit.

Il a invité les membres de la Commission nationale des langues nationales à faire de cette instance une force de proposition et d’anticipation, au service d’un Burkina Faso fier de sa diversité, et résolument tourné vers le progrès.
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Oumarou KONATE
Minute.bf