jeudi 12 décembre 2024
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1% des salaires pour l’effort de guerre : L’UAS renvoie l’Etat aux dossiers de crimes économiques « impunis »

L’Unité d’action syndicale (UAS) n’est pas convaincue de la proposition du gouvernement burkinabè de prélever 1% sur les salaires des travailleurs du public, du parapublic et du privé en vue de contribuer à l’effort de guerre. Dans une déclaration ce jeudi 22 décembre 2022, l’UAS a fait des propositions au gouvernement pour alimenter le fonds de l’effort de guerre.

L’unité d’action syndicale (UAS) estime que les fonctionnaires (du public, privé et parapublic) croupissent déjà sous le poids de la cherté de la vie. En effet, rappelle l’UAS, l’inflation au Burkina Faso est la plus élevée de la sous-région ouest-africaine, soit près de 18%. C’est donc dire, à en croire l’UAS, que « les fonctionnaires consentent déjà d’énormes efforts et sacrifices dans ce contexte de crise sécuritaire, humanitaire et économique ».

Cette organisation syndicale a fait des propositions au gouvernement de Transition, qui ne passent pas forcément par les coupures des salaires. Sur cette question, I’UAS estime qu’une bonne gestion des ressources mises à la disposition des ministères en charge de la défense, de la sécurité et de l’Agence nationale de renseignements (ANR) ainsi qu’une lutte conséquente contre la corruption, l’impunité des crimes économiques, la fraude et l’évasion fiscales dispenseraient le gouvernement de solliciter des sacrifices supplémentaires aux couches populaires. « Dans la mesure où il s’agit de projets touchant aux salaires des travailleurs, les responsables syndicaux doivent veiller à ne pas engager leur responsabilité dans l’opérationnalisation des prélèvements au risque de devoir répondre en cas de plainte d’un ou de plusieurs travailleurs», a appuyé la déclaration signée par El Hadj Inoussa Nana, président du mois des centrales syndicales.

L’UAS, à cet effet, indique que les restes à recouvrer concernant des créances dues par des entreprises à l’État mais aussi celles dues par certaines personnalités publiques (anciens députés, anciens ministres, anciens présidents d’institutions…) et les chèques impayés, s’élèvent à plus de 870 milliards au 30 juin 2022.

L’UAS a aussi relevé la mauvaise gestion de nombreux dossiers (détournements, malversations, corruption) mis en lumière par les enquêtes parlementaires, par I’ASCE/LC, par le RENLAC et par la presse. Elle cite entre autres les résultats des enquêtes parlementaires sur les mines et sur le foncier qui ont révélé des pertes d’importantes ressources estimées pour le foncier à plus de six cent milliards de francs FCFA et pour les mines, à plus de 551 milliards de FCFA entre 2005 et 2015.

L’UAS rappelle aussi que de « nombreux dossiers de crimes économiques dorment dans les tiroirs des structures de lutte contre la corruption et de la justice ». A ce niveau, elle suggère une concertation avec les acteurs de la justice pour permettre de juger ces dossiers et de procurer aux caisses de l’État des dizaines, voire des centaines de milliards de francs FCFA.

« Dans le même registre, nous avons évoqué les audits d’un certain nombre de ministères et d’institutions initiés par le MPSR et auxquels il convient qu’une suite leur soit donnée. Nous avons par ailleurs insisté sur la nécessité d’un audit des ministères en charge de la défense et de la sécurité, d’autant plus que de très importantes ressources ont été, sont et seront mises à sa disposition et que la lutte contre le terrorisme ne peut aboutir sans un assainissement de la gestion de ce ministère », a proposé l’UAS.

Outre cela, l’UAS appelle aussi au recouvrement de l’impôt sur les Revenus Fonciers (IRF) dû par les propriétaires de bâtiments (immeubles, villas, celibateriums, boutiques, magasins…) et qui devrait rapporter d’importantes recettes au budget de l’État.

L’organisation syndicale note également qu’il y a des « déficits de paiement par les sociétés de téléphonies de leurs impôts, d’où un manque à gagner pouvant être estimé à des milliards de francs CFA ». A cela s’ajoute le dossier des marchés mal exécutés. A ce niveau, elle a relevé que ces dernières années, l’on enregistre un nombre important de marchés mal exécutés (routes, bâtiments, etc.). « Cela est très dommageable à l’État et aux citoyens », reconnaît l’UAS pour qui, « la poursuite des auteurs permettra à l’État de recouvrer des dizaines de milliards de francs CFA ».

Pour terminer, l’UAS estime que « les ressources dues par les sociétés minières qui réalisent des milliards de chiffres d’affaires mais ne paient pas d’impôts à la hauteur de leurs productions compte tenu de l’évasion fiscale et des exonérations fiscales injustes pouvant aller jusqu’à 15 ans », peuvent également aider l’État à renflouer ses caisses.

Voir la déclaration ici ⤵️

Minute.bf

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