Femmes, enfants, hommes et veilles personnes de toutes les localités du Loroum ont pris d’assaut, au pas de course, le Haut-Commissariat pour remettre un message de revendication au Haut-commissaire. Là, les populations revoltées ont forcé la grille qui servait de mur au haut-Commissariat pour atteindre le seuil de la porte du bâtiment administratif.
Une foule remontée, incontrôlable, scandait devant: « nous voulons la paix, nous voulons qu’on soutienne nos VDP dans la lutte contre le terrorisme, il faut leur donner des armes ».

« Pourquoi il y a un problème et le gouvernement est incapable de venir résoudre le problème? Nous avons nos VDP qui nous défendent contre les terroristes et des ministres se permettent de sortir dire qu’ils ne les connaissent pas », fustigeaient plusieurs centaines de manifestants sortis prendre d’assaut le Haut-Commissariat.
« Cela fait 3 ans que nous n’arrivons plus à cultiver parce que les terroristes tuent nos fils. Nous demandons au gouvernement un détachement militaire et nous voulons des renforts pour qu’on aille ramener nos VDP qui sont pris en tenaille par les terroristes au front. Nous avons des VDP qui sont allés combattre contre les terroristes, mais les terroristes étaient lourdement armés si bien que certains de nos VDP sont tombés, certains sont revenus, d’autre sont blessés et sont toujours dans la brousse. Jusqu’à présent, ils nous appellent pour dire qu’ils sont vivants. Nous avons demandé du renfort à l’armée pour aller les chercher. Jusqu’à présent rien. Pas de réaction de l’armée », s’offusque Yabawo Amidou, porte-parole des manifestants. Il a remis leur lettre de revendications au haut-commissaire avant d’appeler les manifestants à rejoindre la place de la nation.

Mais, certains manifestants remontés étaient décidés à saccager le Haut-Commissariat. Ils ont forcé le portail, saccagé du matériel, détruit le climatiseur du bureau du haut-commissaire, parce qu’ils estiment que « c’est parce qu’il est dans la climatisation qu’il ne comprend pas ».
Fort heureusement, les organisateurs ont évité le pire puisqu’il y a même certains manifestants qui avaient déjà mis de l’essence dans le haut-commissariat pour le brûler. Mais les organisateurs ont pu, à la dernière minute, sauver le bâtiment en empêchant les manifestants d’arriver à leur fin.
Hamadou Ouédraogo
Minute.bf