La directrice du Programme des Nations-unies sur le Syndrome d’immunodéficience acquise (ONU-SIDA), Winnie Byanyima, a alerté contre une recrudescence de la pandémie du SIDA dans le monde à long terme, sans l’aide financière des Etats-Unis, dont la « soudaineté des coupes » a un « impact dévastateur ». C’était lors d’une conférence de presse, le lundi 24 mars 2025 à Genève (Suisse).
Comme beaucoup d’autres organisations internationales, le Programme des Nations-unies sur le Syndrome d’immunodéficience acquise (ONU-SIDA) est touchée par les décisions du président américain, Donald Trump. En effet, les États-Unis ont annoncé leur retrait du financement de la lutte contre le SIDA.
La directrice de l’ONU-SIDA, Winnie Byanyima, a indiqué que les coupes budgétaires américaines font qu’aujourd’hui 27 pays d’Afrique connaissent des pénuries de personnel et des perturbations dans les systèmes de diagnostic et de traitement du SIDA, ainsi que des systèmes de surveillance qui s’effondrent.
Elle a affirmé qu’à long terme, la pandémie du SIDA va ressurgir à l’échelle mondiale, non seulement dans les pays à faible revenu d’Afrique, mais aussi parmi les populations clés en Europe de l’Est et en Amérique latine. « Nous verrons des gens mourir, comme nous l’avons vu dans les années 1990 et 2000 », a-t-elle regretté. « Nous allons assister à une véritable recrudescence de cette maladie », a-t-elle insisté. Selon Mme Byanyima les États-Unis ont été un partenaire « incroyable » pour lutter contre le SIDA.
En outre, même si elle estime « raisonnable » que les États-Unis veuillent réduire leur financement au fil du temps, la haute responsable onusienne a souligné que « la soudaineté » du retrait de l’aide vitale a un impact « dévastateur » dans tous les pays, en particulier en Afrique, en Asie et en Amérique latine. « Nous demandons instamment un réexamen et un rétablissement urgent des services qui sauvent des vies », a-t-elle lancé.
Selon les explications de l’agence onusienne, sans reprise de l’aide des États-Unis, il y aura au cours des quatre prochaines années, 6,3 millions de décès supplémentaires dus au SIDA. « C’est dix fois plus qu’en 2023 », a indiqué l’ONUSIDA. « Nous risquons de perdre les progrès réalisés au cours des 25 dernières années, c’est très grave », a prévenu l’agence onusienne.
Pour information, le Président Trump a supprimé 83% de l’aide humanitaire américaine à l’étranger. Depuis lors, les agences onusiennes ne manquent pas d’exprimer leurs craintes quant à leur efficacité d’assister les couches vulnérables dans le monde.
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